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 Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]

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Sky Zatcher
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Sky Zatcher


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MessageSujet: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeDim 27 Nov - 19:27

Ça fait combien de temps. Quatre jours? Peut-être même six. Quoiqu'il en soit, je suis déprimé. Je n'ai envie de faire depuis je ne sais combien de temps. J'en suis rendu au point où le simple fait de se lever pour faire quelque chose, essentiel ou non, est une souffrance. Depuis qu'elle et moi c'est fini, j'ai l'impression que mon monde s'est arrêter de tourner. J'étais heureux et maintenant, me voici. Coucher, le regard vide, fixant sans raison le cadran. Les minutes montent avec une lenteur incroyable et je ne peux m'empêcher de cligner des yeux chaque fois que le chiffre pixelisé change. 17h54. Toujours 17h54. 17h55. Le temps passe si lentement quand on n’a rien envie de faire. Je n'ai même pas bougé de mon lit de la journée si ce n'est que pour aller prendre ma douche, sans grande conviction, ce matin, il y a de cela 10h. Je ne suis pas allé en cours non-plus, préférant nettement plus rester coucher, habillé seulement d'un pantalon, comme je le fais depuis plusieurs jours déjà.

Je finis, après un moment par m'endormir. Probablement dut au fait que je ne mange presque plus de ces temps-ci. Ci ce n'était de Jayden qui m'apportait de quoi me nourrir, je serais probablement mort. La faim m'a fatigué au point que j'en tombe dans un sommeil profond en quelques secondes.

«Toc toc toc.» J'ouvre les yeux lentement puis regarde autours de moi. Le soleil est maintenant complètement coucher. «Toc toc toc.» Mes oreilles font un petit mouvement en entendant ce petit cognement de nouveau. Tiens on cogne à la porte. Qui ça peut bien être? Ne me dite pas que cet imbécile a encore oublier ses clés! Je suis trop déprimé et fatigué pour aller ouvrir.

- Entrez, c'est ouvert. Marmonais-je.

Un petit moment de silence s'installe avant que la porte ne s'ouvre enfin. Je me redresse un peu pour m'attendre à voir Jayden entrer, mais je me rends vite compte que c'est Bee. J'arrive à la décerner malgré la noirceur assez marquée qui plane dans la pièce, que je remarque juste à l'instant. Je m'étire quelque peu pour atteindre ma lampe de chevet et mets ainsi un peu de clarté. Clarté qui me fait mal aux yeux au premier abord, mais je finis par m'y habituer après un moment. Bee se tient encore sur le bord de la porte, tranquille. Comment a-t-elle fait pour venir ici? Je remarque alors qu'elle porte une tuque sur la tête. Elle a utilisé la bonne vieille ruse du déguisement on dirait. Par contre, il reste plus qu’à savoir comment elle a fait pour entrer dans le dortoir des garçons. Parce que, voyons le vrai côté des choses, elle n'est pas masculine du tout et lui est impossible de passer le garde sans l’uniforme nekos, des garçons de préférence.

Je m'assoie sur mon lit, baille puis repose mon regard sur Bee.

- Tire toi une buche. Lui dis-je en pointant du menton la chaise de mon bureau, situé près de mon lit.

Je passe ma main dans mes cheveux et me gratte le menton avec paresse. Je ne me suis pas rasé depuis au moins quatre jours. Avec le début de barbe que j'ai, je dois avoir l'air deux ou trois ans plus vieux. Quoique ce look m’aille plutôt bien, j'évite de l'aborder pour éviter toute confusion avec mon âge. Je m'étire en levant les bras haut en l'air, typique des chats. Ça peut paraître débile, mais c'est juste maintenant que je me rends compte que je suis torse nu. Je ne porte rien d'autre mis-à-part un jean et une chaine autour du cou. Je ne crois pas que ce sois politiquement correct d'être ainsi accoutré devant une fille, mais je m'en moque. Je suis trop fatigué et dans les vapes pour savoir la différence entre ce qui est correct et qui ne l'est pas. Je décidais quand même de me lever pour aller enfiler un chandail puisque je ne désire pas que Bee voit plus longtemps l'énorme cicatrice sur mes côtes. Et puis, il fait assez froid dans cette chambre. La fenêtre étant à moitié ouverte.

Je me dirige en titubant vers la garde-robe. Ce faisant, j'ai un coup de tête et je vois des petits points noirs partout pendant quelques secondes. Je suppose que c'est ce qui arrive quand on reste coucher sur le côté toute une journée. J'enfile le premier chandail que je trouve, un blanc, en vitesse et me retourne vers Bee, qui est maintenant assise sur la chaise. Elle me fixe avec calme. Je lui fais un petit sourire en coin rempli de tristesse. Je crois savoir pourquoi elle est ici. Je crois en fait que tout le monde est au courant de ma situation. Les rumeurs courent vite dans une académie aussi fermée du reste du monde. Oui, moi et Lena avons rompu. Ça ne fait même pas une semaine. Le plus dur, ça a été de la voir partir. Elle est partie en Corée, vivre son rêve. Sans elle, j'ai l'impression de n'être rien. Ça expliquerais pourquoi depuis je ne sais combien de temps je me morfonds dans ma chambre, dans le noir.

Je me dirige vers mon lit, m'assoie devant Bee, qui me fait un petit sourire en coin. Ni moqueur ni joyeux, plutôt rempli de pitié. Mais je ne veux pas qu'on me prenne en pitié, ni moi ni Lena. Ce n'est pas sa faute, ni la mienne. Ça faisait 5 mois qu'on était ensemble. Je sais ce que les gens disent: « Dire que cette blondasse l'a laissé derrière! Pauvre Sky!» Mais je ne désire pas qu'on parle en mal de Lena. Il est vrai que notre rupture n'a pas été la plus joyeuse et ne s'est pas nécessairement fait dans le calme, mais je ne veux pas que la rumeur comme quoi Lena est sans cœur s'ébruite, car ce n'est pas le cas.

Je lève les yeux vers Bee, puis lui souris avec le peu de joie que j'ai. Je suis heureux qu'elle soit ici. Bien que je veuille être seul, je suis content d'être avec quelqu'un. Ses yeux dorés éclairés par la lumière tamisée me regardent avec peine. Nous ne disons rien pendant un moment, mais le simple fait qu'elle soit ici me fait du bien. J'avais besoin de cela.
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Beatrice Auditore
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeDim 27 Nov - 21:02

Je rongeais nerveusement l’ongle de mon pouce en me faisant les cent pas dans ma chambre lorsqu’Ivy entra silencieusement. Je ne me rendis compte de sa présence que quand je l’aperçus, l’air inquiète, près de la porte qu’elle venait de refermer. Je cessai de faire les cent pas et m’effondrai plutôt sur ma chaise de bureau en soupirant. Ivy avança, un sourire réconfortant au lèvres et, tandis qu’elle déposait les breuvages qu’elle avait rapporté de la machine distributrice, m’adressa la parole :

-Tu devrais aller le voir, dit-elle d’un ton neutre.

Je me retournai soudainement vers elle. La gentille, la si douce Ivy me proposait d’enfreindre le règlement? C’était le monde à l’envers! Je m’étais lié d’amitié avec ma colocataire mais, parfois, il m’arrivait de ne plus la reconnaître. Cependant, je mourais d’envie de l’écouter et d’aller voir Sky.

-Tu crois? dis-je enfin, frôlant le désespoir.

Depuis que lui et Lena avait rompu, je ne l’avais plus revu. Ça remontait à quoi… Quatre jours? Ses camarades de classe, que j’avais gentiment interrogé, m’avait répondu qu’il était enfermé dans sa chambre. C’était il y a deux jours. À présent, je n’avais plus de doutes; je devais aller le voir! Je me levai soudainement et empoignai précipitamment une veste qui se trouvait sur mon lit.

-Je ne serai pas partie longtemps, lançai-je à Ivy.

J’avais la main sur la poignée lorsqu’elle m’interpella.

-Tu pourrais avoir besoin de ça.

