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 Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot]

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Otilie-Schatten Edelstein
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Otilie-Schatten Edelstein


Messages : 181
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Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot] Empty
MessageSujet: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot]   Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot] Icon_minitimeDim 27 Nov - 0:27

MessageSujet: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Sam 18 Juin - 14:24
POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
Je marchais dans le parc, frissonnant ou tremblant, je ne le sais pas. Enfin, j’opterais plus pour trembler étant donné que le mois de mai au Japon est assez chaud, mais cette chaleur, je ne la sentais pas. Je sentais en moi de la glace, une sphère gelée qui irradiait sa froideur dans tout mon corps tandis que ma démarche incertaine me menait lentement vers ma chambre. Je tentai de me calmer, j’essayai de toutes mes forces, mais la peur que j’avais réveillée cette nuit ne se laissait pas oublier, comme pour se venger de ma tentative de l’effacer. Une sorte de panique filtrait dans mon être, rependue par la souillure qui lentement semblait m’envahir entière. Lorsque j’arrivai proche du mur du pavillon, l’option de l’escalade traversa rapidement mon esprit avant d’être abandonnée; je tenais à peine sur mes jambes. Je traversai donc le portail, sans même prendre la peine de me dissimuler, et je vis avec indifférence le garde endormi. J’errai dans les corridors telle une âme en peine sur le chemin du dortoir des filles, traversant au passage la cafétéria dans laquelle mes pas lourds résonnaient sinistrement. Crocheter la porte empêchant les filles de sortir dut me prendre au moins deux minutes, et je dus échapper la clé de ma chambre au moins cinq fois avant de réussir à ouvrir. J’entrai dans la pièce, fouillai rapidement un tiroir de ma commode, histoire de me trouver un vêtement propre, puis entrai dans la chambre de bain pour prendre une douche. Je faisais un effort incroyable pour ne pas faire de bruit; je ne voulais pas réveiller Lena et devoir lui parler. Je me déshabillai dos au miroir, comme d’habitude, tout simplement pour ne pas apercevoir l’immense cicatrice qui défigure mon côté gauche.
J’entrai dans la douche, ouvrant les robinets à l’eau la plus chaude que je le pouvais sans me bruler, comme pour combattre le froid qui m’envahissait. Je restai au moins une minute immobile, les yeux fermés, avant de saisir le savon et de commencer à me laver. Habituellement, c’est à ce moment que j’aurais rouvert les yeux, mais aujourd’hui il me semblait que la vue de mon corps couturé de cicatrices était tout simplement trop dure. J’essayais de mon mieux de me débarrasser de l’impression de souillure qui m’imprégnait, mais chaque passage de ma main sur la marque qu’Il m’avait infligée resserrait le nœud dans mon ventre, et le battement de mon cœur s’affolait au fur et à mesure que les larmes pointaient dans mes yeux. Incapable d’en prendre plus, je finis par sortir de la douche sans même avoir terminé de me laver, et je me sentais encore plus sale qu’en y entrant. Je me séchai de mon mieux avec une serviette, enlevant le plus d’eau possible de mes cheveux, puis revêtu mon pyjama, espérant en me couchant dormir, mais sachant cet espoir vain. Je m’étendis sur mon lit, tentant de me détendre, mais chaque seconde accentuait l’impression que j’avais de suffoquer, et à chaque instant je regrettais encore plus mon geste stupide plus tôt dans la nuit. Les larmes que je retenais de toutes mes forces nouaient ma gorge, étouffant le gémissement qui hurlait pour sortir. Oh, combien j’aurais voulu que mon père soit ici, en vie, combien aurais-je donné pour pouvoir pleurer dans ses bras? Mais je savais qu’ici il n’y avait personne pour moi. Si je venais à réveiller Lena, que ferais-t ‘elle? Probablement se contenterait-elle de rire de ma souffrance, marquant pour elle un autre point gagné dans la guerre froide qui était notre quotidien. La seule personne que je croyais en mesure de comprendre un tant soit peu était celle dont j’avais tué le meilleur ami, Jayden Myriot. Bien sûr qu’il m’avait dit ne pas m’en vouloir, mais qui voudrais réconforter une meurtrière?
Je me levai brusquement, incapable de supporter plus longtemps l’atmosphère de haine qui flottait maintenant dans cette chambre, chambre qui avant l’arrivée de ma colocataire avait en quelque sorte été mon havre de paix. Je pris un chandail, un polo et des pantalons au hasard dans mon tiroir, puis me changeai de nouveau, laissant mon pyjama s’échouer au sol avant de m’enfuir par la fenêtre. Je pensais grimper jusqu’au toit, mais c’était oublier les tremblements incessants qui continuaient de me secouer. Incapable d’escalader la clôture, je restai assise en bordure du toit, les jambes se balançant dans le vide tandis que l’envie de hurler ne cessait de se faire plus forte. Je dus passer une demi-heure ainsi, tentant de me maitriser, mais le temps s’égrenait en imprimant dans ma tête une vérité que je ne pouvais pas nier; cette nuit, je ne serais pas capable de la passer seule. Je désespérais, car la seule personne que je pouvais aller voir était Jayden, et je ne méritais pas son aide. J’étais terrifiée à l’idée qu’il partage cette opinion et me revoie d’où je venais, mais je ne savais pas quoi faire. Aussi, il avait un colocataire et je ne voulais pas le réveiller, non?
Lorsque je me souvins que son colocataire avait été déménagé, je compris que je n’avais plus d’excuse, et je me levai. Au fond de moi, je continuais à me dire que s’il dormait, je repartirais de mon côté, mais la peur de rester seule et de ce que je pouvais faire avait dépassée celle ce le déranger. J’escaladai le mur, me concentrant de toutes mes forces sur chaque prise, espérant ne pas tomber avant d’arriver à ma nouvelle destination. Lorsque j’arrivai finalement à sa fenêtre, le rebord que j’avais attendu comme un havre, sur lequel je tenais normalement accroupie sans problème, me semblait maintenant exagérément étroit. Je m’affolai un instant à la pensée de ce que j’allais faire et failli repartir vers ma chambre, mais sa lumière était allumée, et je me forçai à respecter la promesse que je m’étais faite. Je posai les pieds sur le rebord, m’agrippant d’une main aux jointures blanchissantes au haut de la fenêtre, puis cognai de l’autre. Je vis Jayden se lever, l’air surpris, et venir m’ouvrir la fenêtre. L’incompréhension se lisait sur son visage lorsqu’il me fit signe d’entrer, et je lâchai le haut de la fenêtre pour me pencher, voulant pénétrer dans sa chambre. Seulement, les tremblements parcourant mon corps avaient rendus mes mouvements incertains, et je commençai à tomber vers l’arrière, ayant perdu l’équilibre. J’ai cru que j’allais m’écraser au sol depuis le deuxième étage, et cette idée ne me fit ni chaud ni froid, mais Jayden me rattrapa, m’évitant une chute probablement mortelle. Il me tira vers lui, croyant surement que j’allais me remettre sur pieds, mais au lieu je me laissai retomber sur lui, l’enserrant de mes bras et m’agrippant à lui toutes mes forces. Mon visage percuta son torse et je serai les dents, mais le choc avait comme brisé la digue et je ne pus retenir mes larmes de couler.

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Dim 19 Juin - 18:01
POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
Il faisait nuit, et comme d’habitude, je ne dormais pas. Mon insomnie était plutôt intense depuis quelques jours, c’est à peine si je dormais une ou deux heures par nuit. J’étais vraiment épuisé, et pourtant, la fatigue ne semblait jamais assez forte pour m’emporter avec elle. Je savais que mon corps ne pourrait plus compenser pour ce manque de sommeil très longtemps, alors j’avais demandé à mes professeurs s’il y avait possibilité que j’obtienne quelques devoirs en avance, sachant que je tomberais malade bientôt. J’étais donc assis à mon bureau, me cassant la tête à essayer de faire mon devoir de mathématiques qui à ce moment-là, me semblait être une idée totalement impossible à réaliser. J’avais beau essayer de regarder le problème sous tous les angles, je ne voyais pas par où commencer, ni ce que je devais à peu près faire. Même si j’étais plutôt bon dans toutes les autres matières, on pouvait vraiment dire que j’étais nul en maths, surtout en algèbre. À chaque fois que je me retrouve devant un problème d’algèbre, j’ai l’impression que mon cerveau va cramer tellement je n'y comprends rien. Les X, les Y, les machins et les trucs, moi, ça ne fait aucun sens dans ma tête.

Après un bon moment de réflexion intense devant ma feuille qui était toujours blanche, je décidai de laisser tomber et de passer à mon devoir de sciences. Les sciences, voilà quelque chose que je comprends bien! Pas besoin de se poser trente-six trillions de questions pour trouver la réponse, du moins, pour moi c’était comme ça. Même si ça ne se révèle pas si loin des mathématiques parfois, c’est déjà beaucoup plus concret que l’algèbre alors, ça fait tout son sens pour moi. Je me mis alors au travail sans problème, passant d’une feuille à l’autre sans m’arrêter. Je voulais prendre le plus d’avance possible pour être certain de ne pas prendre trop de retard lorsque je serais malade. J’étais vraiment prévoyant, j’avais appris au fil des ans.

Alors que j’étais concentré et parti sur une bonne lancée, je fus dérangé en entendant quelque chose cogner à ma fenêtre. Je me levai pour voir ce que ça pouvait bien être, pour découvrir à ma grande surprise que c’était Otilie. La surprise et l’incompréhension ornaient mon visage, ne sachant absolument pas pourquoi elle venait me voir. Depuis l’incident sur le toit un mois plus tôt, c’est à peine si nous nous étions parlé par monosyllabes lors de nos rares rencontres. Alors, pourquoi venait-elle me voir? Ce devait être important, elle ne serait pas venue me déranger sans ça, sachant qu’elle n’avait probablement pas plus envie que moi de la voir. Je me dirigeai alors vers l’embrasure, l’air vraiment confus, continuant à me demander ce qu’elle pouvait bien faire là. Lorsque j’ouvris la fenêtre, je fis signe à Lie d’entrer, ne voulant tout de même pas la laisser là, peu importe la raison de sa visite, surtout qu’elle ne semblait pas vraiment dans son assiette. Elle lâcha le haut de la fenêtre pour se pencher et entrer, mais pour une raison ou une autre, elle perdit pied et commença à tomber vers l’arrière. Sur le coup, mes yeux s’agrandirent et dans un mouvement rapide, je la rattrapai, lui évitant une chute de deux étages qui aurait pu lui être fatale. Je la tirai alors vers moi, le cœur battant, ayant eu vraiment peur qu’elle ne tombe. Par la suite, sans vraiment comprendre ce qui a pu se passer, elle se laissa tomber dans mes bras, s’accrochant désespérément à moi et à ce moment-là, les larmes se mirent à couler le long de ses joues.

