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 Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]

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Beatrice Auditore
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Beatrice Auditore


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MessageSujet: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeSam 21 Jan - 10:37

Ci sono cose che nessuno ti dirà… ( Il y a des choses que personne ne te dira)
Ci sono cose che nessuno ti darà… (Il y a des choses que personne ne te donnera)
Sei nato e morto qua ( Tu es né et mort ici)
Sei nato e morto qua (Tu es né et mort ici)
Nato nel paese delle mezza verità ( Né dans le pays des demies vérités)


«In Italia», Fabri Fibra ft. Gianna Nannini

Je n’avais jamais vraiment cru en Dieu, et toutes ces choses-là. Bien sûr, autrefois, j’allais à l’église avec ma famille, mais c’était seulement pour bien paraître. Pendant les messes, j’avais toujours la tête levée vers le plafond. Si les sermons sur le péché ne m’intéressaient pas, on ne pouvait pas dire la même chose sur l’architecture de la chapelle. J’avais toujours été impressionnée par les grands vitraux aux couleurs voyantes, les voûtes du plafond et les corniches sur lesquelles étaient posées des statues religieuses. Le prêtre avait toujours fait semblant de ne pas remarquer mon intérêt pour l’architecture, mais aujourd’hui je réalisais que je n’étais pas très subtile. J’allais à l’église pour ne pas me sentir coupable. Au fond, qu’est-ce que j’espérais? Mon père était – et il est toujours, à ce que je sache - un des chefs influents de la mafia italienne. C’était un tueur. Un trafiquant. Je ne croyais plus depuis longtemps au pardon de Dieu. Tout ça n’était qu’une vague légende à mes yeux. Je savais qui j’étais, mais, heureusement, il y avait Laura. Elle était la personne la plus bénie que je connaissais... Elle allait à l’église, mais pas pour les mêmes raisons que moi. Dans sa famille nombreuse, le travail de leur père était un travail comme les autres. Un travail qui leur rapportait de quoi manger. Le père de Laura ne niait pas ce qu’il faisait, mais jamais il n’aurait tué si ce n’était pas nécessaire. Je crois que sa bonté et son amour pour sa famille dépassaient tout ce qu’il pouvait y avoir dans ce monde; y compris l’action de tuer. Laura s’était efforcée pendant des années de me faire croire en Dieu.

« Aie juste un peu la foi, Beatrice»

Sa voix retentit dans ma tête comme un doux murmure et je sentis les larmes me venir aux yeux. Je n’essayai même pas de les retenir. J’étais seule dans la grande bibliothèque, assise le dos droit à l’une des tables. Sur celle-ci était posée une enveloppe d’où dépassaient une longue lettre en italien et une photo. Les larmes coulèrent sur mes joues et s’écrasèrent sur le papier, diluant l’encore mais pas au point de rendre illisible. J’appuyai le dos de ma main contre mon front et serrai les lèvres. Je jetai un regard circulaire autour de moi et priai pour que quelqu’un apparaisse. En même temps, je n’avais qu’une envie; disparaître. C’était trop difficile. Au cours des dernières semaines, j’avais réussi à changer mes idées et j’avais presque cru qu’un nouveau départ était possible. Mais en relisant la lettre d’Oriana et Tulio, les parents adoptifs de la petite Laura, je fus replongée dans tout ce que j’avais voulu fuir. Et pourtant, ils croyaient en moi et souhaitaient me revoir. Cette confiance qu’ils avaient envers moi me donnait envie de vomir. Je n’en étais pas digne. J’avais mené sept personnes à la mort… Les larmes coulaient en laissant une sensation de brûlure sur mes joues. Je finis par cacher mon visage dans mes bras, contre la table, et sanglotai. Ma culpabilité avait fini par me rattraper. Et le pire, c’était que personne ne pouvait le comprendre. Tous ceux que je connaissais ici ignoraient qui j’étais réellement. Et je m’en voulais de n’avoir rien dit à Sky et Ivy. Je m’en voulais d’avoir voulu qu’ils restent près de moi. C’était probablement la chose la plus égoïste que j’avais faite de toute ma vie. Je finis par calmer mes larmes et tournai la tête vers les grandes fenêtres. Tout était embrouillé par les larmes qui perlaient mes cils, mais je distinguai le soleil de l’après-midi. Il devait être une heure. C’est alors que je fis la chose la plus stupide depuis mon arrivée : j’envoyai un message à Sky. « Je suis à la biblio. Viens, prego». C’était presque une supplication. Viens, je t’en prie. Je fondis en larme une fois de plus, mes sanglots raisonnant faiblement dans la bibliothèque. J’aurai tant voulu que Laura soit là… Je reniflai puis, en tremblant, sortis la petite photo de l’enveloppe. Je contemplai longuement la petit Laura, âgée à présent de presqu’un an. Elle ressemblait tant à la Laura que j’avais connu… Ses cheveux bruns éclatants, ses grands yeux interrogateurs, son petit sourire, tout en elle me rappelait Laura. Elle s’était battue corps et âme pour qu’on épargne sa jeune sœur. L’adoption de la petite fille était la seule chose dont je pouvais me vanter. Un petit éclat de lumière dans un cachot noir. Une rose blanche dans un champ de sang.