Elle me lança quelque chose et par réflexe, je l’attrapai. En le retournant dans mes mains, je vis qu’il s’agissait d’une tuque grise avec un pompon sur le dessus. Je souris à Ivy puis quittai précipitamment le dortoir. Il faisait plus frisquet que ce que je pensais et le soleil était presque déjà couché. J’aurais dû regarder l’heure avant de partir, pensai-je. Idiote! Je serrai mes bras autour de ma taille et me dirigeai subtilement vers le pavillon N. Je n’avais absolument aucune idée de comment j’allais pouvoir rentrer là. C’était bien mon genre de me lancer dans quelque chose dans savoir comment y parvenir… Une fois arrivée, devant l’imposant bâtiment, je mordillai ma lèvre inférieure. Pourtant, je devais voir Sky! Mon regard glissa sur le mur à gauche de l’entrée et soudain, j’eus une idée folle. Déterminée, j’enjambai les parterres de fleurs dans la pénombre grandissante et m’agrippai fermement aux vignes qui grimpaient le long de la structure. Je tirai un coup dessus, question de voir leur solidité et entreprit ma folle ascension. C’était la chose la plus débile que j’avais faite depuis mon arrivée ici. Et pourtant, ce n’était pas les occasions qui manquaient… Je trouvai rapidement une première prise pour mes mains un peu plus haut, en me hissant sur le rebord d’une fenêtre. Je parvins facilement au deuxième étage. Les mains agrippées aux rebords d’une fenêtre, je jetai un regard à l’intérieur. Je vis deux filles avec des oreilles de chat passer devant la fenêtre et me baissai aussitôt. Si je suivais la logique, cela voulait dire que j’étais à l’étage des filles… Et merde, je devais grimper au troisième! Je lançai un bref regard en bas et serrai les dents. J’étais mieux de ne pas tomber… Sinon, je voyais déjà le topo : «Une adolescente se blesse en tentant de pénétrer dans le dortoir N». Tu parles d’un scandale! Je chassai cette pensée de mon esprit et continuai plutôt à grimper, une fois que je fus certaine que les deux filles étaient parties. J’atteignis enfin le troisième étage, de peine et de misère, après avoir failli dégringoler plusieurs fois. Mes mains rougies par le froid et l’effort se cramponnèrent au rebord d’une fenêtre. En jetant un regard à l’intérieur, je vis qu’elle était vide. On aurait une sorte de débarras ou un local de concierge… En rassemblant mes efforts, j’arrivai à ouvrir la fenêtre et enjambai, non sans mal, le rebord. Je poussai un long soupir, avant de passer mon autre jambe dans la pièce et de refermer la fenêtre. Je pris un moment pour me reposer, puis entreprit de cacher mes cheveux sous ma tuque. Je réalisai cependant qu’il m’était impossible de passer pour un garçon; ma silhouette était bien trop découpée dans mes jeans. Je plaçai tout de même ma veste de manière à camoufler mes formes. Je sortis dans le couloir, ni vue ni connue, et marchai d’un pas décidé vers… Oh. J’ignorais complètement où était la chambre de Sky. Je stoppai et restai un moment figée dans le couloir, jusqu’à ce qu’un garçon quelconque sorte de sa chambre. Il me lança un regard de travers et s’apprêta à me contourner lorsque je lui lançai :

-La chambre de Sky Zatcher, c’est laquelle?

Cette fois-ci, il me dévisagea complètement. Bon dieu que j’étais idiote, quel garçon avait une voix aussi féminine!? Il daigna tout de même me répondre, pointant une porte un peu plus loin, et attendis que je le remercie timidement pour s’en aller enfin. Je soupirai, espérant qu’il n’en parlerait pas trop à se copains, et me dirigeai vers la chambre en question. Je cognai, persuadée que j’allais déranger et/ou traumatiser un autre pauvre neko. Au lieu de cela, j’entendis un faible « Entrez, c'est ouvert.». J’hésitai un moment, puis ouvrit la porte. La pièce était quasiment plongée dans la noirceur totale, si bien que je ne sentis qu’un faible mouvement plus loin. Une envie de m’enfuir à toutes jambes me prit soudainement mais je me retins. Je n’avais pas fait tout cela pour rien! Un nouveau mouvement parvint à mes oreilles et soudain, la lumière fut. La première chose que je vis fut Sky, étendu sur son lit, seulement vêtu d’un pantalon. Je le regardai un moment, jugeant sa mine épouvantable, puis il s’assit sur son lit en baillant.

- Tire toi une buche, dit-il en pointant du menton sa chaise de bureau.

Je ne me fis pas prier et avançai lentement vers la chaise, pendant que Sky partit se mettre quelque chose sur le dos. Je regardai d’un air égaré la chambre sous toutes ses coutures. C’était la première fois que je venais dans la chambre de Sky. Théoriquement, si on suivait le règlement de l’école, une fois de trop. Sky revint enfin et s’assit à nouveau sur son lit. Je lui souris faiblement. L’atmosphère était plutôt lourde. Sky avait à présent une barbe de plusieurs jours et je peinais à le reconnaître. Cet air morose n’allait pas du tout avec le Sky que je connaissais… Même son sourire paraissait triste. Le voir dans cet état me déboussola. Et pourtant, nous savons tous que tout doit finir un jour. Lui et Lena s’étaient séparés, elle étant partie «vivre son rêve en Corée» (si je reprenais les rumeurs). J’ouvris la bouche, cherchant quoi dire, mais préférai me taire. J’avais mon propre lot de séparation amoureuse, mais j’étais une fille. J’ignorais complètement comment les garçons vivaient ça… Je sentis tout de même que ma présence lui faisait du bien. Je crois que lorsqu’on va mal, on souhaite tous avoir quelqu’un près de nous, même si on ne le laisse pas paraître. Je m’accotai sur le dossier de la chaise et penchai la tête, regardant Sky.

-Tu sais quoi? Mon premier amour a été à 8 ans. C’était… Voyons, comment il s’appelait… Ah oui, Aurelio. Enfin, je crois. Mais c’est pas ça l’important. Il était nouveau dans le coin et, la première journée, il a décidé d’embêter une de mes amies. Le truc, c’était qu’il était nouveau, et ce que les garçons de ma classe savaient qu’il ignorait, c’était qu’il en fallait jamais embêter mes amies. Alors, à la récréation, bah je l’ai tabassé.

Je fis une pause, rassemblant mes souvenirs. Ça remontait à vachement loin!

-C’est bizarre, hein, quand on y repense? Si on s’était marié et qu’on aurait raconté à nos enfants comment on s’est rencontré, c’aurait ressemblé à «Tout a commencé quand ta mère m’a tabassé à la récréation…»

Je ris, détendant légèrement l’ambiance.

-Enfin… Une journée plus tard, les autres garçons se moquaient déjà d’Aurelio. Il était seul à la récréation et, sans trop savoir pourquoi – je crois que j’ai eu pitié de lui – je suis allé le voir. Le pauvre! Il était convaincu que j’allais encore le malmener. Mais, au lieu de ça, je lui ai dit «Je te pardonne». Et après, j’ai appris à le connaître, lui à me connaître… Et on a fini par sortir ensemble.

Cette vieille histoire me rappela de vieux souvenirs. L’amie qu’il avait embêté, c’était Laura… Je ne l’aurais probablement pas tabassé si c’avait été une autre amie; seulement peut-être un peu brusqué… Presque sûre que Sky allait me demander comment on s’était séparé, j’enchaînai :

-Trois semaines plus tard, une de mes amies l’a vu embrasser Claudia Calfucci sur la joue… Ouf, c’a été tout un scandale! Je l’ai giflé tellement fort que sa joue est restée rouge pendant des jours. Après, il a changé d’école et je ne l’ai plus jamais revu!

Je souris à cette pensée. Ça représentait plutôt bien ma vie amoureuse en général… S’il y avait quelque chose qui me dégoûtait, c’était le mensonge! Je me retournai vers Sky et, enlevant ma tuque qui commençait à me donner chaud, je souris.

-T’as pas intérêt à raconter ça! le menaçai-je gentiment.

Il n’y avait rien de mieux qu’une bonne vieille histoire pour remonter le moral. J’espérai avoir détourné l’attention de Sky pendant un moment, aussi court soit-il, de sa tristesse.
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Sky Zatcher
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeMar 29 Nov - 22:25

Après un moment de silence pendant lequel nous ne faisions que nous regarder, elle s'adossa sur ma chaise puis pencha la tête.

-Tu sais quoi? Mon premier amour a été à 8 ans. C’était… Voyons, comment il s’appelait… Ah oui, Aurelio. Enfin, je crois. Mais c’est pas ça l’important. Il était nouveau dans le coin et, la première journée, il a décidé d’embêter une de mes amies. Le truc, c’était qu’il était nouveau, et ce que les garçons de ma classe savaient qu’il ignorait, c’était qu’il en fallait jamais embêter mes amies. Alors, à la récréation, bah je l’ai tabassé.

Je fus un peu surpris me l'entendre me dire ça, sans attente. Oui, bon, j'avoue que c'est dans le contexte, mais j'ai tout de même de la difficulté à m'imaginer Bee jeune, avec des tresses et ne parlant qu'en italien. Bref, une petite gamine qui aurait l'aire d'être sortie tout droit d'un boîte de chaussures classiques italiennes. Bien qu'il est aussi dure d'imaginer une petite fille tabasser quelqu'un. Tout de même, je me taisais et la laissais raconter son histoire, un vague sourire en coin sur mes lèvres. Elle a le don pour me faire changer les idées.