Je fus réellement pris au dépourvu. Que s’était-il passé? Qu’est-ce qui avait bien pu arriver pour qu’elle ne se retrouve dans un état pareil et qu’elle vienne me voir? Je ne savais pas, mais ce devait être grave, très grave… je pouvais la sentir trembler de tout son être et juste à la voir comme ça, je savais qu’elle était complètement dépassée, qu’elle n’en pouvait tout simplement plus. Je sentais ses ongles plantés dans ma peau, mais je ne dis rien, sa souffrance et son désespoir étaient si grands que cette légère douleur physique ne m’importait pas le moins du monde à cet instant. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas par quoi commencer ni quoi penser, j’étais vraiment ébranlé de la voir comme ça, mais je devais l’aider, je ne pouvais pas la laisser dans cet état sans rien faire. Sans vraiment réfléchir, je l’entourai de mes bras, comme pour la sécuriser, sentant qu’elle avait peur en quelque sorte et je lui dis gentiment ;

- Ça va, ça va… calme-toi…

Lentement, je sentis ses mains relâcher leur pression dans mon dos et puis, de mon côté, je mis simplement mes mains sur ses épaules et la dirigeai vers mon lit où l’on s’assit. J’attendis quelques instants qu’elle se calme un peu, même si ça semblait extrêmement difficile pour elle. Je ne pouvais m’empêcher de me demander sans arrêt ce qui avait bien pu se passer pour qu’elle ne se retrouve dans un état aussi alarmant, pour qu’elle ne devienne aussi impuissante et qu’elle ne soit aussi avide d’une présence pour l’aider. De ce que je connaissais de Lie, elle n’était pas du genre à demander de l’aide aux gens sans en avoir réellement besoin… mais bon sang, qu’est-ce qui était arrivé? Cette question jouait en boucle dans ma tête sans jamais s’arrêter, et je n’attendais que le moment opportun pour lui demander des explications. Bien sûr, je ne la forcerais pas à parler si jamais elle se retrouvait incapable de le faire, mais lorsqu’elle fut suffisamment calme, je lui demandai l’air un peu inquiet;

- Qu’est-ce qui se passe..?

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Mar 21 Juin - 10:48
POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
Alors que les pleurs inondaient mes joues et que je tremblais de tout mon corps en serrant Jayden contre moi, celui-ci resta un instant sous le choc. Ce moment me sembla horrible, car pour chaque milliseconde qui passait ainsi, j’avais de plus en plus peur que sa seule réaction ne soit de me repousser. Ainsi, je m’accrochai encore plus à lui, désespérément, car je n’avais pas la force de supporter un éventuel rejet. Puis, doucement, il m’entoura de ses bras, et son acceptation enleva le poids d’une peur de mon cœur. Il se mit à chuchoter que tout allait bien aller, comme mon père le faisait lorsqu’enfant je me réveillais d’un cauchemar. Les larmes se mirent à couler encore plus abondamment et je cessai de tenter de les retenir. Lentement, je finis par décrisper, relâchant mon étreinte désespérée. Jayden mit ses mains sur mes épaules, et si l’instant pendant lequel il m’avait lâchée avait duré plus longtemps, j’aurais probablement bondit sur lui pour être sure qu’il ne s’éloigne pas. Étrangement, cette nuit, je n’avais pas peur de lui, comme si j’avais tellement besoin d’une présence réconfortante que j’en oubliais de considérer ce que cette présence était.

Il me guida vers son lit, où l’on s’assit. Je continuai à pleurer, mais j’essayais de me calmer, car je savais que son bras sur mes épaules accompagnait un regard interrogateur, et tout au fond de moi, je savais aussi qu’au fond ce que je cherchais cette nuit, encore plus qu’une présence réconfortante, c’était quelqu’un à qui parler. Le silence était devenu trop lourd à porter, était arrivé trop brutalement. Pourtant, je ne parvenais pas à calmer les pleurs qui nouaient ma gorge. Les évènements de l’année passée semblaient nourrir cette intarissable rivière, et je mis plusieurs minutes avant de reprendre un contrôle de ma respiration, même si je tremblais toujours et que mes yeux mouillaient encore mes joues. Jayden dut sentir que je pouvais enfin parler, car c’est le moment qu’il finit par me demander ce qui c’était passé, avant même que je n’ai besoin de rassembler mon courage pour parler.

-J’ai fait une grosse connerie…

Fut cependant tout ce que je réussis à répondre. Bien sûr, ce que j’avais fait cette nuit n’était pas la vraie cause de mes pleurs, mais je ne savais pas par où commencer. Étonnamment, je faisais confiance à Jayden pour m’aider à en dire plus, pour m’aider à ouvrir ce coffre refermant les secrets que j’avais tus à la mort de mon père. Cette confiance que je venais d’accorder à l’aveuglette m’effrayait, mais moins que le silence, et je m’efforçais d’oublier la peur que la présence d’un gars aussi proche commençait à provoquer au fur et à mesure que je me calmais.



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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Dim 26 Juin - 19:27
POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
-J’ai fait une grosse connerie…

Une grosse connerie? En tout cas, ce devait être une méchante grosse connerie pour qu’elle se retrouve dans un tel état. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire d’aussi grave voyons? Surtout à Kimitsu, je veux dire, qu’est-ce qu’elle aurait pu faire dans l’enceinte de l’école de vraiment grave? En fait, je doutais que sa ‘’grosse connerie’’ soit vraiment l’unique raison de la situation, ça avait probablement été le déclencheur, mais il y avait d’autres causes qui se cachaient derrière. Je savais pertinemment qu’elle avait un passé douloureux, et c’était probablement ce qui était ressorti après le ‘’choc’’ de ce soir, car c’était probablement ce soir là que ça c’était passé. Je lui demandai alors simplement, n’ayant rien d’autre à lui dire;

- Quel genre de connerie?

Qu’est-ce que je pouvais faire de plus? Je ne suis pas magicien, je ne peux pas deviner les choses en claquant des doigts. Oui, bon d’accord, j’ai une facilité à déduire ce que les gens penses, mais je ne peux pas TOUT savoir, il y a quand même des limites à mes analyses mentales, surtout lorsque je suis déstabilisé de la sorte en voyant quelqu’un d’aussi vulnérable. Même si c’était Lie, je ne pouvais pas supporter de voir quelqu’un dans cet état sans rien faire, c’était contre ma nature et mes principes. Lorsque j’aurais eu besoin d’aide dans ma vie, je n’avais personne, j’étais toujours resté dans mon coin à essayer de survivre seul, alors je ne pouvais supporter de laisser les gens comme ça, je ne pouvais supporter de regarder la scène sans agir, la dernière fois que je n’avais rien tenté, ça s’était résulté par la mort de mon meilleur ami…même si c’était dans un contexte totalement différent, le principe restait le même, voilà pourquoi j’agissais de la sorte. Je regardai alors Lie, attendant sa réponse, et juste à voir son regard, je pouvais savoir que ce serait une nuit assez mouvementée…

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Mar 28 Juin - 21:21
POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
-Quel genre de connerie?

Je déglutis, et me crispai un peu. Je fermai les yeux et pris une grande respiration, repensant à cette connerie que j’avais faite. Je me rappelai la première fois que j’avais rencontré ce gars, devant les portes du Pavillon N, et la fois, ce soir, où je l’avais croisé en sortant de la bibliothèque. Dès que je lui avais parlé, j’avais su que c’était un de ces dragueurs dont le seul but semble de coucher avec toute fille qu’ils rencontrent; la preuve, même si j’ai plus l’air d’un gars que d’une fille dans l’uniforme que je porte, il avait cherché à me séduire dès la première seconde. Naturellement, je l’avais repoussé; après tout, je n’étais pas ce genre de fille. Du moins, je le croyais, car lorsque je l’avais croisé de nouveau ce soir, ma première phrase avait été; «Ta proposition tiens toujours?». Sur un coup de tête, j’avais décidé de coucher avec cet inconnu, sans aucune intention de le revoir, et même en espérant ne pas le croiser de nouveau. Et je l’avais fait. Et j’en avais honte, surtout en regardant l’état dans lequel ça m’avait mise; j’étais tremblante, larmoyante, et blottie dans les bras d’un tout autre garçon pour la deuxième fois de la nuit.
-J’ai couché avec un inconnu…

Je partis à pleurer de plus belle. Les souvenirs de ses mains sur ma peau, sur ma cicatrice, ne faisaient que raviver ceux de ce moment terrible ou Il me l’avait faite. Par réflexe, j’écartais ces pensées; depuis que c’était arrivé, je m’étais toujours efforcée d’éviter ces souvenirs, peu importe le moment, et j’allais même jusqu’à éviter les miroirs pour ne pas me rappeler. Cependant, cette nuit, c’était plus difficile d’oublier, et il me semblait quasiment que tout c’était passé hier. Je soupirai, et j’écartai le bras de Jayden de mes épaules pour aller m’asseoir un peu plus loin; la peur avait finalement dépassée le besoin de réconfort. Un tremblement secoua mon corps, et je frissonnai. Je levai les yeux vers Jayden et le choc sur son visage me fit les baisser immédiatement. Mon dieu, j’avais tellement honte.



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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot]
POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
Je la sentis se crisper suite à mes mots. Quoi de plus surprenant, je doutais qu’elle ne veuille réellement repenser à ce qui s’était passé un peu plus tôt… Elle prit alors une grande respiration, comme si elle tentait de se calmer et de trouver les mots, comme si elle cherchait exactement ce qu’elle devait me répondre à cet instant. Puis, sans avertissement, elle le dit, elle donna sa raison. Sur le coup, ma seule réaction fut de figer, et je ne réagis pas plus lorsqu’elle se mit de nouveau à pleurer. J’aurais pu croire ça venant de n’importe quelle fille, mais pas de Lie… Je n’arrivais tout simplement pas à me faire à l’idée, ce n’était tout simplement pas le genre de Lie de faire une telle connerie, non? Fallait croire que je m’étais trompé, puisqu’elle l’avait fait, elle ne rigolait pas et je le savais pertinemment…

Elle écarta alors doucement mon bras de ses épaules pour finalement aller s’asseoir plus loin, mais je n’y prêtai presque pas attention. J’étais encore surpris, je n’arrivais toujours pas à analyser le tout de façon lucide et logique. Pourquoi avait-elle fait ça? Pourquoi a-t-elle-même eu l’idée de faire une chose aussi stupide? Je ne savais pas s’il y avait vraiment une bonne raison de faire une telle chose, mais j’espérais que oui, car le seul mot qui apparaissait dans mon esprit était : Pourquoi? Le mot résonnait dans ma tête, il résonnait d’un écho sans fin, se répercutant dans ma tête pour toujours revenir, ne me laissant aucun instant de répit. Je ne comprenais tout simplement pas son agissement, mais je devais tout de même comprendre, je voulais comprendre pourquoi elle avait fait ça, je ne la jugerais pas avant d’avoir compris les faits.

Je vis alors Lie relever la tête, mais lorsqu’elle aperçut mon visage, elle ne put soutenir de voir l’air choqué que j’ornais à cet instant. C’était loin d’être volontaire et je n’essayais pas non plus de la mettre mal à l’aise, mais je n’arrivais pas à sortir de cette torpeur. Je la regardai un instant, je vis qu’elle avait honte, et à ce moment, je me ressaisis. Elle était venue ici pour trouver quelqu’un qui voudrait bien l’aider, pas quelqu’un qui la regarderait d’un air stupide en ayant l’impression qu’elle se fait juger. J’attendis quelques secondes puis, doucement, je lui demandai :

- Mais… pourquoi? Pourquoi as-tu fait ça?

Elle sembla figer un instant, ne sachant probablement pas si elle devait me regarder ou non, et peut-être se demandant si elle voulait en parler justement… Si elle ne voulait pas en parler, ça me convenait, je ne lui tirerais certainement pas les vers du nez, je la respecterais peu importe ce qu’elle déciderait de faire, et je ne sentais pas le besoin de lui préciser, sachant qu’elle le devinerait toute seule. Elle finit alors par répondre, regardant ses pieds :

- Pour me prouver que j’avais pas peur…

Sa voix avait un ton détaché, comme si elle ne voulait pas se souvenir, elle ne voulait pas se remémorer des instants douloureux reliés à tout cela, elle ne voulait pas revoir ce qui avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui…Je pouvais sentir à quel point c’était dur pour elle de laisser tout cela faire face, car elle avait probablement refoulé le tout comme je l’avais fait pour le meurtre de Damien… Alors, je finis par me demander de quoi elle pouvait bien avoir peur, qu'est-ce qui avait pu la traumatiser à ce point et la pousser à commettre un tel acte? Je ne le savais pas, mais j’avais ma petite idée. Par contre, ne voulant pas sauter aux conclusions de façon hâtive, je tassai mon hypothèse de côté pour finalement me résoudre à lui demander :

- Peur de quoi?