- Pourquoi, murmurai-je, la gorge comprimée. Pourquoi…


Les seuls témoins de mon désespoir étaient des milliers et des milliers de livres. Je me retournai vers eux et, sans réfléchir, j’empoignai la grosse bible qui se trouvait sur la table. Je la lançai de toutes mes forces et elle percuta violemment une étagère, faisant tomber quelques livres.

- Mais pourquoi? hurlai-je.

Une fois la mini avalanche de livre terminée, je n’entendais plus que ma respiration saccadée. Je m’efforçai de la ralentir, puis les larmes brûlèrent à nouveau mes yeux. C’était trop… Trop de pression, trop de colère, trop de questions sans réponse. Trop de tout. J’aperçus alors du coin de l’œil une silhouette sur le seuil de la bibliothèque. Je tournai lentement la tête et vis Sky. Non, pensai-je, non… Pour moi, le monde s’arrêta. Il m‘avait vue. Il m’avait vue balancé la bible contre l’étagère et pleurer. Il s’avança doucement, un air incertain sur le visage, comme s’il avait peur que l’attaque. Je me contentai de le regarder d’un regard vide, les larmes coulant sans pouvoir s’arrêter. Il allait voir. La lettre, la photo. Il allait comprendre que quelque chose n’allait pas. Il allait se rendre compte que je n’étais pas si angélique que ça et je me retrouverais à nouveau seule. Je levai la tête vers lui, retenant mes sanglots, puis fermai les yeux du plus fort que je le pouvais.

- Je suis désolée, fis-je en secouant la tête. Je suis tellement désolée…

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeSam 21 Jan - 22:40

Ça fait environ une demi-heure que je parle avec la nouvelle étudiante qui vient d'arriver aujourd'hui. Elle était seule alors j'ai décidé d'aller lui porter compagnie. Après tout, pas tout le monde a la chance de tomber sur un coloc sympa la première journée qu'il arrive. Et surtout, certainement pas tout le monde à la chance de tomber sur l'amour dès leur premiers pas dans l'établissement. J'avais rencontrer Lena à ma première journée, et le comble c'était que c'était sa première à elle aussi. Du coup, on était deux amateur et deux complets ignorants de l'école, alors on a commencer à de plus en plus se fréquenter à force de toujours se perdre. Bref, tout ça pour dire que je trouverais dommage que cette fille ne rencontre pas de bonne personne aujourd'hui.

Le fait est que, si j'avais su qu'elle était aussi cruche, je me serais abstenu. Franchement, cette école est faite pour étudier, qu'est-ce que des imbéciles comme elle peuvent bien foutre ici?! Elle me colle depuis environ vingt minutes, soit dix après notre rencontre. Elle semblait gentille, mais là elle pousse un peu fort. J'essaie de rester gentil, mais elle commence sérieusement à me taper sur les nerfs.

- Alors comme ça tu es australien? T'as déjà fait du surf?

Voila l'étendue de ses connaissances en ce qui concerne l'Australie. Pour elle, nous vivons tous avec des kangourous, nous faisons tous du surf et nous savons tous jouer de cet étrange instrument que moi-même, natif de ce pays, je n'ai au grand jamais vu. Bien sur, j'ai l'air du stéréotype du type australien des films, mais ça ne veux pas dire que tout les habitants sont comme moi.

- Je n'ai jamais fais de surf de toute ma vie.

Répondis-je en enlevant sa main du sur mon torse. Ben oui, on dirait que toutes les filles se sentent oublier de faire ça, comme si me touche allait faire en sorte que je les écoute plus attentivement. Malheureusement, cette fille est tellement bizarre que même si j'essaie de me concentrer pour l'écouter, je n'y arrive tout simplement pas.