-C’est bizarre, hein, quand on y repense? Si on s’était marié et qu’on aurait raconté à nos enfants comment on s’est rencontré, c’aurait ressemblé à «Tout a commencé quand ta mère m’a tabassé à la récréation…»

Cette fois-ci, l'idée de la voir marié avec un tel imbécile me vint en tête. Nah, elle mérite un type qui est intelligent. C'est une fille qui a du potentiel académiquement parlant, elle ne devrait pas sortir avec des idiots. Ce qui m'élimine de sa liste de futurs prétendant. Ben oui, avec les notes merdiques que je me tape, pas besoin de préciser que je ne suis bon en rien mis-à-part le sport et les maths. Attend une minute, pourquoi est-ce que j'ai même daigner m'imaginer avec elle? Bee est mon amie, et je doute qu'un jour ça aille plus loin que ça, alors pourquoi se troubler l'esprit avec des pensées aussi ridicules?

Son rire capta de nouveau mon attention. Je reposais donc les yeux sur elle, lui souriant toujours alors qu'elle continuais sa fable sur ses amours de jeunesse.

-Enfin… Une journée plus tard, les autres garçons se moquaient déjà d’Aurelio. Il était seul à la récréation et, sans trop savoir pourquoi – je crois que j’ai eu pitié de lui – je suis allé le voir. Le pauvre! Il était convaincu que j’allais encore le malmener. Mais, au lieu de ça, je lui ai dit «Je te pardonne». Et après, j’ai appris à le connaître, lui à me connaître… Et on a fini par sortir ensemble.

Alors elle est vraiment sortie avec un tel idiot?! Wow, je suis surpris. Bon j'admet qu'elle n'avait que huit ans, mais il me semble qu'à huit ans on est assez vieux pour distinguer le bien du mal du complètement débile, non?

-Trois semaines plus tard, une de mes amies l’a vu embrasser Claudia Calfucci sur la joue… Ouf, c’a été tout un scandale! Je l’ai giflé tellement fort que sa joue est restée rouge pendant des jours. Après, il a changé d’école et je ne l’ai plus jamais revu!

C'est drôle, c'est exactement ce que j'allais lui démander. Pourquoi avait-elle rompu. Il faut croire qu'elle lit dans mes pensées, bien qu'elle l'ai toujours fait. Face à elle, je suis un véritable livre ouvert écrit en Arial Black taille 32 avec des images à chaque fins de paragraphes de deux phrases. tout ça pour dire qu'elle me comprend, elle sait ce que je ressens, j'en suis sur, même persuadé.

-T’as pas intérêt à raconter ça!

Sa menace passa plutôt comme une simple réplique à mes yeux, sur laquelle je haussais un sourcils et affichais un sourire en coin.

- Je n'ai jamais rien promis! Lui dis-je avec un clin d'oeil.

L'expression qu'elle afficha se trouva en mi-chemin entre la surprise et la fausse colère. Elle me lança sa tuque, qu'elle venait d'enlever, au visage. Je l'attrapais à temps, je laissais ensuite tomber le dos sur le lit.

- C'était à toi de ne pas me dire un truc pareil sans me demander de garder ça en secret avant! Dis-je en me redressant quelque peu. Bon maintenant, comment est-ce que je peux utiliser ça contre toi...? Me demandais-je à moi-même en me grattant le menton mal rasé.

Je remarque son visage me souriant, je me relève complètement puis m'assoie en indien sur le matelas.

- OK, mon tour. Dis appuyant mes coudes sur mes jambes et croisant les bras. Si tu veux savoir la vérité, je ne suis jamais sortie avec aucune autre filles à part Lena... Je m'arrête un instant pour réaliser à quel point j'étais pathétique. Ce qui m'a le plus attristé c'était qu'elle était comme moi et qu'elle m'a quand même rejeté. C'est dur sur l'ego!

Je cherche bien loin dans ma mémoire le moment le plus bizarre que j'ai eu en amour.

-Je n'ai été en amour que deux fois dans ma vie. Lucie étant la première fois. Je ne l'ai plus jamais revu après notre première rencontre. Je repensais à un autre moment cocasse qui aurait bien pu se passer. Ah oui, un jour il y a eu cette Victoria, non, Veronica, ah non, c'était bien Victoria, enfin bref. C'était mon premier baiser. À quinze ans. J'étais sorti pour aller me faire faire ça... Je lui tirais la langue décorée d'une boule bleue. Elle non-plus je ne l'ai plus jamais revu.

Dans un mouvement rapide, je me déplaçais pour aller m'adosser un mur, les jambes toujours croisées.

- Tu es surement la première et la seule personne au monde qui a entendu cette partie de ma vie.

Je lui souris, j'avais retrouver ma bonne humeur grâce à elle, tant mieux. À quoi bon déprimé? Quant à moi, c'aurait été désagréable pour Bee de devoir supporter mon air piteux plus longtemps.
 
- Et toi, Bee la magnifique, c'était quand ton premier baiser? Lui demandais en passant ma main dans mes cheveux, question de le ébouriffer un peu.
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeSam 3 Déc - 14:29

Pendant que je racontais mon histoire, Sky s'était tu. Je voyais un vague sourire sur ses lèvres mais restai tout de même concentrée. J'étais heureuse de détourner son attention. Cependant, après un moment, je vins à me demander si je faisais réellement ça pour lui changer les idées... Je n'avais jamais été le genre de personne qui étalait son passé à la vue de tous. Au contraire, j'en avais presque honte. Encore plus à présent. Je ne me voyais surtout pas avouer à qui que ce soit que mon père était un chef de la mafia italienne. Je n'osais pas imaginer la réaction de Sky face à ça! Je savais qu'il devrait l'apprendre un jour ou l'autre, mais ce n'était ni l'endroit, ni le moment. Pour l'instant, je me contentai de banales histoires amoureuses. Lorsque j'eus fini, il haussa un sourcil, un sourire en coin. J'étais loin de me douter que j'avais réussis à ce point à détourner son attention...

- Je n'ai jamais rien promis! me dit-il, avec un clin d'œil.

Semi-indignée, semi-amusée, je ne trouvai rien du mieux que du lui lancer ma tuque à la tête. C'est vrai quoi! Je ne souhaitais pas voir ma vie privée dans le journal étudiant... Quoiqu'en y repensant, je ne voyais vraiment pas ce que j'avais de si spécial. Mais je préférais tout de même que les gens sachent ça au lieu de connaître ma famille.

- C'était à toi de ne pas me dire un truc pareil sans me demander de garder ça en secret avant! Bon maintenant, comment est-ce que je peux utiliser ça contre toi...?

Sky fit mine de réfléchir, en grattant son menton mal rasé, puis s'assit en indien. C'était bon de le revoir de nouveau! Je lui souris, sentant que c'était son tour de parler.

- OK, mon tour.

Il appuya ses coudes sur ses jambes et croisa les bras.

- Si tu veux savoir la vérité, je ne suis jamais sortie avec aucunes autres filles à part Lena...

Il s'arrêta un instant et je le regardai d'un air surpris. Ça alors! C'était à mon tour d'être stupéfiée. Pourtant, Sky avait tout d'un gars populaire, adorée des filles au lycée...

- Ce qui m'a le plus attristé c'était qu'elle était comme moi et qu'elle m'a quand même rejeté. C'est dur sur l'ego!

Je lui jetai un regard compatissant. Après tout, ma séparation avec Aurelio avait aussi été difficile... Même s'il avait plus souffert que moi.

- Je n'ai été en amour que deux fois dans ma vie. Lucie étant la première fois. Je ne l'ai plus jamais revu après notre première rencontre. Ah oui, un jour il y a eu cette Victoria, non, Veronica, ah non, c'était bien Victoria, enfin bref. C'était mon premier baiser. À quinze ans. J'étais sorti pour aller me faire faire ça...

Il me tira la langue et je vis une petite boule bleue. Un piercing?.. Décidément, j'ignorais beaucoup sur Sky...

-Elle non-plus je ne l’ai plus jamais revu.

J'eus presque pitié de Sky. De cette manière, on aurait dit que sa vie était si triste... Je me rappelais alors que c'était la raison pour laquelle j'étais venu; lui remonter le moral. Il se déplaça alors pour s'adosser contre le mur.

- Tu es surement la première et la seule personne au monde qui a entendu cette partie de ma vie

Il me sourit, et je fis de même. Je me sentais privilégié, en ce moment même. Je devais avouer que je me sentais bien en présence de Sky. Ce n'était certes pas comme avec Laura, mais c'était tout aussi spécial.

- Et toi, Bee la magnifique, c'était quand ton premier baiser? me demanda Sky en passant la main dans ses cheveux.

J'haussai les sourcils, autant surprise que flattée. Je fis mine de chercher un instant dans ma mémoire, bien que je me rappelais exactement où et quand était mon premier baiser.

- Mon meilleur ami... lâchai-je finalement en souriant. Ares.