Certes, j’étais encore troublé, mais je m’efforçai réellement pour que ça ne se fasse pas ressentir, elle avait déjà assez de pression comme ça que je ne voulais aucunement empirer son cas. J’attendais sa réponse patiemment, et même si je n’avais pas l’intention de la forcer à parler, j’espérais vraiment qu’elle finisse par en parler, elle avait gardé cela trop longtemps, et maintenant, ça la tuait à petit feu, et je ne voulais pas assister à sa déchéance sans rien y faire…
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Otilie-Schatten Edelstein
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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot]   Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot] Icon_minitimeDim 27 Nov - 0:30


MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
Quelque secondes passèrent encore, des secondes pendant lesquelles je fixai le vide à côté de mes pieds. Je ne pouvais pas, ne voulais pas relever la tête, revoir ce choc sur le visage de Jayden. Je me sentais envahie par la honte, sale, et son regard fixé sur moi ajoutait au poids sur mes épaules. Je sanglotais, submergée par toutes ces émotions soudainement sorties du vide qui m’habitait continuelle, et j’appréhendais le moment où il sortirait de sa stupeur, où il réagirait pour de vrai. Même si seulement quelque secondes avaient passées, je faillis sursauter lorsque doucement sa voix, plus calme que tout ce que j’aurais pu imaginer, me parla;

- Mais… pourquoi? Pourquoi as-tu fait ça?

Je me figeai un instant. J’étais troublée, indécise, je ne savais pas si je devais le regarder ou non, si je devais parler ou non, mais au fond de moi je savais qu’inconsciemment j’étais venue ici dans l’espoir que je trouverais une oreille attentive, quelqu’un à qui avouer le cauchemar qu’étais devenue ma vie. J’étais toujours hésitante, je ne voulais pas me souvenir, mais quelque chose d’inattendu me poussa à parler. Cette chose, c’était subtil, c’était discret, mais je l’avais tout de même entendue, cette incongrue touche d’inquiétude dans la voix de Jayden lorsqu’il m’avait demandé le pourquoi. Je n’étais même pas sure qu’il l’ait lui-même remarquée, mais elle m’avait donnée l’impression étrange qu’il se souciait de moi, et sans me l’avouer j’espérais ne pas me tromper. Je faillis relever la tête avant de répondre mais je n’eus pas le courage d’affronter son regard, de peur que ce que j’avais cru entendre dans sa voix n’ait été qu’illusion. Je continuai donc à fixer ce morceau de vide tandis que d’une voix enrouée j’énonçai la raison de mes actes.

- Pour me prouver que j’avais pas peur…

C’était peu, c’était évasif comme réponse, mais en même temps de le dire à voix haute je m‘avouais à moi-même la vraie raison de la connerie que j’avais faite. J’assimilai l’information que je m’étais moi-même transmise, puis attendis la fatalité de la prochaine question. J’étais dans une sorte d’état second, je répondais par automatisme, comme si je ne pouvais pas encore accepter que j’aille réellement en parler à quelqu’un, et encore moins à ce garçon qui voilà deux semaines à peine me faisait encore si peur que je l’évitais au possible. Bien entendu, sa réponse, si simple à formuler, vint, moins vite que je ne l’aurais pensé, mais elle vint. « Peur de quoi », me demanda-t-il, et comme un robot je lui répondis, sans pour autant que mes larmes ne cessent de couler.

-J’ai peur des garçons…

J’eus un sanglot, et ma voix faillit se coincer sur les deux dernières syllabes, mais ces mots franchirent bel et bien mes lèvres. Je savais qu’il allait me demander pourquoi, où quelque chose du genre, et j’eus un flash de la raison que je m’empressai de refouler. Je savais que j’allais devoir laisser ces souvenirs ressurgir à un moment, mais j’étais si habituée à m’empêcher d’y repenser que je l’avais fait par automatisme. La perspective d’en parler que je percevais à moitié consciemment me fit me recroqueviller, enserrant mes genoux de mes bras et continuant à fixer le plancher à l’endroit où mes pieds se trouvaient voilà quelque secondes.

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
Un sanglot se fit entendre et je sentis la voix de Lie se casser sur le mot ‘’garçons’’. À ce moment, je fus surpris en quelques sortes et en même temps, c’était comme si je m’étais attendu à cette réponse. Ce qui me m’avait surpris pendant un instant était qu’elle semblait plus ‘’apprécier’’ la compagnie des garçons dans le quotidien et qu’elle était venue me voir, et je ne suis définitivement pas une fille, en plus que je lui faisais déjà peur... Je ne compris tout simplement pas cette partie là, mais sinon, c’était logique, et je commençais à comprendre. Qu’est-ce qui lui était arrivé? Je ne pouvais le dire en détail, mais l’idée d’un viol passa assez facilement dans mon esprit. Pour quelle autre raison aurait-elle couché avec un inconnu? Elle avait voulu surmonter son traumatisme, et je supposais qu’elle avait cru qu’elle y arriverait en faisant une confrontation choc. La seule chose, c’était qu’elle n’avait jamais affronté les évènements, elle s’était toujours contentée de refouler ce qui s’était passé, faisant comme si rien n’était arrivé, alors, tout était remonté trop rapidement, c’était tout simplement trop pour elle…

Je levai mon regard vers elle une nouvelle fois, pour constater qu’elle s’était complètement recroquevillée, fixant toujours aussi intensément un point inexistant. Elle ne voulait pas me regarder, elle ne voulait pas repenser à tout cela, elle essayait de repousser les images, de refouler une nouvelle fois et ce par automatisme. Lorsque l’on s’habitue à fuir quelque chose, on ne peut pas s’empêcher de le faire en une fraction de seconde…Ce serait dur pour elle, j’en avais conscience, mais je continuais d’espérer qu’elle trouverait le courage d’en parler. Ce n’était pas pour moi que j’espérais, mais bien pour elle. Sur le moment, on a toujours l’impression que l’on a encore plus mal qu’auparavant, mais par la suite, on voit vraiment la différence…Lorsque l’on porte le fardeau du silence trop longtemps, ça nous tue lentement, mais surement…On ne s’en rend pas compte tout de suite, on se dis que ça ne changera rien d’en parler, et pourtant…

Le regard que je lui avais porté pendant un court instant se changea en un regard compréhensif et triste suite à ces pensées. Je savais ce que c’était, je la comprenais parfaitement, mais je ne lui dis rien du genre, j’étais là pour l’écouter et l’aider à se libérer de ce poids qu’elle traînait depuis beaucoup trop longtemps à mon avis. Ce que je pouvais penser ou ressentir à cet instant n’avait aucune importance, Lie était la priorité, alors je lui dis gentiment avec un ton très loin d’être insistant;

- Qu’est-ce qui s’est passé Lie?

Je ne fis aucune précision. Je ne lui dis pas qu’elle pouvait me faire confiance, je ne lui dis pas que je l’écouterais sans la juger, je ne lui dis pas non plus qu’elle n’était pas obligé de m’en parler si elle ne se sentait pas prête de le faire, car tout ça, elle le savait déjà. De toute façon, il est reconnu que les mots sont sources de malentendus, et dans cette situation, moins je parlerais, mieux ça l’irait. Je n’avais pas d’explication logique à ces pensées, je le savais, tout simplement.

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POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
- Qu’est-ce qui s’est passé Lie?

Je fermai les yeux un instant, très fort. Comme si j’avais voulu me couper totalement de ce monde, ignorer la dure vérité. Ignorer que le moment était venu, que ce secret que j’avais si longtemps gardé et qui me rongeait de l’intérieur, enfermé sous le masque devait vraiment être révélé. Je serrai les dents, mais je trouvai la volonté de rassembler mon courage. Lentement, les yeux toujours fermés, j’enlevai mes bras d’autour de mes jambes, et les dépliai un peu. Il était temps. Je savais que Jayden ne m’obligeai à rien, mais, je réalisai, je ne pouvais plus garder cela pour moi. Pourquoi lui? Pourquoi me confier à lui, pourquoi me confier à un garçon alors que ces derniers me terrorisaient (même si je n’en laissais rien paraitre), et encore pire à l’un de ceux qui me faisaient le plus peur? La vérité, dure mais simple, me frappa. Tout simplement parce que je n’avais personne d’autre. C’était pitoyable, mais Jayden en ce moment était ce qui ressemblait le plus à un ami pour moi. Je le connaissais à peine, j’avais tué son meilleur ami, mais je n’avais rien de mieux. Et j’avais besoin de lui. Même si je n’étais pas vraiment prête à l’admettre, et encore moins à admettre les implications de cette phrase. Je soupirai, puis rouvrit mes yeux pour les planter dans les siens. Je restai un moment silencieuse, le temps d’accumuler ce qui me manquait de courage pour ramener à moi ces souvenirs terribles que j’avais toujours fuis, le courage de parler. Il n’était plus temps de reculer. Je pris une grande inspiration, et au terme de celle-ci, avant d’avoir eu le temps de me raviser, je commençai mon récit.

Flashback

Sniper s’étira et bailla avant de se lever.

-Hey, les gars, s’payer un p’tit tour au bordel ça vous tente?

Je me levai, mal à l’aise. Je détestais quand il faisait ça; refuser les invitations aux putes de façon aussi répétitive devenait lassant et surtout mettais ma position en danger. Je ne savais pas pourquoi il s’acharnait autant à me mettre dans cette position inconfortable; il avait toujours eu un hobbie de mettre les autres dans des situations précaires, mais je commençais à trouver qu’il allait un peu loin. Pound se leva à son tour. Je n’avais jamais compris si son surnom était une blague à propos de son poids où sur son habitude à donner de petits coups répétitifs (to pound).

-Ah, ça s’toute qu’une idée, Snip! Pas mieux que s’faire une bonne pute après une soirée d’même!

Il y eu un moment de silence.

-Les gars, vous venez?

Mary sembla se réveiller soudainement. Son vrai nom, c’est Mark, et la plupart des gens évitent de prononcer son surnom, assez insultant je dois l’avouer, trop souvent. Il a vraiment mauvais caractère quand il n’est pas gelé, ce qui d’ailleurs, n’arrive pas souvent. Mary, Marijuana. Vous voyez le lien. Assez de mauvais gout, mais après tout on ne choisit pas quelle blague à notre sujet fera fureur. Il tira une bouffée de son joint.

-Aux putes? Assuré.

Et il prit une dernière bouffée avant de jeter le joint à moitié consommé et de se lever. Mary, malgré tous ses défauts, ne manquait jamais de pot, ni d’argent. J’aurai bien aimé savoir où il le faisait pousser.

-Slash?

Encore Sniper. Décidemment, il commençait à pousser le jeu trop loin. Je soupirai tout en me tournant un peu sur le côté, vers l’entrée de la ruelle, comme pour signaler que je m’en allais.

-Nah, pas ce soir les gars. J’file un peu croche.

Les gars commencèrent à rire, mais il y avait un certain malaise dans leur hilarité. L’excuse passait les deux premières fois. La cinquième, c’était louche. « Damn Sniper. » pensai-je.

-Allez, pour s’te fois-ci! Ça peut pas pas te tenter à toute les fois, fuck!

S’exclama Pound.

-Nah, j’décline. La prochaine fois, p’tet.

-À r’fuser d’même à toute les fois, on va finir par se dire que t’es gay, Slash.

Cette fois, c’était Mary. Il parlait lentement à cause de la drogue, et le petit rire de la fin de sa phrase ne dissimulait aucunement son malaise et surtout son doute. Les autres rirent un peu. Le cœur n’y était pas. La situation venait de passer le cap du simplement inconfortable. C’était carrément dangereux. Je réfléchissais à pleine vitesse, mais je n’arrivais pas trouver un moyen de me tirer de cette merde. Je ne pouvais pas aller au bordel; comment rendre plus évident le fait que j’étais une fille? Mais je ne pouvais pas refuser non plus.

-Voyons Mark, tu sais bien que j’suis pas homo, man!

-Bin justement… J’sais pas.

Merde. En à peine une minute, la situation avait salement dégénéré, et elle ne semblait pas sur un chemin pour s’améliorer. Je ressentis une envie soudaine d’étrangler Sniper.

-Bah voyons, sérieux man, vous jokez là! J’vous l’ai dit, j’fais juste filer un peu croche.

-Me semble que tu file souvent croche quand on parle des putes, Schatten.

C’était la première fois que Pound m’appelait par mon « prénom ». Je ne savais même pas qu’il le savait. Étrange comme un petit détail comme celui-là peu te faire réaliser à quel point t’es dans la merde.

-C’est plus drôle les gars. Sérieux, c’est juste un hasard ok, on ira aux putes ensemble un autre jour, d’acc?

-Dans le fond, c’est vraiment que t’es une sale tapette, hein, Slash? T’aimerais ça, hein, t’faire enculer? Tu veux sucer des queues, c’est ça?

Je regardai Sniper. « Matthew, dit quelque chose! » lui hurlai-je dans ma tête. Nos regards se croisèrent, je commençais à paniquer, mais il ne bougea pas, ne dit pas un mot. Je retournai vers Mary, il était gelé, il devait divaguer, mais je savais qu’il n’était pas assez stone pour tout justifier. Ces paroles audacieuses étaient encouragées par la drogue, mais il le pensait.

-Mary, tu m’touche et je te tue.

Je ne sortis pas mon couteau. Pas aussi tôt. Je regrettais de ne pas avoir mes guns. Mary parut reculer un instant; il savait qu’il ne pouvait pas me battre, encore moins dans son état, et il n’était pas encore assez stone pour se sentir roi du monde. En fait, pas assez stone pour justifier aucune de ses actions par autre chose que; il croit vraiment que je suis gay et là, je suis dans la merde. Parce que Pound venait de s’avancer aussi.

-Et si j’te touche, sale homo, tu me tue aussi?

Là, je commençai à reculer. Il y avait un mur au fond de la ruelle, je le savais. Je quittai les deux gars des yeux un instant pour y jeter un œil. Assez bas, je pourrais l’escalader assez vite pour qu’ils ne me rattrapent pas. Mais j’espérais encore ne pas en arriver là. Je tournai les yeux vers Sniper, surveillant Mary et Pound du coin de l’œil. Il se tenait encore là immobile. Je désespérais, j’étais au bord de la panique lorsque je murmurai;

- Matthew, aide-moi.

Ma voix avait été un souffle, une supplication. Mais au lieu d’avertir les gars de reculer, de rendre tout combat inutile, trop risqué, au lieu de prendre ma défense, il plongea son regard soudainement froid dans le mien, et dit;

-Get what you deserve, gay bitch.
Spoiler:



Mes yeux s’agrandirent. Il savait que j’étais une fille. Il savait. Alors c’était lui qui… La panique pris le dessus et je me mis à courir vers le fond de la ruelle, puisqu’ils bloquaient l’entrée. Peut-être que si j’étais assez vite… Mais je savais ce qui allait se passer. Aucun d’eux ne me suivait. Je courus encore plus vite, plus vite que je ne l’avais jamais fait. Avec l’énergie du désespoir, je sautai sur le muret, je commençai à l’escalader, me forçant à aller plus vite, toujours plus… Puis vint le son. Et le premier choc, celui de la balle de Sniper le long de mes cotes, celui des éclats de roche contre mes bras. Suivit le deuxième choc, celui du sol après que j’aie inconsciemment lâché le muret. Mon souffle se coupa, et je bataillai pour le reprendre, pour me relever, pathétiquement, rampant contre le mur pour me redresser, une main sur ma plaie. Je me retournai brusquement. Sniper était juste derrière moi, rangeant son revolver dans sa poche. Il ne voulait pas me tuer en tirant, sinon il l’aurait fait. Pour la première fois depuis longtemps, j’avais peur, vraiment peur, j’étais un animal aculé, la panthère poussée dans ses derniers retranchements. Aussi, quand il arriva près de moi, je bondis sur lui, mes deux mains sur sa gorge, et nous tombâmes à la renverse. Dès qu’il comprit ce qui se passait, il commença à m’étrangler aussi. Moi, je ne comprenais rien. Je savais seulement qu’il fallait que je me sorte de là. Alors je continuai à serrer, plus fort, ignorant sa pression sur ma gorge, et je serrai encore, il fallait qu’il meure, il fallait… Quelqu’un attrapa le col de mon chandail pour me tirer loin de Sniper. Je ne bougeai pas. Je devais le tuer avant, avant de lâcher prise, avant de m’attaquer à l’autre. L’autre lâcha mon col pour saisir les cheveux qui dépassaient de sous ma casquette et tira. Je poussai un cri de douleur, mais je continuai de serrer, et je pouvais voir le visage de mon meilleur ami tourner au cramoisi, ses yeux sortant légèrement des orbites alors qu’il commençait à paniquer. J’y étais presque, j’allais l’avoir, mais un pied percuta mon abdomen. J’eus un soubresaut. Un deuxième coup chassa tout l’air de mes poumons déjà mis à mal. Le troisième frappa mes côtes fêlées par la balle de Sniper. J’entendis un craquement, puis tombai sur le côté. Matthew se libéra prestement de mon corps, laissant tout l’espace à Pound pour frapper mon ventre de toutes ces forces. J’aurais voulu crier, mais je ne respirais plus. Mary s’ajouta au jeu. Mary si enjoué, si relax, avait maintenant le visage tordu par la haine et le plaisir malsain alors qu’entre deux coups il crachait sur mon visage, me lançant des injures comme si je n’étais rien d’autre pour lui que l’un de ces clochards que l’on massacre dans les ruelles pour jouer, le samedi soir. Les coups s’arrêtèrent, et je tentai de me relever, mais la douleur fulgurante de mes côtes cassées me plaqua au sol. Le visage de Matthew apparu dans mon champ de vision, il était encore rouge et sa gorge commençait déjà à changer de couleur. Il fit craquer son cou et une expression de soulagement passa dans son visage, puis il baissa les yeux vers moi, un sourire malsain flottant sur ses lèvres.

-Umh... Ce que ça fait du bien de s’craquer l’cou après s’être fait étrangler… N’est-ce pas, Schatten?

La douleur éclata dans ma tempe comme une grenade me transperçant de toute part, m’aveuglant subitement. Je sentis ma conscience s’éloigner lentement, puis un liquide brulant aspergea mon visage, me ramenant subitement à la réalité. J’ouvris les yeux pour les refermer immédiatement, tentai de respirer pour m’étouffer avec le fluide infect. Je réussi à me coucher sur le côté pour éviter le plus gros du jet, et toussai. Des étoiles dansaient toujours devant mes yeux, et je pouvais sentir mon sang battre dans trop d’endroit de mon corps. Le liquide cessa de m’éclabousser, puis j’entendis le son d’une braguette que l’on referme. De la pisse. On m’avait uriné dessus, et les gars riaient. Mes amis riaient. La douleur ajoutait à ma confusion, et je tentai tant bien que mal de me relever malgré tout, seulement, une masse s’écrasa sur moi et brisa toute tentative de me relever. C’était dire comment j’étais affaiblie, Mary me tenait au sol. J’avais à peine la force de me débattre. [Avertissement; violence sexuelle non-censurée dans le spoiler, cœur sensibles ne pas lire. Je ne serai pas responsable de ceux qui n’ont pas su juger de leurs limites.]
Spoiler:

[Résumé; elle se fait violer par les trois gars] J’étais déchirée entre vouloir mourir et le soulagement que ce soit enfin fini. Du moins, c’est ce que je pensais, mais, alors qu’il se relevait, Sniper baissa la tête pour aller susurrer une dernière fois à mon oreille.

-T’oubliera pas ce que c’est de s’mesurer à Sniper, Shadows.

Ces paroles si menaçantes, sa voix basse et caressante… Je frissonnai, sans réaliser immédiatement le sens de ces paroles. C’est seulement lorsqu’il se releva et ordonna à Mark et Pound de me tenir que je compris que ce n’étais pas fini. Je gémis. Je n’avais pas la force de +hurler. Les gars attrapèrent mes chevilles et mes poignets, me maintenant au sol. Effort quelque peu futile, je n’avais plus d’énergie pour me débattre. Sniper revint, mon couteau dans la main. Je n’avais même plus peur, je croyais être au-delà de la douleur. Il se mit à califourchon sur mon corps nu, et je ne protestai même pas. Il ouvrit la lame de mon couteau, et pendant un instant j’espérai qu’il me tue, que j’arrête de souffrir.

-Admettons que tu survives…

Les gars éclatèrent de rire. Je devais être vraiment mal en point parce que la blague avait l’air salement drôle.

-J’vais faire en sorte que tu m’oublie pas, salope.

Autre éclat de rire. Puis mon hurlement, inattendu, même de ma part, lorsque le couteau s’enfonça dans la chair meurtrie sous mon sein gauche. Je continuai à hurler comme un cochon à l’abattoir pendant que mes amis s’esclaffaient, que le sang coulait, que Matthew tailladait sans relâche ma peau. Je crois que normalement je n’aurais pas eu aussi mal, mais chaque trait de couteau était comme une marque au fer blanc. Matthew se releva, un air satisfait. Les gars le félicitèrent. Pound le remercia pour le tuyau, disant qu’il n’avait pas eu une telle soirée depuis des lustres. Que c’était bien mieux que les putes. On me frappa à la tempe. La lumière éclata dans mes yeux, et leurs voix riantes s’évanouirent en même temps que je sombrais dans le noir.

***

Je me réveillai dans une grande pièce vide, confuse. Un hangar, où un entrepôt abandonné. Mais qu’est-ce que je faisais là? Je tentai de me lever, mais la douleur et la faiblesse me plaquèrent au sol, des étoiles dansantes devant mes yeux. Puis je me souvins de ce qui s’était passé, dans la ruelle avec mes amis. Mes anciens amis. Je ne pouvais pas, ne voulais pas le croire. Je relevai la tête avec difficulté. Le sang pulsait dans mon crane. La première chose que j’aperçu fut ma nudité, la deuxième le sang. Il y avait du sang partout, coulant sur mes jambes et sous mes cuisses, le long mes côtes meurtries et violacées depuis la blessure que Sniper m’avait infligée. Ce fut la troisième chose que je vis. Ce n’était pas qu’un banal tas de coupures. Il avait signé dans ma peau, écris son nom à coup de couteau, de façon indélébile. Je laissai ma tête retomber sur le sol, et commençai à pleurer. J’essayais de comprendre, mais je n’y arrivais pas. Pound, Pound ne me connaissait pas vraiment, Mary, le deuxième gars à qui je faisais le plus confiance… Il était high, non? C’est pour ça qu’il avait fait ça, il ne se rendait pas compte? Mais je savais qu’il fallait beaucoup plus que deux joints et demi à Mary pour perdre le contrôle, et quand j’arrivais à Sniper, à Matthew, mon meilleur ami, je ne pouvais tout simplement pas comprendre sa trahison. Je pleurai un moment, puis je ne sais comment, je me relevai. Je m’étais dit, l’espace d’une seconde, que mon père pourrait m’aider à comprendre, et même si l’idée était totalement absurde, je mis toute mon énergie dans cette perspective. Je pris les vêtements qui trainaient à côté de moi, mes vêtements, que pour une raison absurde on m’avait laissés, et déchirai mon chandail pour faire des bandages. Je bandai mon torse, et fit de mon mieux pour arrêter le saignement entre mes jambes. Je revêtis mon boxer et mes pantalons. Je pris le reste de mon chandail pour attacher ma queue tordue contre ma jambe. J’avais perdu ma casquette, mais pas le bandeau en dessous. Une chance qu’ils n’avaient pas trouvé mes oreilles. Je sortis du hangar. Je ne connaissais pas le quartier. Je volai la veste d’un mendiant endormi. Je marchai, empruntant les rues les plus grosses possibles jusqu’à trouver la 8 Miles Road. Je ne sais pas comment je fis, mais je réussis, boitillante, souffrante, à marcher jusqu’à chez moi. Je ne sais pas combien de temps je marchai, mais ce fut longtemps. Lorsque je parvins chez moi, le sang avait traversé les bandages et avait coulé tout le long de mes pantalons jusqu’à mes souliers, tout le long de la veste jusqu’à mon pantalon. J’entrai dans ma maison, chancelante. Tout était sens dessus dessous. Quelque chose n’allait pas. Rassemblant mes dernières forces, je couru à travers toutes les pièces, cherchant désespérément mon père, espérant de toutes mes forces que cette journée ne tournerait pas plus au cauchemar qu’elle ne l’avait déjà. En vain. Lorsque j’ouvris la porte de ma chambre, ce fut à contrecœur. Des larmes silencieuses coulèrent le long de mes joues. Devant moi se trouvait le cadavre de mon père, une mare de sang s’étendant sous lui, son ventre percé de plusieurs balles, un bras tendu dans un dernier effort pour atteindre mon toutou ensanglanté, comme si cet objet insignifiant lui aurait permis de tenir jusqu’à mon arrivée. Je suppose que j’ai appelé l’ambulance, mais je ne m’en souviens plus. Je me souviens par contre que lorsqu’elle est arrivée, j’étais agenouillée sur le sol de ma chambre, serrant le cadavre encore tiède de mon père dans mes bras, la tête levée vers le ciel, mes pleurs étranglés s’entrecoupant de hurlement maudissant le ciel et ce Dieu qui n’avais pas été là pour veiller sur lui.[/i]