Je le connaissais depuis presque aussi longtemps que Laura, mais jamais je n'aurais cru qu'il était amoureux de moi... Lorsque j'avais avoué ça à Laura, elle m'avait regardé l'air de dire «Voyons, c'était clair qu'il t'aimait!». Par la suite, on avait sorti ensemble pendant presqu'un an. À la fin, on avait conclu que nous ne nous aimions plus vraiment, alors on s'est séparé et on s'est promis de rester amis. J'avais 13 ans à l'époque.

- Me regarde pas comme ça! ris-je en voyant l'expression de Sky. J'ai réalisé sur le coup que moi aussi, je l'aimais... Mais on s'est séparé après 8 mois, si je me souviens bien. À la fin, c'était plus de l'amitié. On s'est dit qu'on allait rester ami, mais, en fait, je ne lui parlais plus vraiment...

Je me souviens que ça m'avais beaucoup affecté. Ares était quelqu'un d'extraordinaire, toujours en train de faire sourire les gens. Un vrai héros, quoi! Partie sur ma lancée, je continuai:

- Ensuite, j'ai deux ou trois petits copains, mais ça n'a jamais été très sérieux. Et puis... il y a eu Ezio.

En repensant à lui, je baissai la tête. J'en avais encore mal... Surtout quand je pensais à la raison pour laquelle il m'avait quitté. Je n'oublierai jamais ses derniers mots: « Y'a pas de quoi être fière d'être la fille d'un assassin! Moi, plus tard, je veux une famille, mais jamais je n'accepterai que mes enfants soit apparenté avec...» Il m'avait regardée avec dégoût, puis avait lancé: « Figlia di assassino!». C'était quelques mois avant l'arrivée d'Abigail. Après cet épisode, je détestais encore plus mon père. À cause de lui, j'avais perdu l'amour de ma vie et jamais je ne lui pardonnerai. Je n'avais demandé à naître dans une famille comme celle-là! Tout ce que je voulais, c'était vivre comme les adolescentes de mon âge... Pas devoir cacher à mon entourage qui j’étais vraiment! Et pourtant, tous finissaient par l'apprendre et me laissaient tomber... Il n'y avait que Laura qui restait près de moi. Je savais qu'elle serait restée même sa famille n'avait pas été comme la mienne...

- Il m'a laissée parce que...

Les mots refusèrent de sortir de ma bouche. Les larmes me vinrent aux yeux et je secouai la tête. Je ne voulais pas que Sky sache qui j'étais vraiment. Mais pourquoi avais-je dit ça? En levant les yeux, je croisai le regard de Sky. Je me rappelai alors lorsque j'avais découvert ses oreilles de chats. Il avait eu peur que je m'enfuis, mais pourtant, j'étais restée. Je dû cependant me rendre à l'évidence: il y avait une différence entre avoir des oreilles de chat et être la fille d'un chef de la mafia italienne. Comme réagirait-il lorsqu'il l'apprendrait? Je savais bien qu'il le saurait un jour ou l'autre et je redoutait ce jour. Mais cela devait-il être aujourd'hui?....
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeDim 4 Déc - 11:44

- Mon meilleur ami... Ares.

Son meilleur ami... Vraiment? Je n'ai jamais eu de meilleure amie fille, alors du coup, je n'ai jamais sortie avec qui que ce soit vraiment. Si j'avais eu une meilleure amie, peut-être qu'on aurait fait grandir une complicité. On serait sorti ensemble après un moment, je suppose. Mis bon, tout ça est hypothétique puisque, parlons franchement, c'est dur de ce faire des amis quand tu ne peux pas sortir des quatre murs de ta maison. D'accord mon manoir était grand, mais les chances de tomber sur quelque d'inconnu, qui n'est pas simplement un nouvel employer, son très minime. Ça serait louche, très louche... Je regardais Bee, un sourcil haussé, avec mon habitude sourire en coin. Elle est magnifique avec cette teinte de lumière qui éclaire son visage.

- Me regarde pas comme ça! 

Je sortis de ma bulle sois cette réplique. Je concentre mon attention sur ses paroles. Je lui souris, changeant ainsi mon expression comme elle le demandais.

- J'ai réalisé sur le coup que moi aussi, je l'aimais... Mais on s'est séparé après 8 mois, si je me souviens bien. À la fin, c'était plus de l'amitié. On s'est dit qu'on allait rester ami, mais, en fait, je ne lui parlais plus vraiment...

C'est triste quand on y pense... Ce type était probablement un type bien et maintenant, Bee n'a plus la chance de le voir. Parfois la vie va comme ça, elle nous sépare de ceux qui nous sont cher pour nous amener vers de nouvelles personnes. Ça peut être bénéfique comme complètement nul. Pour moi, je n'y vois que des avantages. Si Mike était rester mon ami je serais rester aveugle face à son avarice et j'aurais très fort probablement continuer de croire qu'il était réellement mon meilleur ami... Alors qu'aujourd'hui je réalise très bien que ce n'était pas le cas. J'ai rencontrer plein de gens génial ici. Jayden, mon ami le plus proche, bien qu'il nous arrive de ne pas nous entendre sur plusieurs points. Éris, d'accord elle est un peu bizarre et égocentrique, mais c'est une fille gentille et attentive malgré les apparences. Et puis il y avait Lena. Un pincement au coeur me revient en pensant à elle. Cette situation est assez paradoxale puisque, bien que personne ne le sache, elle et moi ne nous sommes pas laisser simplement parce qu'elle partait en Corée. Il y a une autre raison. Une raison stupide et débile dont j'accepte la pleine responsabilité.

- Ensuite, j'ai deux ou trois petits copains, mais ça n'a jamais été très sérieux. Et puis... il y a eu Ezio.

Je me rappelle que Bee était venu pour me remonter le moral. Ce qu'elle réussi avec brio jusqu'à maintenant, si je ne pense pas à la petite Neko blonde bien entendu. Je me secoue la tête pour me la sortir de l'esprit. Geste futile et assez inutile, j'en conviens, mais c'est la seule chose que je puisse faire pour penser à autre chose.

Wow. Bee est populaire auprès des garçons. Je n'en doutais pas en même temps. Quoi, elle est belle, gentille, attentive, drôle, bref toutes les qualités qu'un type rêve chez une fille.

- Il m'a laissée parce que...

... Parce que? Elle s'était arrêter brusquement. Les larmes semblaient vouloir lui venir aux yeux. Pendant l'espace d'une seconde, elle me regarda. Ses grands dorés m'ont toujours donner des frissons. Elle baissa la tête par après, comme si elle était honteuse. Je m'approchais d'elle doucement et vint m'assoir sur le coté de mon lit. J'approchais la chaise de bureau de moi, Bee ne bougeait pas. Je levais ma main et pris son visage pour le lever vers le miens. Je la regardais dans les yeux avec un sourire en coin triste. Je ne sais pas pourquoi, mais Bee est la seule personne dont je suis capable de rester à coté lorsqu'elle est triste. Normalement, je fuis lors des situation où il y a des pleurs ou trop d'émotions. Je suis comme ça, un lâche face aux sentiments des autres.

- Ce type est un imbécile de t'avoir laissé, peu importe la raison. Lui murmurais-je doucement.

Nos visages sont très près. Je continue de fixer la douce teinte doré de ses yeux magnifiques.

- S'il te plait ne dis plus des trucs qui te font du mal. C'est pas bon pour toi tout ces souvenirs, quels qu'ils soient. Ajoutais-je avec le même ton de voix.

Une larmes coula sur sa joue. Ses yeux sont remplis d'eau. Je fronce les sourcils. Ça m'attriste de la voir ainsi. J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose, mais je suis un parfait ignorant dans l'art du réconfort. J'essuie donc du pouce la larme qui coule lentement sur sa douce joue puis continue de lui sourire en coin, sans pour autant perdre ce sentiment de tristesse...
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeVen 9 Déc - 16:42

Sky s’approcha de moi. Perdue dans mes pensées, je remarquai à peine qu’il s’était assis sur le bord de son lit, et je réagis encore moins lorsqu’il attira la chaise de bureau à lui. Je me sentais si impuissante face à la vérité. Je ne voulais pas perdre Sky, surtout pas… Il leva la main et, de sa main, il releva mon visage vers le sien. Ses yeux se plongèrent dans les miens et il afficha un petit sourire en coin triste. Je baissai les yeux, redoutant ses prochains mots.

- Ce type est un imbécile de t'avoir laissé, peu importe la raison, me murmura-t-il.