Fin du flashback

Au fur et à mesure que je ramenais mes souvenirs à la surface, je racontais mon histoire. Je parlais d’une voix plate, neutre, encore plus détachée que si j’avais raconté l’histoire d’une autre personne. Surtout, j’évitais à tout prix de mentionner une quelconque émotion, une quelconque sensation de ma part. Je ne voulais pas me souvenir. Juste les faits. Au début, c’était dur, mais plus j’avançais dans l’histoire, plus ce réflexe de refouler que j’avais déjà acquis reprenais sa place, et plus mon masque s’endurcissait. Au départ, ma voix avait été un peu coincée, mais plus j’avançais, plus je me détendais en apparence.

-J’avais joué une partie de cartes avec les gars dans une ruelle. Après, Sniper a proposé d’aller aux putes. J’ai refusé, mais c’était louche, je refusais trop souvent. Mary a dit que j’étais peut-être gay. La situation a dégénéré, il a commencé à me faire des menaces. J’lui ai dit de ne pas me toucher. Pound c’est avancé. J’pouvais pas battre les deux. J’ai demandé de l’aide à Sniper. Il m’a dit d’aller me faire foutre. J’ai couru jusqu’au fond de la ruelle et j’ai commencé à escalader le mur mais il m’a tirée. J’suis tombée, j’l’ai étranglé, Pound m’a tassée et ils ont commencé à me battre. Sniper m’a frappée sur la tempe, et quand j’ai failli tomber inconsciente, il m’a pissé dessus. Mary m’a mise sur le mur et il a ouvert sa braguette. Il a… j’ai…

Je m’étouffai sur les mots. Je décidai de passer outre. Si je voulais venir à bout de cette histoire, je ne devais pas m’attarder, sinon je n’allais pas…. Je continuai.

-Après, il m’a frappée, et j’suis tombée sur le côté. J’ai vomi. Il a essayé de m’enlever mon pantalon. Je me suis débattue, mais Pound a pris sa place. Sniper souriait. Ils ont découvert ma queue. Mary la poignardée, puis les gars m’ont lâchée et j’ai essayé de m’enfuir. Ils se sont amusés à sauter à pieds joints dessus. Pound m’a enlevé mes boxers, et mon chandail. Il devait penser que j’avais des seins aussi. Sniper trouvait ça drôle, il savait déjà. Pound m’a violée.

Le débit de ma voix ralentit, et je plongeai mes yeux dans les siens, encore plus profondemment.

-Tu peux pas imaginer à quel point ça a fait mal…

Ma voix avait été plus basse, et l’émotion que je faisais de mon mieux pour ignorer était plus près de poindre que jamais. Je m’étais surprise en disant cette phrase, et je ne m’aventurai pas plus loin sur le sujet. Je détournai le regard. Il me fallait raconter l’histoire d’un point de vue extérieur, sinon je ne réussirais pas… Je repris comme si de rien était, la voix vide, le ton plat.

-Mary est passé après. Sniper voulait être le dernier. Il m’a violée aussi, et tout le long il me parlait, doucement. Après, je pensais que c’était fini, mais il a dit quelque chose à propos de me souvenir de ce que c’était de me mesurer à lui. Il a gravé son nom dans ma peau avec mon couteau.

Machinalement, je sortis le dit couteau de ma poche et commençai à jouer avec la lame, l’ouvrant, la fermant, et ainsi de suite.

-Je me suis réveillée dans un genre de hangar, je saignais de partout. Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à retrouver mon chemin et à me rendre chez moi. La maison était un vrai bordel. J’ai cherché mon père, et je l’ai trouvé. Mort, dans ma chambre. Il y avait du sang partout sous lui, et tout ce temps il essayait de se rendre jusqu’à mon toutou. Il avait été tiré. Dans le ventre. Plusieurs fois. Il était encore tiède, mais c’était trop tard. Je ne me rappelle plus avoir appelé l’ambulance, mais ils sont arrivés peu après. J’ai dû tomber inconsciente dans ce coin-là. J’avais perdu beaucoup de sang.

J’haussai les épaules sur la dernière phrase, comme pour me détacher encore plus de cette histoire. Je laissai le silence s’étendre, puis je rangeai mon couteau dans ma poche.

-Après, dès que j’ai pu, je me suis enfuie du poste de police et j’ai tué Sniper. Égorgé. Une belle job. Y’ont jamais trouvé le coupable.

Je m’étendis un peu plus sur le lit de Jayden, les bras croisés derrière ma tête, comme pour renforcer mon masque d’indifférence, et cette phrase dite avec nonchalance n’était qu’une parade, même si elle était véridique. Pourtant, je le sentais se craqueler, sur le point de fendre. En racontant cette journée d’une façon si neutre, j’avais réussi à ignorer complètement les sentiments qui venait avec, comme s’il n’y en avait pas. J’avais réussi à les garder enterrés sous le vide qui les recouvraient depuis, mais je les sentais, bouillonnants sous la surface, trop près de s’échapper et de briser le semblant d’équilibre que j’avais réussis à former. Silencieusement, je suppliais Jayden de ne rien dire, de ne pas réagir, que je puisse partir comme si de rien était, et que l’on oublie cette nuit, comme si rien ne s’était passé. Je fermai les yeux et serrai les dents. Trente secondes. J’allais attendre trente secondes pour voir s’il allait parler, et si non j’allais m’enfuir par la fenêtre, j’allais fuir de nouveau mon passé, et espérant mieux réussir cette fois.

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Mer 24 Aoû - 23:26
POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
Elle ferma ses yeux un instant, semblant hésitante et ayant bien de la difficulté à s’avouer qu’il était maintenant temps de dévoiler ce secret qui l’avait tant fait souffrir et qui avait déjà fait des ravages considérables et probablement irréparables en elle. Elle enleva alors lentement ses bras d’autour de ses jambes puis, sans avertissement, elle plongea son regard dans le miens. Elle était prête, elle allait tout me raconter, et ce, en une seule fois. Je savais qu’elle ne s’arrêterait pas un moment pendant son récit alors je me fis très attentif à chaque mots qui franchiraient éventuellement ses lèvres. Je l’entendis prendre une inspiration, une longue inspiration qui l’amenait à aller chercher son courage et la détermination qui lui manquait pour pouvoir enfin tout révéler. Puis soudainement, elle commença son récit.

Sa voix était neutre, voir même plate, une voix qui ne laissait transpercer aucune émotion. Et comme je le pensais, elle s’en tenait aux faits et me racontait le tout très rapidement, sachant probablement que si elle s’arrêtait, même un tout petit instant, elle n’arriverait plus à retrouver son courage pour continuer. Elle parla de refus d’aller aux putes et des soupçons qu’elle soit homosexuelle, j’en déduis que, du temps qu’elle était dans les rues, elle se faisait passer pour un garçon. Rien de bien étonnant pour le moment. Elle continua de son ton monocorde, me disant que l’un d’eux, Mary s’était mis à la menacer, qu’un gars dont j’avais oublié le nom l’avait rejoins et qu’elle ne faisait pas le poids contre le deux. Jusque là, c’était encore comprenable. Puis elle enchaîna avec une demande d’aide à un gars nommé Sniper, qui était probablement un ami proche puisqu’elle lui avait justement demandé de l’aide, par contre, il l’avait simplement envoyé promener. J’en jugeai alors que c’est à ce moment là que les ennuis avaient vraiment commencés.

Comme de fait, dans sa fuite, elle s’était fait tirer, avait tenté d’en étrangler un mais je ne pus arriver à déterminer lequel, pour la suite, elle mangea une volée et se fit pisser dessus. Déjà là, ça commençait à se corser et je la plaignais en avance, ce n’était pas de la pitié, simplement que je pouvais me faire une idée nette, claire et précise du moment et de tout ce qu’elle avait pu ressentir, ou du moins la majorité de ce qu’elle avait pu ressentir. Par contre, pour ce qui était de la suite, même si elle ne me dit pas clairement ce qui s’était passé, je pus en déduire facilement, et ça, je ne pouvais me l’imaginer, c’était au-delà de mes capacités. Par contre, je savais parfaitement que s’avait du être un instant horrible, même si ce n’était apparemment pas le pire. Je ne dis pas un mot, attendant qu’elle reprenne son réçit là ou elle l’avait arrêté, sachant qu’elle n’avait pas l’intention d’abandonner à cet instant.

Elle recommença, ne s’attardant pas sur les détails. Selon son récit, s’en suivit alors une deuxième partie de tabac, mais cette fois ci, c’est surtout sa queue qui prit les coups. Ça par contre, je pouvais très bien comprendre, peut-être ne m’étais-je jamais fais poignarder la queue, mais un nombre incalculable de fois elle avait été brisée, fracturée, et je savais à quel point s’était douloureux. Lorsqu’elle continua, je vis tout de suite la suite des évènements. Elle s’était fait enlever ses vêtements, Sniper ria devant la situation, sachant que c’était une fille, qui par ce détail me fit comprendre qu’il devait être son meilleur ami à l’origine. Mais sans préambule et encore, sans émotions, elle me lança à la volée que, Pound, le gars dont j’avais oublié le nom au début, l’avait violé. À ce moment je compris vraiment pourquoi elle avait si peur et encore plus pourquoi elle ne voulait pas se souvenir. Ces souvenirs lui rappelaient à quel point elle avait été souillée, à quel point on avait abusé d’elle autant sur le plan psychologique que physique. Elle faisait confiance à ce Sniper, et pourtant il l’avait humiliée et torturée avant de la jeter comme un déchet. Elle sentit alors le besoin de me préciser à quel point ça avait fait mal, enfonçant son regard dans le miens encore plus profondément qu’elle ne l’avait fait depuis le début. Elle n’aurait pas eu besoin de me préciser pour que je comprenne, mais on aurait cru qu’elle voulait VRAIMENT que je me rende compte de la douleur qu’elle avait endurée. Puis soudainement elle détourna son regard pour reprendre le tout de façon nonchalante, faisant comme si elle racontait l’histoire d’une personne quelconque. Elle tentait de fuir les sentiments, elle ne voulait que les faits, pas la souffrance qui venait avec. Elle tentait du mieux qu’elle le pouvait de tout refouler et je m’en rendais compte.

Elle continua, me disant qu’elle avait été violée par les deux autres. Sans faire poindre aucune émotion à cette mention, elle ajouta que son ‘’meilleur ami’’ lui avait gravé son nom dans la peau avec son propre couteau pour qu’elle se souvienne de lui à jamais. Probablement sans réfléchir, elle sorti le fameux couteau de sa poche, se mettant à l’ouvrir et à le fermer comme si de rien n’était. Elle s’était réveillée dans un hangar quelconque mais avait tout de même réussie à trouver son chemin jusque chez elle. Elle m’annonça alors, comme si elle avait parlé des patates du Pérou, qu’elle avait retrouvée son père mort chez elle, assassiné et qu’il avait tenté avec ses dernières forces d’atteindre ce qui le rattachait à sa pauvre fille qu’il n’aura malheureusement jamais revu avant de mourir.

Après avoir été amenée à l’hôpital pour ensuite se retrouver au poste de police, elle s’était enfuie et avait tué sans remords ce qui avait déjà été son meilleur ami, disant de tout ça que c’avait été un bel assassina puisqu’ils n’avaient jamais retrouvés le coupable. Elle s’étendit alors sur mon lit, les bras croisés derrière sa tête, comme si tout cela n’était jamais arrivé et comme si elle était complètement indifférente. Sur le coup, je ne réagis pas, je ne fis que détourner les yeux de Lie pour regarder le plancher. Puis soudainement, en repensant à tout cela, je sentis mon cœur se serrer. Je me souvins de paroles que j’avais dites une fois sur un coup de tête. « Je ne te demande pas de me faire confiance mais tu sais, il y a un autre monde en dehors des rues et ils serait peut-être temps que tu t’en rende compte. ».

Ces mots résonnèrent dans ma tête et eurent l’effet d’un poignard, puisque je me rendis compte d’a quel point j’avais été stupide. Je ne savais pas pourquoi je me souvenais de ces paroles à cet instant, mais je les regrettais amèrement. Ce qu’Otilie avait endurée était horrible, je ne savais même pas comment elle pouvait sembler si calme et nonchalante à ce moment. En fait, non, ce n’était pas vrai, je savais comment elle faisait. Elle s’était contenté d’oublier, voilà tout, elle s’était contentée de rester loin de ses souvenirs et de ses sentiments pour éviter de souffrir, tout comme je l’avais fait avec Damien… Elle avait tant de raisons de ne plus faire confiance, elle avait tant de raisons d’agir comme elle le faisait, elle avait tant de raisons d’avoir peur de moi, et maintenant je le comprenais vraiment. Alors je sentis le besoin de parler, je sentis le besoin de dire quelque chose;

- Je suis désolé…je suis désolé pour ce que j’ai dis cette nuit-là…

Je n’ajoutai rien, je ne précisai pas non plus ce que je voulais dire, ou pourquoi j’avais dis ça, mais c’était vraiment ce que j’avais sentis le besoin de dire. Je n’avais pas regardé Lie en prononçant ces paroles, mais lorsque je plongeai mon regard dans le siens, je ne cachai pas ce sentiment de tristesse qui me parcourait. Mes yeux démontraient parfaitement ce que je ressentais face à tout ça…J’étais triste parce que je n’arrivais pas à comprendre pourquoi tout devait toujours se passer de la sorte, et je ne comprenais pas pourquoi des gens sentaient autant le besoin de faire du mal aux personnes qu’elles devraient protéger, et non torturer. On pouvait aussi voir de la culpabilité, car je me sentais vraiment mal par rapport à ce que j’avais dis, même si ça peut paraître stupide pour beaucoup de gens. Je savais que ça avait du lui faire du mal en un sens, et je le regrettais, car elle n’avait pas besoin de souffrances supplémentaire…Et c’est alors que je le vis, je vis ce masque qu’elle s’était efforcée de construire depuis le début de son récit se craqueler lentement pour finalement tomber en morceaux devant moi…
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Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot] Empty
MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot]   Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Otilie-Schatten Edelstein et Jayden Myriot] Icon_minitimeDim 27 Nov - 0:36


MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Dim 28 Aoû - 16:59
POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
Je comptais les secondes. Jayden avait fixé son regard sur le plancher, et je comptais les secondes. 28, 29, 30… Voilà. Je m’étais dit trente secondes, et après je partirais, et le temps s’était écoulé sans qu’il ne dise quoi que ce soit. Au moment où j’allais décroiser les bras et me lever, il inspira, le genre d’inspiration que l’on prend juste avant de parler. Normalement, ce n’est pas le genre de choses que je remarque, mais j’étais tendue à ce point. Je figeai au début du mouvement. Et merde… Difficilement, je gardai mon calme, et je tendis l’oreille vers ce qu’il allait dire.

- Je suis désolé…je suis désolé pour ce que j’ai dit cette nuit-là…

Hein? Mais de quoi il parlait? Je me laissai retomber sur le lit (réalisant de ce fait que je m’étais partiellement relevée) et put un instant arrêter de me concentrer sur maintenir mon masque en place pour focaliser sur comprendre le sens de ses paroles. Cette nuit-là? Ce n’était pas cette nuit, et part ça, il y avait eu sur le toit et la fois où j’étais venue faire réparer ma combinaison. Je repassai rapidement la conversation sur le toit dans ma tête. Non, ce ne devais pas être là, enfin, si oui, je ne voyais pas ce que ça pouvait être. La fois d’avant, donc? C’est qu’on en avait dites des choses cette nuit-là… Je n’étais pas capable de fouiller ma mémoire méthodiquement, pas sur une période si longue, et je repassai donc pêle-mêle des bouts de paroles dans ma tête. Je consacrai un moment à cette activité, et puis je me remémorai le discours qui m’avait fait craquer cette nuit-là, celui qui m’avait mise en colère au point de perdre le contrôle sur mes paroles. Ce monologue sur la stupidité dont je faisais preuve en m’empêchant de faire confiance… Je n’en ai pas de certitude, mais à ce moment, je fus convaincue que c’était de cela dont il parlait, et par réflexe je le regardai, comme pour avoir confirmation. Je constantai qu’il avait relevé la tête, et je croisai son regard. Ces yeux étaient si tristes… Ils me percèrent, et comme j’avais baissé ma garde, et je ne pus la remonter à temps pour empêcher un flot d’émotion de revenir. Comme un automatisme, je tentai de dire quelque chose pour ne pas que tout remonte, n’importe quoi, mais j’ouvris la bouche et les mots inconnus restèrent coincés. Il se passa quelque secondes pendant lesquelles je restai la bouche ouverte, tentant désespérément de reprendre contrôle de la situation, puis mon menton se mit à trembloter et mes yeux se remplirent d’eau. Je m’affolai mentalement un instant, secouant la tête légèrement de gauche à droite comme pour refuser ces émotions, puis je me mis à pleurer. C’était trop, cette trahison, cette tristesse immense que j’avais cachée sous de la colère et l’envie de vengeance, pour finalement ne laisser place qu’à un vide et un désespoir encore plus grand… Je fermai les yeux, mais mes larmes continuèrent à s’en échapper. Je les essuyai du coin de la main, mais il n’y avait rien à faire. J’avais envie de hurler ma douleur, mais encore une fois, les sons restèrent coincés par cette part logique de moi qui ne pouvait se taire, qui me répétait encore que ce n’était pas approprié, que des gens allaient m’entendre et je fermai ma gueule, ne laissant s’échapper que de douloureux sanglots étouffés.

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Mar 30 Aoû - 22:13
POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
Lorsqu’elle avait croisé mon regard, elle n’avait pu se défendre une nouvelle fois, et je sentis que j’avais complètement brisé ce masque. Elle ouvrit alors la bouche comme pour me dire quelque chose, mais rien n’en sortit, un peu comme si des mots inexistants s’étaient contentés de rester coincés dans sa gorge alors qu’elle tentait toujours de fuir la vérité et tous ces sentiments qu’elle voulait désespérément oublier. Je vis une lueur de panique poindre alors qu’elle perdait lentement le contrôle d’elle-même. Les larmes emplirent ses yeux alors que son visage, quant à lui, commençait à prendre une toute autre expression. Lorsqu’elle se mit à secouer la tête de droite a gauche, comme pour nier l’évidence, je savais que s’en était tout simplement trop et qu’elle avait maintenant atteint ses limites. Peu importe la force d’une personne, peu importe son courage et son expérience, on ne peut rester indifférent face à son passé bien longtemps, on ne peut se mentir à soi-même sans que le temps ne finisse pas nous rattraper. Même Lie ne pouvait fuir à présent, et j’étais témoin de cette scène sans savoir comment réagir…

Elle se remit alors à pleurer, mais cette fois-ci elle ne pouvait plus retenir ces émotions qui commençaient à la submerger, je le voyais, mais par-dessus tout je le sentais… Elle tenta en vain de fermer ses yeux et d’essuyer les larmes qui coulaient tels les flots incessants d’une rivière folle que l’on avait tenté de retenir trop longtemps…Je la voyais, et même si je savais ce que cette fille m’avait fait subir, même si je savais qu’elle était la personne qui m’avait amené au fond du gouffre, je ne pouvais qu’éprouver de l’empathie et de la compréhension face à la situation… Même si elle m’avait fait un mal incroyable, je n’arrivais pas à éprouver une quelconque rancune, puisque je savais qu’elle avait souffert autant, non, plus que moi par le passé…je ne pouvais lui en vouloir, et même si ça peut paraître fou, je me sentais mal de rester ainsi à ne rien faire. Beaucoup se seraient contentés d’éprouver de la satisfaction face à la situation à ma place, mais moi je ne ressentais qu’une tristesse immense car je comprenais…C’est alors que sans réfléchir, je pris Lie dans mes bras pour la seconde fois, mais cette fois-ci, aucune hésitation de s’était fait ressentir, je ne pouvais tout simplement pas regarder la scène plus longtemps sans rien faire…

Je la serrai dans mes bras pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule…Je ne savais pas comment elle réagirait par la suite, mais je m’en contrefichais, je voulais simplement lui permettre d’éprouver un peu de réconfort et de ce sentiment de compréhension que je n’avais jamais vraiment connu…Je ne savais pas si elle me faisait confiance, je ne savais pas si elle voyait à quel point j’étais sérieux, mais aussi si elle voyait que jamais je ne lui ferais de mal…je resserrai un peu mon étreinte à cette pensée, j’étais désolé pour la moindre souffrance que j’avais pu lui causer et c’est alors que je lui dis;

- Je comprends ta douleur…peut-être pas de la même façon, mais je sais ce que c’est que de souffrir…tu a le droit d’exprimer ce que tu ressens, tu as le droit de crier ton désespoir si tu en as envie…car si tu ne le fais pas maintenant, alors jamais tu ne pourras alléger ce fardeau que tu porte…

Je fermai alors les yeux, serrant toujours Lie contre moi, repensant à cette fois sur le pont…cette fois où j’avais bien failli sauter et mettre fin à mes jours… Damien m’avait empêché de sauter, il m’avait retenue et c’est là que j’ai enfin craqué…J’ai démontré ma douleur, mon désespoir et ma colère au monde entier, et je crois qu’après m’être remis de l’incident, jamais je ne m’étais senti aussi bien…