Surprise, je levai les yeux et souris faiblement. S’il savait… Toutes ces choses horribles que mon père avait faites, en m’impliquant indirectement… Je n’avais jamais rien voulu savoir de son travail, mais pourtant, je ne pouvais pas simplement tourner le dos à ces atrocités. Aux nouvelles, à l’école, à la radio… Trop d’informations parvenaient à mes oreilles. Suicide camouflé, règlements de comptes, menaces de mort… Je savais tout. Et pourtant, je me taisais. J’agissais comme si tout cela ne m’atteignait pas. Je n'en parlais pas aux autorités. Par peur ou par respect? Je n'aurais jamais su le dire. Le peu de lumière que j'avais possédé venait Laura. Elle vivait exactement la même chose que moi, exepté que sa relation avec son père était tout à fait normal. Le mien, je le maudissais tout bas et il ne cessait de m'écarter. Au final, j’en avais payé le prix. Et j’étais en train de devenir comme mon père…

- S'il te plait ne dis plus des trucs qui te font du mal. C'est pas bon pour toi tout ces souvenirs, quels qu'ils soient, ajouta Sky.

Une larme roula sur ma joue. C’était comme si Sky comprenait exactement ce que je vivais, sans pourtant rien en savoir. Oublier tous ces souvenirs, ça m'était carrément impossible. Tout ce que je pouvais, c'était me divertir. Cesser de penser un instant à cette terrible promesse que j'avais faite à Abigail... J'ignorais si me serait possible de vivre avec la mort de quelqu'un sur la conscience. Abigail avait pourtant causé la mort de six personnes. Je chassai cette pensée de petit mouvement de tête et fermai les yeux un instant. Lorsque je les ouvris à nouveau, je remarquai les sourcils froncés de Sky. Tout était embué, mais je sentais son visage étonnamment près du mien. Il essuya ma larme de son pouce, en continuant de sourire tristement. Je ne voulais pas qu’il soit triste… Après un interminable moment, j’essuyais maladroitement mes yeux et me redressai légèrement.

-Que je suis bête, souris-je. Je suis venue ici pour te remonter le moral et c’est moi qui pleure! È il mondo a testa in giù

C’est le monde à l’envers… Quoique je n'avais jamais été très bonne pour réconforter les gens. La plupart du temps, je faisais des singeries pour réussir à faire sourire mes amies, et dans d'autre cas, je restais simplement plantée là à ne rien dire. Parfois, la seule présence d'une autre personne aidait. J'en savais quelque chose. Je ne comptais plus ces soirées où Laura m'avais tenue dans ses bras, en m'écoutant pleurer. «Aie juste un peu la foi...» J'essuyai mes yeux une dernière et souris à Sky.

- Je vais bien, dis-je enfin.

Comme pour prouver ce que je disais, j'eus un petit rire. Puis je pris une grande respiration et me calmai peu à peu. Tout allait bien. Oui, tout allait bien. Mon attention se reporta sur Sky, qui semblait rassuré. Je souris en comprenant qu’il s’inquiétait pour moi, alors qu’il y a peut-être une heure, c’était moi qui étais morte d’inquiétude pour lui. C’est vrai, quoi, cela faisait quatre jours qu’il était enfermé dans sa chambre, seul… Bon, d’accord, il avait probablement – enfin, sûrement – un colocataire, vu le deuxième lit, mais j’avais l’impression que les deux garçons n’étaient pas du genre, disons… à discuter jusqu’à tard dans la nuit. Il fallait croire que c’était une attitude typique de filles. J’avais cassé les oreilles d’Ivy pendant toute une nuit, en lui parlant de tout ce qui me pesait sur le cœur. Je me rendais à présent compte qu’elle avait un sens de l’écoute extraordinaire. Lorsque je le voulais, je pouvais parler pendant des heures durant.

- Au fait, dis-je en me mordant la lèvre inférieure. Il se peut qu'une rumeur court que... Une fille aie tenté de se faire passé pour un garçon - je dis bien tenté - et... qu'elle cherchait la chambre de Sky Zatcher. Et peut-être qu'elle n'était même pas neko. Alors...

Je baissai la tête et souris.

- Je suis désolée, dis-je en souriant. Je ne veux surtout pas te causer d'ennuis!

Et c'était vrai. La dernière personne au monde que je voulais mettre dans le pétrin était Sky. Il était déjà assez malheureux comme ça, je n’avais pas besoin de lui rajouter des problèmes. Quoiqu’escalader le mur du Dortoir N et y entrer par effraction était synonyme d’ennuis…
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeJeu 15 Déc - 19:51

-Que je suis bête. Je suis venue ici pour te remonter le moral et c’est moi qui pleure! È il mondo a testa in giù…

Aaah l'Italien. Je voudrais apprendre cette langue, peut-être que nous aurions des discutions ensemble en italiens si un jour je sais la parler. Pour l'instant je me demande si elle pourrait me montrer comment. Qui sait, peut-être est-elle une excellente professeur. Et puis, même si je ne suis pas très bon en italien, j'ai tout de même compris une bonne partie de cette phrase. Le monde est... Hmmm... D'accord, au fond j'ai rien compris, mais je suis déterminer à un jour comprendre quand elle parle en italien!

Elle ne devrait pas cesser de pleurer ainsi, elle se fait encore plus de mal lorsqu'elle le fait. Je ne vois pas pourquoi elle n'est pas à l'aise de pleurer lorsqu'elle est près de moi. Parlant de près, un peu trop près peut-être M. Zatcher? Je me recule en même temps qu'elle. Elle me sourit. Bon d'accord, c'est un sourire faux, mais je trouve que cette émotion lui va bien mieux que la tristesse.

- Je vais bien.

Ouais, bien sur. C'est exactement la phrase que je me suis tuer à répéter à Jayden pendant une semaine. À chaque fois qu'il me parlait, je finissait toujours par dire "je vais bien, sérieusement." Il savait tout autant que moi que c'était faux. Ma rupture avec Lena n'a pas été facile. En fait, je crois que, à côté de celle-ci, se classerait la fois où mon père m'a dit que je n'avait pas d'avenir à part dans la compagnie familiale. Ouais, c'est deux mauvais souvenirs vont me hanter jusqu'à la fin de mes jours. Ma première rupture et mon échec en tant qu'être vivant.

Quoiqu'il en soit, je respecte Jayden d'avoir voulu m'aider. Je ne sais rien de lui, je ne sais même pas s'il a déjà été en couple, mais il m'a aidé sans poser de questions. Un acte généreux venant d'un type silencieux comme lui.

- Au fait.

Je levais la tête vers elle. Huh? Quoi?

- Il se peut qu'une rumeur court que... Une fille aie tenté de se faire passé pour un garçon - je dis bien tenté - et... qu'elle cherchait la chambre de Sky Zatcher. Et peut-être qu'elle n'était même pas neko. Alors...

Ha ha ha! Alors ça c'est la meilleure! Mais par où est-elle passée pour venir jusqu'ici?! Bon j'avoue que la fente est la seule option puisque, surprise surprise, l'académie a installer des gardes aux entrées de dortoirs. Pourquoi? Je n'en ai aucune idée pour dire vrai. Et puis quoi, ça change quoi que une ou deux personnes entrent dans le dortoir des nekos? Bon j'avoue que c'est pas génial pour notre secret, mais si on permettait l'entrée, les gens ne voudrait pas y entrer de force. Après tout, les règlements sont fait pour être brisés.

- Je suis désolée, dis-je en souriant. Je ne veux surtout pas te causer d'ennuis!

- Nah ça va, j'ai jamais vraiment eu d'emmerde alors je vois pas pourquoi ça commencerais maintenant. La seule personne qui me fait vraiment peur c'est mon père, alors je m'inquiète pas trop pour la direction. Et puis nous, les gars, on se la ferme quand il est question de filles dans le dortoir. Tu sais pas combien de type, juste sur cet étage, reçoive la visite de leur blonde en plein milieu de la nuit. Je m'arrêtais puis réfléchie à la situation. Ah oui! Les filles sont Neko au moins, alors ça dérange pas trop pour notre secret. L'important c'est que tu n'en ai parler à personne de la classe régulière.

Elle ne répondit rien.

- Bah, c'est pas plus grave. Comme je te dis, je vais m'arranger, alors ne t'en fais pas pour ça! Ajoutais-je avec un grand sourire.

Je prend mon iPhone tranquillement, qui trainait sur ma table de chevet, et l'ouvre simplement pour voir l'heure. Wow, déjà aussi tard.

- Aller viens, je te raccompagne en bas, il commence à se faire tard. Clamais-je en me levant.

Je m'attire tel un chat, en levant les bras bien haut. Et oui, mes côtés félin finissent toujours par me rattraper à un moment ou un autre. Je partis vers la porte, alors que j'enfilais mes Converse, elle regardait mon bureau. Je la zieutais du coin de l'oeil. Je l'ai déjà penser et je continue de le penser, mais je la trouve magnifique. Ses longs cheveux bruns semblent être en parfaite harmonie avec les mouvements de son corps gracieux. Je remarquais néanmoins, derrière elle, sur mon bureau, une photo de moi et Lena. Elle est là depuis un bon moment déjà. Jayden m'a dit de la jeter, que ça me faisait du mal pour rien. Selon ma philosophie, jeter quelque chose ou même le bruler n'enlève pas le mal. J'en ai fini par penser, après le temps, que je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle avait rompue, mais avait de bonnes raisons, dont une que je prend en complète responsabilité.