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Ven 2 Sep - 20:43
POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
Ma vue se brouillait à cause des larmes qui envahissaient mes yeux, et des sanglots douloureux me secouaient, leur son étranglé reflétant l’intensité du cri que je retenais à l’intérieur. J’enfouis ma tête dans mes mains placées en coupe, cachant ainsi mon regard, et ma honte. J’avais tellement honte de me laisser aller ainsi, et je me sentais tellement souillée par tous ces souvenirs que je ne pouvais plus empêcher de remonter! J’avais l’impression que cette salissure coulait partout sur moi, en moi, un peu comme la pluie glacée de novembre qui vous trempe jusqu’aux os, comme la puanteur d’un dépotoir qui nous reste collée à la peau, seulement, la crasse était dans ma tête. Je savais que je n’aurais pas le plaisir de changer mes vêtements en rentrant chez moi avant de m’essuyer avec une serviette bien sèche et de me coucher avec des vêtements chauds et propres, douillette dans mon lit dans le confort de mon lit. Je savais que je ne pouvais pas prendre une douche pour laver l’odeur et lessiver les vêtements pour les nettoyer. C’était mon âme qui était souillée au plus profond, et ma peau me semblait recouverte encore du sang et de leurs odeurs, crasse invisible que même le plus profond récurage ne pourrait enlever. Je sentais ma cicatrice me bruler, le regard de Jayden sur ma nuque me brulait aussi, et à ce moment j’étais certaine qu’il voyait cette saleté, cette puanteur aussi, que ma souillure le dégoutait. Dans les fantaisies cauchemardesques de mon esprit divaguant, submergé par la douleur, je croyais qu’il allait se lever et s’en aller, repoussé par ma seule vue. Les idées noires se succédaient les unes aux autres, et j’envisageai même un instant y mettre fin immédiatement avec mon couteau, mais l’idée d’étendre mes salissures encore plus me rebutait. Mes pleurs sonnaient comme des gémissements, et chacun d’entre eux me faisait l’effet d’un coup de couteau pendant que j’attendais que mon cauchemar se réalise, que Jayden se lève et parte vraiment. Lorsque je l’entendis bouger, je fus sure que s’en était fini, que j’avais seulement été rejetée et trahie encore, mais soudain ses bras se refermèrent sur moi, et il me défit de ma prostration lorsqu’il me tira contre lui, appuyant ma tête contre son torse, enveloppée dans son étreinte. Je me figeai un instant, mais je n’avais pas la force de résister. Puis, un peu en retard, je réalisai qu’il ne m’avait pas reniée, et mes sanglots se firent un peu moins douloureux alors qu’il me serrait contre lui encore plus fort.

- Je comprends ta douleur…peut-être pas de la même façon, mais je sais ce que c’est que de souffrir…tu as le droit d’exprimer ce que tu ressens, tu as le droit de crier ton désespoir si tu en as envie…car si tu ne le fais pas maintenant, alors jamais tu ne pourras alléger ce fardeau que tu portes…

Ces paroles, sa voix douce et compatissante brisèrent notre silence. J’envisageai un instant de crier, comme il m’avait dit de le faire, mais la part logique garda le dessus, et ainsi blottie dans ses bras, étonnamment, j’avais moins peur, comme si son étreinte était une armure qui me protégeait du mal autour et soulageai un peu le mal en dedans. Je ne me sentais pas vraiment mieux, mais au moins j’étais en sécurité, ou du moins sur le moment j’en avais l’impression, et ce sentiment était pour moi un trésor nouveau. En réponse, je secouai doucement la tête, refusant d’hurler ma douleur, car si elle était toujours là, elle semblait se battre un peu moins fort pour sortir.
Soudainement, je me découvrais avide de cette chaleur qu’il redonnait à mon âme gelée, et ses bras sur mes épaules, étrangement, me redonnait espoir de voler de nouveau un jour, de sortir de ma cage glacée pour un monde meilleur. Puis, dans un élan de lucidité, je me souvins de qui il était et de ce que je lui avais fait, et mon espoir retomba lorsqu’avec honte je me rappelai que je ne méritais pas ce réconfort qu’il me donnait, moi qui lui avait enlevé son seul ami. J’étais honteuse de réclamer cette aide, de me blottir ainsi dans ses bras et de lui laisser mes pleurs à sécher alors que je lui avais tant fait de mal, mais je n’avais pas la force de retourner vers le froid, de reprendre seule mon masque et mes souillures, d’abandonner tout ce qu’il m’offrait que sans le savoir j’avais tant cherché. « Juste pour ce soir » me dis-je, mais je ne pouvais rester silencieuse face à cette conscience qui m’envahissait.

-Désolée, pour Damien…

Je murmurai, futilement, car je savais de tels mots inutiles, et en les prononçant la peur était revenue, peur qu’il se souvienne de qui j’étais vraiment et qu’il m’abandonne pour de bon. J’en avais peur, certes, mais d’un autre coté je savais que je l’aurais mérité, et cet unique moment de réconfort quand j’étais au plus mal je garderai comme souvenir précieux, comme quoi il y a parfois des gens qui peuvent vous offrir du bien aussi, question d’essayer de reprendre un peu d’espoir, de quoi avancer dans la vie au lieu de continuer à stagner. Je ne voulais pas qu’il me lâche, je voulais rester ici, là où je me sentais un peu moins mal, mais comment aurai-je pu lui en vouloir s’il le faisait? Il m’avait déjà donné tellement plus que ce que je n’aurai fait à sa place… « Plus jamais, » me promis-je, « Plus jamais je ne veux te faire du mal… »…

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Lun 5 Sep - 16:21
POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
Alors que pendant un instant je crus que Lie se déferait de mon emprise, je fus surpris de constater qu’elle n’en fit rien. Elle ne se débattit pas, elle ne devint même pas tendue, même que j’eu l’impression que mon geste l’avait rassurée. Puis elle secoua simplement la tête en signe de désaccord, me disant ainsi qu’elle ne voulait pas crier, qu’elle se contentait amplement de ma présence et j’en étais heureux dans un sens. J’avais l’impression d’enfin faire quelque chose de bien, que pour une fois dans ma vie ma présence n’était pas indésirable, que pour une fois j’étais important pour quelqu’un…J’étais heureux de voir que j’avais réussi à amener à quelqu’un, un temps soit peu de ce que je n’avais jamais ressenti ou même eu droit. Lorsque j’avais eu réellement besoin d’aide, personne n’était là, personne n’était à mes côtés pour me supporter dans les moments les plus durs, mais en ce moment, j’étais fier de pouvoir remplir ce rôle pour Lie. Au moment ou j’eu cette pensée, je sentis cette dernière se crisper légèrement dans mes bras, et je sentis une soudaine hésitation. Je ne savais pas exactement ce qui se passait, mais Lie eu tôt fait de me l’expliquer à l’aide de trois mots, trois mots qui étaient pourtant très clairs;

- Désolée, pour Damien…

Sur le coup, je figeai, ne réagissant tout simplement pas. Puis, en un éclair, je revis cet instant dans la rue, ce moment ou le gars avait sortis son fusil et tiré une balle, une seule balle qui fut fatale pour Damien. Je fermai alors brusquement les yeux, comme si cela allait m’empêcher de revoir le regard qu’il m’avait porté avait de mourir, laissant une expression de douleur et tristesse passer sur mon visage. Je ne voulais pas revoir ces images, je n’avais pas besoin de les revoir, pas maintenant…

J’appuyai alors mon front sur une des épaules de Lie que, sans m’en rendre compte, j’avais serrée plus fort contre moi. Certes, elle avait été celle qui avait tiré Damien en premier, elle était celle qui avait signalé notre présence, mais…avait-elle eu vraiment le choix? Si elle avait attendue un peu, pour voir et que nous aurions eu le temps de nous enfuir, serait-elle encore vivante? Si nous avions été voir la police et que par inadvertance elle avait révélé à quelqu’un qu’elle nous avait vue, elle se serait surement fait tuer…alors, avait-elle réellement eu le choix avec tous les risques que nous laisser partir impliquait? Et puis, ce n’était pas comme si elle l’avait fait parce que c’était Damien, peu importe qui se serait tenu à cet endroit, elle l’aurait tiré…Alors, pouvais-je vraiment la blâmer? Bien sur, je ne pouvais pas la pardonner, de croire cela possible aurait été de me mentir à moi-même, mais je comprenais… Elle avait fait ça pour sa propre vie en un sens, et j’étais prêt à comprendre, j’étais prêt à laisser cela de côté et à l’aider comme je le pouvais. De toute façon, même si j’avais décidé de l’haïr, Damien n’en serait pas revenu pour autant, alors, à quoi bon ruiner une vie alors que cela ne changerait rien aux faits? Je rouvris alors mes yeux, n’ayant aucune idée du temps que ces réflexions avaient prises, et dis d’une voix se rapprochant du chuchotement;

-Tu te souviens de ce que je t’avais dis dans le corridor? Il est vrai que je ne te pardonnerai pas, mais t’haïr ne changera rien…Et puis, tu n’avais pas vraiment le choix, sinon tu aurais pu te faire tuée en nous laissant partir… De toute façon, je ne te blâmerai pas pour ma malchance et ma stupidité…

En fait, je m’étais toujours sentis coupable de ce qui s’était passé, j’avais toujours eu l’impression que ça avait été de ma faute en un sens…Si seulement je ne m’étais pas laissé emporter par mes émotions, si seulement j’avais été un tantinet plus vigilant, jamais rien de tout ça ne serait arrivé…Et Damien serait encore en vie…Dans le fond, j’étais la seule et unique personne à blâmer dans cette histoire…J’étais l’unique responsable de la mort de mon meilleur ami…

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Lun 5 Sep - 20:58
POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
Jayden se figea, de cette façon étrange que les gens ont de se figer lorsqu’ils sont choqués, devenant à la fois rigide mais sans résistance contre moi. Je me raidis en réponse, attendant avec crainte sa réaction. J’aurais aimé pouvoir voir son visage, au lieu de simplement attendre à l’aveuglette, mais je n’osais pas tourner la tête, je retenais mon souffle. Puis, doucement, il recommença à respirer, et au fur et à mesure qu’il prenait cette longue et difficile inspiration, il me serrait un peu plus fort, mais cette fois j’avais l’étrange impression d’être un peu comme une bouée, comme si le réconfort qu’il voulait m’apporter ainsi le sauvait un peu de la tristesse qui l’avait envahi à mes paroles. En expirant, son front vint s’accoter sur mon épaule, et je frissonnai presque à ce contact, sans pouvoir vraiment l’expliquer. Ce n’étais pas un frisson de peur, ni même désagréable, seulement, ce toucher était plus… intime? J’avais presque l’impression de pouvoir sentir sa tristesse aller s’ajouter à la mienne, et je fermai mes yeux, concentrée sur cet étrange moment de communion. On aurait dit que tous mes sentiments de la soirée venaient se noyer ici, et ma respiration se fit plus lourde, mais je ne pleurais plus. Malgré cette lourdeur, malgré ma culpabilité, j’étais soulagée d’un poids, j’étais un peu moins seule, désormais, car même si je ne savais pas pourquoi, malgré tout, il ne m’avait pas rejetée. Timidement, avec appréhension, je commençais à explorer ce sentiment, tendant craintivement un doigt mental pour aller le toucher, brièvement, comme effrayée qu’il ne me morde, puis tentai une seconde approche, doucement, comme pour faire connaissance avec une créature inconnue. C’était nouveau, c’était naissant, c’était inconnu, mais avant que je ne puisse faire un pas de plus vers le mystère, Jayden releva sa tête, et d’une voix un peu rauque mais se voulant calme chuchota;

-Tu te souviens de ce que je t’avais dit dans le corridor? Il est vrai que je ne te pardonnerai pas, mais t’haïr ne changera rien…Et puis, tu n’avais pas vraiment le choix, sinon tu aurais pu te faire tuer en nous laissant partir… De toute façon, je ne te blâmerai pas pour ma malchance et ma stupidité…

Je laissai partir le sentiment. Les paroles de Jayden me blessaient, mais d’une façon étrange, pas parce qu’elles me faisaient mal, mais comme si j’avais mal que lui souffre. Je savais que mes paroles de tantôt avaient été inutiles, qu’elles n’avaient servies qu’à faire remonter en lui des souvenirs douloureux, mais je n’avais pas pu rester silencieuse, j’avais eu besoin de savoir s’il m’acceptait vraiment malgré cela, d’être sure de ne pas donner ma confiance pour encore me tromper… Mais étrangement, maladroitement, j’avais aussi voulu lui montrer que d’une façon, je me souciais de lui… Et, d’une même façon, je ne pouvais rester immobile à ce moment...
Alors, sur un coup de tête, une impulsion étrange et un peu inattendue, je me dégageai de son étreinte, et alors que j’étais dos à lui quelques secondes plus tôt, je me retournai pour lui faire face avant de l’étreindre à son tour. Je n’avais pas pris le temps de voir son expression, je n’avais rien constaté, seulement, lorsque ses bras se refermèrent à nouveau sur moi, je fermai les yeux et déposai mon menton sur son épaule. Mes problèmes n’étaient pas plus réglés qu’autrefois, mais soudainement, j’avais à nouveau espoir qu’un jour, ils le seraient. J’avais toujours l’impression qu’il y avait un nœud dans ma gorge, qu’un bloc de glace gelait mes entrailles, mais c’était comme si désormais il y avait un petit feu dans mon cœur qui venait déglacer un peu mon intérieur. Il était petit, et il partait mal, un peu comme un morceau de bouleau mouillé... Mais il était là.