J'ouvris la porte, elle tourna la tête vivement vers moi et me rejoint en vitesse. Je pris rapidement ma tuque qui tramait sur le bureau de Jayden. Oui bon, je me laisse trainer, mais je ne crois pas que ça la dérange tant que ça. Je laissais Bee passer devant et je la suivis en prenant soin de refermer derrière moi. Je la suivais de proche jusqu'à la fenêtre au bout du corridor. Mine de rien, le troisième étage c'est vraiment haut. Néanmoins, je m'approchais de la fenêtre avant elle et passa ma tête au travers de celle-ci. Je m'agrippe avec force à la vigne et sors dehors. Une fois sur le mur, je descend quelques mètres puis, à un moment, je me lâche complètement. Lorsque je tombe au sol, je fais une roulade pour le moins réussie et je me remets sur mes pieds en vitesse. Voila l'un des avantages à être un demi-chat. On bénéficie d'une vue assez bonne dans le noir (bien que ne soit pas mon cas vraiment), d'une ouïe incroyable (mon cas, et parfois ça peut en devenir chiant) ainsi que la faculté de toujours retomber sur nos jambes, peu importe la hauteur. Bon d'accord, il est évident que si je tombe du troisième, je ne serais pas rester sans mal. C'est sur que je me serais casser quelque chose, l'événement m'étant déjà arriver (d'où la longue cicatrice sur mes côtes). Alors j'ai été prudent en me prenant après les vignes avant.

Bee entreprend aussi sa descente. Elle est plutôt habile. Dommage qu'elle ne soit pas Neko, elle excellerait si c'était le cas, bien qu'elle soit déjà très bonne en escalade. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'elle glisse. J'ai juste eu le temps de réagir pour aller la rattraper à temps. Franchement, si j'avais pas été là, c'était toute qu'une chute qu'elle allait faire. En l'attrapant par les hanches je tombais sur le dos, elle couchée sur moi. Je ris quelque peu. Ouf, plus de peur que de mal.

- Faut faire attention, c'est glissant. Lui dis-je à voix basse, pour éviter de nous faire réperer. On a réussi à se rendre jusqu'ici, pas besoin de se faire chopper maintenant.
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeLun 2 Jan - 16:35

Il m’arrivait souvent de repenser à ma vie en Italie. En fait, je ne passais pas une journée sans y penser… Il avait tant de choses dont je m’ennuyais, mais d’autres que j’avais été si contente de fuir. Comme mon père et Abigail. Cependant, le souvenir de ma mère me serrant dans ses bras le jour de mon départ me manquait tellement… J’avais l’impression d’avoir agis si cruellement envers elle, alors qu’elle avait passé sa vie à faire de moi celle que j’étais aujourd’hui. À présent, je me sentais comme une étrangère. C’est vrai, quoi! Mon père m’avait balancé dans la première académie dont il avait entendu parler, sans se préoccuper de ce que j’en penserais. Je me débrouillais pas mal en anglais – ce qui était une vraie chance – mais jamais je n’avais oublié ma langue maternelle. Qui sait, peut-être un jour trouverai-je quelqu’un à Riverside qui puisse parler en italien avec moi…

Sky sembla sceptique quand à mon affirmation que j’allais bien. C’était rassurant et préoccupant en même temps. Il ne passa toutefois pas de commentaires, et je lui en fus énormément reconnaissante. Mettre en question mon humeur était la plupart du temps une mauvaise idée; certaines personnes en savaient quelque chose. Je doutais cependant de pouvoir être fâchée contre Sky, qui était presque parfait à mes yeux. Je ne lui connaissais pas encore une foule de défauts (et c’était mieux ainsi). Une fois calmée, je l’informai de la possibilité de rumeurs qu’il pourrait y avoir suite à ma visite. Il leva la tête et, au fur et à mesure que j’avançais dans mon histoire, son sourire grandissait. Puis, Sky finit par éclater de rire et je ris à mon tour.

- Nah ça va, j'ai jamais vraiment eu d'emmerde alors je vois pas pourquoi ça commencerais maintenant. La seule personne qui me fait vraiment peur c'est mon père, alors je m'inquiète pas trop pour la direction. Et puis nous, les gars, on se la ferme quand il est question de filles dans le dortoir. Tu sais pas combien de type, juste sur cet étage, reçoive la visite de leur blonde en plein milieu de la nuit.

Il s’arrêta un instant tandis que le rouge me montait aux joues. La désinvolture avec laquelle il parlait du sujet me sidéra.

- Les filles sont Neko au moins, alors ça dérange pas trop pour notre secret. L'important c'est que tu n'en ai parlé à personne de la classe régulière.

Je restai silencieuse, pensant à Ivy. Elle seule était au courant, mais je savais que jamais elle ne me trahirait. J’avais beau la connaître depuis à peine quelques semaines, elle agissait presque comme une mère pour moi.

- Bah, c'est pas plus grave. Comme je te dis, je vais m'arranger, alors ne t'en fais pas pour ça, ajouta Sky avec un grand sourire.

Je souris, même si je savais que ce n’était pas moi qui étais prise pour démentir des rumeurs. Sky prit alors son iPhone sur sa table de chevet et jeta un coup d’œil à l’heure.

- Aller viens, je te raccompagne en bas, il commence à se faire tard, clama-t-il en se levant.

Sky s’étira, mais j’étais trop perdue dans mes pensées pour le regarder. Sur son bureau, se trouvait une photo de lui et Lena. Ils avaient l’air si heureux et, pendant un moment, je me demandai pourquoi ils avaient rompus. Je finis par me rappeler et me traitai d’idiote d’avoir pu oublier si bêtement quelque chose d’aussi important. Enfin, pour Sky. Quand je le regardais, il avait toujours l’air si… indifférent à tous les malheurs. C’était la première fois que le voyais si préoccupé, même s’il tentait de le cacher. J’étais réellement triste de sa séparation. Je n’avais jamais vraiment parlé à Lena, mais lorsque je la regardais sourire sur la photo, je n’avais aucune misère à imaginer une neko débordante de vie. Plutôt contrastant avec la personnalité calme de Sky… Un bruit de porte qu’on ouvrait attira alors mon attention, et j’aperçus Sky sur le pas de la porte. Je souris, puis me dépêchai de le rejoindre. Sky attrapa sa tuque sur un bureau et me laissa passer devant dans le couloir. Nous nous rendîmes jusqu’à la fenêtre au bout du couloir et Sky passa la tête par le cadre de celle-ci. J’en profitai pour jeter un bref regard au-dessus de ses épaules. En réalisant que j’avais escaladé cette même hauteur tout à l’heure, je ne sus que penser. C’était tellement haut! Je n’eus par le temps d’y penser plus puisque Sky enjamba le rebord et commença sa descente, s’agrippant aux vignes. Je me penchai au-dessus du rebord, juste à temps pour le voir lâcher volontairement la vigne et faire une roulade au sol. Je levai les yeux au ciel en souriant. Ce n’était pas le temps de se prendre pour James Bond!

Je savais que c’était mon tour. Malgré la peur qui s’était emparé de moi, je passai mes jambes dehors et entreprit de descendre en m’accrochant aux vignes. J’avais l’impression d’aller plus vite qu’au retour; peut-être était-ce parce que je savais que Sky me regardait. Tout allait bien jusqu’à ce que mon pied dérape. Je retins mon souffle et tombai vers l’arrière, les yeux fermés. Je sentis qu’on me prenait par les hanches et l’instant d’après, j’étais couchée sur Sky. Celui-ci rit un peu.

- Faut faire attention, c'est glissant, me dit-il en chuchotant presque. On a réussi à se rendre jusqu'ici, pas besoin de se faire chopper maintenant.

J’hochai la tête, encore un peu sous le choc, et me relevai rapidement. Mon regard se promena sur les alentours et, en levant les yeux vers le Dortoir N, je compris que le plus difficile était passé. Je n’arrivais toujours pas à en revenir.

- Merci, soufflai-je alors à Sky, en me retournant vers lui. Pour la chute.

Je souris, et par réflexe, je passai ma main dans mes cheveux. Je réalisai alors que je n’avais pas ma tuque. En comprenant qu’elle se trouvait toujours dans la chambre de Sky, j’éclatai de rire. Ça ne me prit pas deux secondes avant de me mettre ma main sur ma bouche; fallait surtout pas qu’on sache qu’on était là!

- Ma tuque, chuchotai-je alors en souriant. Elle est toujours dans ta chambre…

Je vis le regard de Sky se lever sur le bâtiment. Il se tourna vers moi.

-Tu me la donneras la prochaine fois qu’on se verra, m’empressai-je de dire.

Il n’était pas question d’escalader ce mur une fois plus et je n’avais aucune envie de rester dans le noir à attendre que Sky revienne. Je pouvais bien survivre sans ma tuque un jour ou deux. En souriant, je sortis de la plate-bande où j’avais les pieds et cherchai à m’orienter. Dans le noir, tous les bâtiments de dortoirs semblaient être les même! Je finis tout de même par repérer le mien, le plus imposant, et commençai à marcher dans sa direction, côte à côte avec Sky. Je ne dis pas un mot du trajet et lui non plus. La présence de l'autre suffisait. Nous arrivâmes enfin devant le bâtiment et, en voyant la faible lumière dans l'entrée et le surveillant qui poireautait avec son café, je fronçai les sourcils. Je me tassai aussitôt dans un recoin plus sombre, afin qu'il ne voit pas. Alors là, comment faire pour entrer? Je tournai la tête vers Sky et préférai prendre la situation de son point de vue comique.

- Je me sens comme un agent secret en mission! lui confiai-je en chuchotant.


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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeLun 2 Jan - 18:32

Elle se releva en vitesse. Ce que je trouve, dans un sens, dommage puisqu'elle n'est pas très lourde et que la situation en son entier n'était pas désagréable. Mais bon, je la laissais se lever puis, après qu'elle soit sur pied, je mêlerais, tenais ma tuque au passage, juste pour être sur qu'elle ne tombe pas. Dehors après le couvre-feu, avec une fille (qui n'est pas Neko!), sans tuque. Bref autant me faire renvoyer de l'école tout de suite. En plus, quelque secondes plus tôt j'aurais pu me faire accuser d'attouchement, ce qui est totalement faux, soit dit en passant! Elle est tomber bordel! J'allais pas la laisser heurter le sol. Enfin, me revoilà à me justifier alors qu'il n'y a absolument personne en vu.

- Merci. Pour la chute.

Pas de quoi, n'importe quoi pour elle. Et puis, qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre? La laisser tomber? Nah, elle est beaucoup trop fragile et précieuse à mes yeux pour que je la laisse se blesser sans broncher. Je lui souris en guise de réponse. Elle passa une main dans ses cheveux. Ses longs cheveux qui ferait rêver n'importe quel gars, moi y compris. Et oui, que voulez-vous. Lorsqu'elle se mît à rire, je restais perplexe face à cette réaction. Parce que, avouons le nous, elle rit pour quoi au juste?! Tout de même, je co pris assez rapidement qu'elle n'avait pas sa tuque. Ah merde.

- Ma tuque. Elle est toujours dans ta chambre…

En effet. Je regardais la fenêtre. Wow, mine de rien, c'est vachement haut! Dire qu'elle a monter et descendu ça. C'est qu'elle est courageuse. Pour moi c'est simple, mais ça doit nécessité de réel talents en escalade chez elle. Pas que l'envie de lui faire plaisir en lui ramenant sa tuque ne me plait pas, mais je suis fatigué et, pour dire vrai, je n'ai pas super envie de remonter là-haut. De toute manière je vais devoir remonter tout à l'heure, deux fois c'est bien assez. De plus que je suis vraiment raqué de ces temps-ci. Rester au lit sans activité autre que se morfondre n'est pas une bonne idée. Aussi, je n'ai pas très bien dormit non-plus. Je suis très souvent resté éveillé jusqu'au petit matin. Qu'est-ce que je faisais? Je jouais de la basse ou parlais simplement avec Jayden. Moi et lui ne sommes pas vraiment des amis proches, mais il me comprend et... Je ne le comprend pas, du coup c'est parfait! Je retournais mon regard vers Bee. J'ai pas envie de remonter, mais si elle me le demande, je risque très fortement de craquer et de grimper de nouveau ce mur. Après tout, qui résistait face à ses yeux là?! N'importe qui de stupide, oui.

-Tu me la donneras la prochaine fois qu’on se verra.

Bah oui, pourquoi j'y avais pas penser?! On va se revoir, c'est certain. Moi et Bee on est comme Batman et Catwoman. Ok mauvais exemple puisqu'on ne serait pas lequel des héros je suis... Bref! On va se revoir, comme toujours. Je me contentais de hausser les épaules avec sourire. Bravo à miss Beatrice (dont le nom est encore imprononçable!) pour avoir réussi à me refaire sourire! Je la suivais sur le bord du chemin. Elle semble savoir où aller, mais au fond je le sais autant qu'elle qu'elle ignore complètement où se trouve son dortoir. Quant à moi, je sais où se trouve le dortoir des filles du pavillon N (j'avais une blonde Neko! Pas pour n'importe quelle raison que je me pointais là, n'aillez pas de mauvaises idées sur moi!), mais j'ignore aussi où se trouve les dortoirs du bloc régulier.

Nous marchons un moment l'un à côté de l'autre. Je regardais le ciel alors qu'on s'avançait sur le chemin qui mène... Quelque part. En fait, je ne porte pas vraiment attention aux alentours, juste au ciel rempli d'étoiles. Je suis tellement dans la lune que je ne me suis même pas rendu compte que nous étions rendu, bien plus rapidement que je ne l'aurais penser. Une fois devant la bâtisse, je regardais les hauts murs de celle-ci. J'espère qu'elle n'aura pas à monter ça! Mes yeux s'arrêtèrent sur le garde dans l'entrée. Et merde, eux aussi ils en ont un?! Moi qui pensait que seuls les nekos en avaient justement parce qu'on est pas "normaux". En fait, ça me fait bizarre de penser que, si j'avais été humain, je dormirais ici. Avec des gens dit "normaux". J'aurais probablement eux une vie plus facile, quoique je ne sais pas ce que Bee a vécu, alors c'est trop tôt pour dire que la vie est plus facile lorsqu'on est humain et non Neko. Je regardais Bee, qui, elle aussi, regardaient au alentours, cherchant une façon de ce rendre à sa chambre sans attirer l'attention du garde.

Elle me tira avec elle dans un coin plus sombre. Ok, et maintenant?! C'est encore plus louche de sortir d'une recoin noir que de juste faire semblant que tu n'avais pas vu l'heure, non?

- Je me sens comme un agent secret en mission!

Je lui souris. Elle est tellement mignonne lorsqu'elle dit des trucs aussi enfantin. Je me penchais vers elle et, tourna lentement ses épaules vers la bâtisse.

- Les agents secrets auraient su que tous les établissements publics ont une échelles en cas de feu. Lui chuchotais-je à l'oreille, lui souriant toujours.

Je la poussais doucement vers la bâtisse. Sentant un certain stress d'être vu par le surveillant, je la pris par la main et nous nous mirent à courir vers l'établissement. Une fois rendu derrière le mur, elle et moi nous collions à celui-ci, comme des "agents secrets", en effet. Je lâchais sa main et avança vers l'autre coin de la bâtisse. Derrière l'établissement se trouve la forêt, alors pas de risque de se faire chopper si on marche ici. Je lui fis signe de me suivre, ce qu'elle fit aussitôt, sans regarder derrière. Derrière la bâtisse se trouve une échelle, elle monte directement au toit, comme j'avais dis. Nous marchons jusqu'à celle-ci et je souris à Bee en m'accoudant sur les barreaux de l'échelle métallique.

- Reste plus qu'à monter. Alors, prête, miss 007?

Elle hocha la tête avec un grand sourire au visage. Ses yeux sont pétillants avec la lueur de la lune qui se reflète dans ceux-ci. Je levais la tête vers le toit. Bon, une chose de faite, maintenant tout ce qu'il reste à faire c'est qu'elle monte sur le toit et qu'elle souhaite que la porte,  par je ne sais quel miracle, ne soit pas barrée. Une éclair de génie me traversa l'esprit. Je sortis mon téléphone de ma poche et lui tendis. Elle ne comprend pas sur le coup.

- Appel ta colocataire, elle va pouvoir venir t'ouvrir la porte quand tu seras en haut. Parce que y'a de fortes chances qu'elle soit barrée. Lui dis-je en concluant avec un clin d'oeil.

Elle prit mon téléphone et l'ouvrit. L'image d'ouverture est une photo d'elle et moi, alors que nous étions... Je ne me souviens plus où. Je l'aimais bien alors je l'ai choisi comme fond d'écran. Elle sourit en la voyant et moi, je lui rendis son sourire. Elle composa. Je ne sais pas si elle a remarquer, mais pas mal tous les noms qui étaient affichés dans la liste des appels précédents étaient des filles. Je levais les yeux aux ciel, plus à moi-même qu'autre chose. Je suis vraiment un womanizer. Mais bon, la plupart du temps c'est elles qui m'appelaient alors je ne pouvais pas juste ne jamais répondre. Mais j'aime mieux texter que parler au téléphone. C'est moins gênant.