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
À la suite de mes paroles, nous restèrent tous deux immobiles sans prononcer un seul mot. Ce sentiment de culpabilité continuait de me ronger, je ne pouvais arriver à le repousser cette fois, mais même si je me sentais mal, même si j’aurais désespérément voulu revenir dans le temps, plus jamais, plus jamais je n’aurais le droit de pleurer. Depuis ce jour à l’hôpital, depuis maintenant un an je m’étais promis de ne plus jamais pleurer pour Damien. Pour beaucoup de gens, la raison de cette promesse aurait parue stupide, pour beaucoup elle aurait parue insensée, mais pour moi elle faisait tout son sens. Qui était celui qui avait amené Damien dans la ruelle cette nuit là? Qui avait été incapable de sauver son meilleur ami, restant immobile en le regardant se faire tuer? Qui avait ainsi contribué à la destruction d’une famille et de plusieurs vies? Moi, moi, moi et encore moi…Je n’avais pas le droit de pleurer la mort de cet ami qui m’avait été si précieux…je n’avais pas le droit de souiller une nouvelle fois son nom en pleurant sa mort, car j’étais celui qui l’avait ‘’tué’’…

C’est alors que Lie se défit de mon emprise, et que je fus quelque peu déstabilisé. Sur le coup, j’avais voulu la retenir près de moi, mais je me ravisai, me souvenant que j’étais tout d’abord présent pour elle. Puis, contre toute attente, je dois l’avouer, Lie se retourna pour m’étreindre à son tour. Elle ne m’avait pas regardé, peut-être n’était-elle pas prête à le faire, mais elle me serrait désormais contre elle, nous avions maintenant inversé les rôles. Je lui rendais alors la pareille, répondant à son geste, et me surpris à me sentir…mieux? Je la sentais empathique, réceptive à ce que je ressentais, et lorsque je le réalisai, mon fardeau s’allégea un peu. Certes, je me sentais toujours coupable, jamais je ne pourrais me libérer complètement de ce sentiment, mais sa présence me faisait du bien. J’avais l’impression qu’une partie du vide qui m’avait envahi dans les dernières années avait soudainement fait place à un peu de chaleur, a un peu de compréhension…mais ce n’était pas moi qui avait chassé ce morceau de néant en moi, c’était la simple présence, le simple geste de Lie qui avait changé une partie de moi et apaisé ainsi une partie de ma douleur. Certes ce n’était pas beaucoup, c’était même minime, mais ce geste comptait pour moi, cette différence si superficielle me semblait alors énorme…

À ce moment, je réalisai que Lie devait sentir elle aussi une différence en elle. Je n’avais pas réglé ses problèmes, loin de là, mais je lui avais prêté de mon temps et une oreille attentive, je lui avais permis de se libérée du poids du secret, puisque maintenant, nous étions deux à le partager. Je sentais alors son souffle et elle me sembla bien plus paisible…Je profitai donc de ce moment, de cette attention qu’elle m’avait porté et abaissai un peu la tête pour lui chuchoter tout simplement;

- Merci…

Ce mot si simple voulait alors tout dire selon moi. Je lui disais merci pour ce qu’elle venait tout juste de faire, bien sur, mais je lui disais aussi merci de m’avoir fait confiance…merci d’avoir cru que je pouvais être la personne qui pouvait t’aider Lie…

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] Jeu 29 Sep - 8:18
POSTÉ PAR OTILIE-SCHATTEN EDELSTEIN
-Merci.

J’avais été perdue dans le confort si incongru que je ressentais en ce moment lorsque Jayden parla. Sa gorge était posée sur mon épaule, et je sentis sa voix vibrer en moi lorsqu’il prononça ce simple mot. Dans un premier temps, cela ne me sembla point étrange, et je le serai seulement un peu plus fort contre moi. Seulement, je réalisai peu après à quel point ses paroles étaient, dans un sens, déplacées; de toute évidence, la personne qui avait reçu le plus d’aide cette nuit était moi, et en toute logique j’aurais dû être celle à exprimer ma gratitude. Toutefois, à travers le trouble qu’avait suscité en moi ce constat, je fus menée à comprendre quelque chose d’autre, d’encore plus important; ce lien, cette douce chaleur dans ma poitrine, il devait la sentir aussi. Cette nuit, j’avais perdu mon secret, je m’étais libérée, trouvant en chemin quelqu’un qui était prêt à essayer de me comprendre. J’avais décidé de lui accorder ma confiance, de lui abandonner les plus sombre moments de ma vie, et je réalisai soudainement que le fait que je l’ai choisi lui, même si ce n’était que par défaut, signifiait probablement beaucoup pour lui. Non pas parce que j’étais quelqu’un de particulier, mais je n’arrivais pas vraiment à mettre en ordre l’impression que j’avais sur le moment. En voulant le réconforter aussi, je lui avais apporté quelque chose qui lui manquait, semblable à celle qu’il m’avait donnée, même si je ne saurais dire ce que cette chose était en réalité. Tout ce que j’en savais, c’est qu’elle était précieuse. Je serai donc Jayden encore un peu avant de murmurer;

-Merci à toi aussi.

Puis je me libérai, doucement, de notre étreinte. J’eus comme un élancement au cœur lorsque la chaleur se ténu un peu, mais j’avais comme senti qu’il était temps que je reparte, je ne sais pourquoi. Je crois que j’avais besoin de réfléchir un peu sur ce sentiment nouveau avant de le laisser grandir car malgré tout, j’étais méfiante; c’était si bon, et se serait probablement proportionnellement souffrant si cela venait à briser. Je me relevai, les jambes encore un peu chancelantes, mais je ne tremblais plus. Je me redressai un peu, puis regardai Jayden qui était encore assis sur son lit, l’air légèrement hagard. La fatigue commençait à me rattraper et mes paupières bouffies me semblaient soudainement plus lourdes. Il était vraiment temps que je parte. Je commençai donc à me diriger vers la fenêtre, me retournant vers lui une fois parvenue devant elle. Il s’était relevé en avait avancé de deux ou trois pas vers moi pendant que je m’éloignais. Je plongeai mon regard dans le sien, espérant ainsi lui transmettre tout la gratitude que les mots ne savaient dire, ce besoin de réfléchir que je ressentais, en espérant qu’il comprendrait les raisons de mon départ.

-Au revoir.

Dis-je doucement, pas comme une fin, mais plutôt comme un début. Il y eu un moment étrange, où je me demandai si je devrais l’étreindre une dernière fois avant de partir, et où il semblait nourrir la même interrogation, mais aucun de nous deux ne bougea, et il dit à son tour cet au revoir qui sonnait comme un commencement. Sans plus, je me retournai, ouvrit sa fenêtre et une fois de plus, m’en allait de brique en brique.

Arrivée dans ma chambre, je revêtis de nouveau le pyjama que j’avais lancé sur le sol, m’interrogeant sur cette amitié, car c’est ce que je crois que ce sentiment était, même s’il était totalement différent de toutes les amitiés que j’avais connues auparavant, avant de sombrer dans un profond sommeil.

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MessageSujet: Re: Renaissance d'un cauchemar [Avertissement; violence & vulgarité] [Pv; Jayden Myriot] POSTÉ PAR JAYDEN MYRIOT
À la suite de ce mot qui manquait certainement de sens vu le contexte, je sentis Lie me serrer plus fort contre elle, mais ce contact n’était pas seulement physique, pour moi il était bien plus que ça. En posant ce simple geste, elle avait resserré le lien qui se créait peu à peu entre nous. Je laissai alors se sentiment prendre place en moi, je le laissai couler en mes veines pour me rendre compte que ça faisait une éternité que je ne m’étais sentis ainsi. La dernière fois remontant à déjà plus d’un an…Je laissai alors de nouveau ma tête prendre place sur l’épaule de Lie. Ce sentiment de bien être, ce sentiment d’être quelque chose pour quelqu’un était comme un remède à ce mal qui me rongeait depuis quelques temps déjà. Certes, cet effet ne serait pas permanent, mais il m’accordait tout de même un peu de répit, il m’accordait un petit moment pendant lequel je pouvais dire que je me sentais bien, un petit moment où la souffrance n’était plus, où la peine s’atténuait, un simple instant pendant lequel je pouvais me permettre d’échapper à la réalité. Je savais que ce moment ne durerait pas très longtemps, mais tandis qu’il était là, j’en profitai. Je profitai de ce sentiment qui, à force d’absence, se révélait aussi inconnu que si je ne l’avais jamais vécu.

C’est alors que Lie resserra légèrement son étreinte avant de se séparer de moi. La chaleur disparue, laissant place au froid de la nuit qui semblait envahir l’endroit, mais à cet instant, j’eu l’impression que cette froideur ne m’atteignait plus autant. Je regardai alors la jeune femme se lever d’un mouvement incertain, toujours troublé par ce changement soudain. Était-ce seulement moi? Étais-je en train de m’imaginer des choses qui en fait n’étaient qu’illusions? Je ne le savais pas, mais je sentais cette même hésitation de la part de Lie qui se dirigeait maintenant vers la fenêtre. Je me levai à mon tour pour la suivre en silence, toujours préoccupé par mes pensées de moins en moins claires. Cependant, lorsque les yeux bleus de Lie croisèrent mon regard, je su que ce n’était pas seulement une impression. Bien qu’elle soit elle aussi troublée, qu’elle eut besoin d’un moment pour réfléchir, à quelque part, je savais que ce n’était que le début de quelque chose de nouveau.

- Au revoir

Je la regardai un instant, interprétant ses paroles comme étant la confirmation de mes pensées. Je lui répondis alors de la même façon, d’une voix douce et calme mais pourtant confiante. Nous restâmes alors immobiles pendant un instant. Il semblait que nous nous interrogions tous deux quant à savoir si une dernière étreinte serait bien reçue ou tout simplement de trop. Je ne bougeai pas, moi-même un peu incertain par rapport à tout ce qui venait de se passer, et Lie en fit de même, se contentant alors de se tourner pour ouvrir ma fenêtre et repartir dans les ténèbres de cette nuit d’encre. Je restai immobile un instant, fixant ce ciel sans lune avant de m’accoter sur le bord de la fenêtre et sentir la brise frôler mon visage. Je respirai un bon coup, comme pour aérer mon esprit encore ébranlé par les événements de la soirée avant de refermer les volets et décider d’enfiler mon pyjama. J’éteignis la lumière et me mis au lit sans attendre. Une fois sur le point de m’endormir, chose à peu près miraculeuse, mes dernières pensées furent pour Lie, et sans vraiment comprendre pourquoi je murmurai dans le silence de la nuit ces dernières paroles;

- Bonne nuit Lie…

À peine le souffle de ces mots avait cesser de frôler mes lèvres, que mon esprit lui s’était abandonné à cet univers inexistant du sommeil…
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