Une fois le numéro composer elle appuya le cellulaire à son oreille. Alors q'elle faisait son appel, je suis aller faire un petit tour près de la forêt. Les buissons bougeaient légèrement au moindre coup de vent. J'avoue que les brises sont plus fréquentes et nombreuses derrière la bâtisse que devant. Je regardais les arbres puis baissais mes yeux au sol. Je vis un petit bracelet accrocher après une branche d'un arbuste. Je me penchais et le ramassais doucement. En effet, le-dit bracelet ne semblait pas jeune. Un simple anneau en métal avec des lignes jaunes qui pourrait être de la rouille ou de la ternissure, mais qui font très bien partie du décor. L'académie a ouverte ses portes il y a longtemps, la propriétaire de ce bijou n'est plus présente en ces lieux. Comme pour accentuer le fait que ce bracelet est vieux, je remarque un petit pendentif après celui-ci. Une horloge avec des chiffres romains. En outre, le bracelet est joli.

Je retournais vers Bee, qui finissait son appel. Bah, elle pouvait parler autant qu'elle voulait. Et puis, si elle parle avec un amie c'est encore mieux. Elle me rendit mon téléphone, un sourire aux lèvres. Je crois que c'est arranger alors, sa coloc va venir lui ouvrir la porte. Mon job à moi est donc terminé. En reprenant mon iPhone, je glissais délicatement le bracelet sur son poignet. Puis donna un baiser sur le dessus de sa main.

- Fais attention en montant. Lui dis-je en lâchant sa main.

Je me relevais et m'approcha d'elle doucement. Je me penchais vers son oreille et lui chuchota:

- Ne devient pas Neko, je t'aime bien mieux sans tuque.

Je reculais et lui fis un clin d'oeil. Je crois que pour la première fois, j'eu envie de la serrée dans mes bras, pas juste pour le bonheur du geste, mais pour une autre raison. Une raison qui me restait inconnue, mais qui un jour va se faire savoir sans avertir! Bam! Et ce jour là je vais dire "aaaah ouais, comment j'ai fais pour ne pas savoir ça?"
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Beatrice Auditore
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MessageSujet: Re: Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore]   Ça fait combien de temps? [Pv; Béatrice Auditore] Icon_minitimeLun 2 Jan - 20:56

- Les agents secrets auraient su que tous les établissements publics ont une échelle en cas de feu.

Je restai un moment incrédule devant Sky, puis me demandai pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt. «Mais oui!», murmurai-je pour moi-même. À vrai dire, je n’avais pas une grande expérience en espionnage. Bien sûr, quand j’étais jeune, je m’étais prise pour une espionne avec Laura. On s’était caché en dessous de la glissoire au parc et une pauvre vieille dame avait failli mourir de peur lorsqu’on avait surgi en imitant un fusil avec nos mains. Puis, plus tard, on s’était fait des soirées cinéma en regardant des films d’espions (Mais, la plupart du temps, ce n’était pas pour l’action, mais bien parce que l’acteur principal était mignon). Sky m’arracha à mes pensées en me poussant doucement vers le bâtiment. Le garde ne nous avait miraculeusement pas vus. C’était une vraie chance! Je n’imaginais pas les problèmes que je… qu’on aurait pu avoir si on avait été surpris dehors à une heure pareille. Sky me prit par la main et nous commençâmes à courir pour atteindre le mur plus rapidement. En voyant mon compagnon se coller contre le mur dans le style «agent secret», je souris et fis de même. Nous avançâmes alors jusque derrière le bâtiment et Sky me lâcha la main. Nous faisions face à une forêt. Franchement, j’adorais prendre des marches en forêt à l’automne, mais le soir, je les évitais le plus possible. C’était comme si elles étaient… hantées. Mais seulement la nuit. C’était bien évidemment une peur de petite fille, mais le vent qui agitait les branches, les craquements sinistres, le bruissement des feuilles… Tout ça mis ensemble, en plus dans la noirceur, me donnait la chair de poule. C’était stupide, je le savais, mais à chaque fois que je voyais une forêt la nuit, j’avais envie de partir en courant. Heureusement, je parvins à ignorer ma peur – peut-être était-ce la présence de Sky qui me rassurait un peu (Quoique je le voyais mal en train de donner une leçon à la «méchante» forêt…). Je détournai le regard du boisé et regardai plutôt Sky qui, accoudé sur les barreaux métalliques de l’échelle de secours, me souriait.

- Reste plus qu'à monter. Alors, prête, miss 007?


Un grand sourire éclaira mon visage et j’hochai la tête. Sky avait un don pour me faire sourire et sa présence ne me rendait certainement pas indifférente. Il avait été mon premier ami ici et je me souvenais encore de notre rencontre. Et dire que je l’avais rencontré en me perdant en cherchant la bibliothèque… Je me rappelai alors que je m’étais promis d’y retourner. Je me souvenais du chemin pour y aller, au moins. Moi et mon sens de l’orientation… Sky me tendit alors son téléphone cellulaire. Je regardai l’appareil, puis Sky sans comprendre. Mais pourquoi diable est-ce qu’il…?

- Appelle ta colocataire, elle va pouvoir venir t'ouvrir la porte quand tu seras en haut. Parce que y'a de fortes chances qu'elle soit barrée.

Je me serais presque jetée dans les bras de Sky pour le remercier. Dieu! Je n’aurais jamais pensé à ça toute seule! J’étais plus le genre de personne qui agissait sous des impulsions. Une des plus preuve était mon escalade improvisée. Si j’y avais pensé à deux fois avant d’aller voir Sky, j’aurais pu… Bon, d’accord, j’en serais probablement venue à escalader quand même, mais j’aurai apporté une corde, au moins! J’ouvris le portable et restai un moment figée en voyant l’image de fond. Je finis par sourire et levai la tête vers Sky, qui me rendit mon sourire. Je cherchai le numéro du portable d’Ivy pendant plusieurs secondes. Puis je me rappelai qu’elle n’en avait pas. Je creusai un moment dans mon esprit, puis composai le numéro de mon propre portable. J’ignorai si Ivy allait oser répondre à mon portable. J’ignorais même si ma batterie était toujours en vie. Il fallait dire que je ne connaissais pas une foule de personnes ici et que les appels en Italie n’étaient pas que de simples interurbains… Alors que je me mordais la lèvre inférieure en écoutant la sonnerie, je vis Sky s’éloigner un peu vers le bois. J’eus presque envie de lui crier de faire attention aux loups-garous mais je me retins. Ivy venait de décrocher.

-Haha! Tu es prise la main dans le sac! À répondre au téléphone des autres! dis-je, triomphante.

Ivy répliqua qu’elle pouvait raccrocher sur-le-champ et je m’empêchai de la garder en ligne. Je lui résumai la situation en quelques mots, faisant mine d’ignorer ses soupirs.

-Je te payerai un cola dans la machine distributrice pour me faire pardonner! la suppliai-je.

Mais je savais que ce n’était qu’un manège. Ivy ne me laisserait jamais dehors, toute seule, près d’une méchante forêt… Elle finit par me promettre de venir et je la couvris de remerciements. Puis, elle marmonna «Ah là là, dire que je vais aller sur un toit pour toi…» et j’éclatai de rire. Elle me demanda de raccrocher et, devant mon hésitation, comprit que je ne le ferais pas. Alors elle raccrocha. Sky revenait justement vers moi et, le sourire aux lèvres, je lui tendis son cellulaire. Il en profita pour me passer un bracelet au poignet et, avant que je n’aie pu l’examiner, il me fit un baisemain. J’ouvris tout grand les yeux et restai un moment figée. Puis je souris en me disant que seul Sky pouvait faire un geste aussi inattendu.

- Fais attention en montant, me dit-il en lâchant ma main.

J’hochai faiblement la tête, un peu déboussolée, et je ne fis qu’un pas avant que Sky ne se penche vers mon oreille et me glisse :

- Ne devient pas Neko, je t'aime bien mieux sans tuque.

Puis il recula et me fit un clin d’œil. Je sentis le rouge me monter aux joues et avançai en m’efforçant de marcher droit. Ce n’était pas le moment de paraître idiote… Je me retournai une dernière fois et sourit à Sky. La méchante forêt pouvait bien être méchante, moi j’avais le meilleur ami au monde. Alors que je grimpai une à une les marches en métal, j’examinai le bracelet. Il était tout simple et avait un air vieillot; c’était un anneau de métal strié de rayure de jaune. À cet anneau était relié un petit pendentif représentant une horloge aux chiffres romains. Je souris, me promettant de toujours garder ce cadeau. Je me foutais un peu de savoir d’où il venait, il m’était précieux parce que c’était Sky qui me l’avait donné. Je me souris à moi-même et serrai le bracelet contre ma poitrine. Je devais être à la hauteur du deuxième étage. Déjà, sur le toit, une silhouette se découpait dans la nuit. Ivy. En l’apercevant, je me sentis mieux que jamais. En plus avec Sky, de plus en plus minuscule, qui était resté en bas. J’étais entourée des meilleures personnes au monde. Et ça, même les méchantes forêts ne pouvaient le renier!
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