Elle semblait surprise de m'entendre dire que je ne fais pas de surf. Ben oui, j'ai peut-être l'air d'un mec qui en fait, mais je n'ai jamais vu la mer de ma vie. Faut croire qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

- Bah, tu parles bien en anglais. Sauf que tu as un sacré accent.

Si j'avais pu (sans être trop malpoli) je me serais frotter les tempes. Je suis anglais!! On ne parle pas un dialecte ancestral australien! Renseigne toi, on parle anglais en Australie! Pour ce qui est de notre accent, il n'est pas plus étrange que n'importe quel autre accent anglais tel l'anglais british et l'anglais texan.

- Et oui. Répondais-je, sarcastiquement.

Comme si elle pouvait parler de mon accent, elle est italienne et a un de ces accent incroyable. Bien que Bee le soit aussi, elle n'a pas un si gros accent, moins remarquable que le miens disons. Elle est vraiment bonne en anglais. Justement, parlant d'elle, ça fait un baille que je ne l'ai pas vu. Elle était pas mal occupée la fin de semaine dernière, et on ne se voit que très peu la semaine.

Parlant du loup, mon iPhone émit une petite musique, dans ma poche. Je le sortis assez à la hâte (rares sont les personnes qui m'envoient des messages les jours de semaines). C'est la pause du diner, alors il aurait pu s'agir de n'importe qui, mais à ma plus grande surprise et à mon plus grand bonheur, le message venait de Bee. Je le lu rapidement.  « Je suis à la biblio. Viens, prego» Je m'arrêtais sur le dernier mot. "Prego?" Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire... Ça doit être en italien. Au lieu d'aller me casser la tête à trouver un site de traduction sur mon cellulaire, je me retournais vers la nouvelle élève.

- Ça veut dire quoi "prego"?

Elle sembla réfléchir un moment. Ouais ben pour une italienne de souche, elle ne semble pas super experte pour la langue. Quoiqu'il en soit, j'attendais sa réponse avec une certaine impatience. Bee n'écrit que très rarement des mots pour rien.

- Il me semble que ça veut dire "je t'en pris". Pourquoi?

J'ai complètement ignorer le reste de sa phrase. Un déclic se fit dans mon esprit. Je m'éloignais en courant de la nouvelle, mais me retournais néanmoins pour lui dire :

- Désolé je dois y aller!

Je courrais jusqu'à l'entrée du bâtiment. Ça m'a pris un petit bout de temps retrouver mon chemin dans les corridors, mais j'arrivais néanmoins à retrouver le sentier jusqu'à la bibliothèque. Je courrais autant que je pouvais, marchant seulement lorsque je passais devant les surveillants (pas le droit de courir dans l'école qu'ils disent). Une fois devant la porte de la bibliothèque, je pris un temps pour reprendre mon souffle et poussa la porte. La bibliothécaire semble partie en pause, du moins c'est-ce que la petite pancarte sur son bureau indique. Je vis une silhouette au loin, une pile de livre au sol. Bee venait de lancer un bouquin d'une grosseur considérable contre la tablette. Elle a aussi crier un énorme «Mais pourquoi?» avant que je n'entre ici. C'est donc ça le bruit que j'avais entendu avant de pousser la porte.

Je m'approchais d'elle, pas trop sur de comment elle allait réagir. Elle m'a reconnu, c'est déjà ça. Après tout, tous les classes N sont méconnaissable à cause de notre uniforme. Elle me regardait, les lèvres pincées, retenant les larmes de couler sur ses joues. Ses yeux sont quand même remplis d'eau, ce qui brouillait ses pupilles. Je n'eu pas le temps de regarder amplement ces dernières puisqu'elle ferma ses yeux rapidement.

- Je suis désolée.

Elle secoua la tête. Désolé de quoi? Elle n'avait rien fait, mis-à-part foutre en l'air une étagère complètement, mais bon, je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai démoli à coup de poing le fonde de mon garde-robe à ma maison. Il y avait tellement de trou que, manquant de place où passer ma frustration, je me suis mis à la passer sur moi. Plus précisément où il y avait des veines sur mon poignée. Rendu à ce point là, les coupures ne me faisaient même plus mal. C'était même satisfaisant. Je suis quand même heureux d'avoir cesser de faire ça, mais les cicatrices sont encore là, bien présentes. Il m'arrive de les regarder et de sentir le regret. C'est probablement le problème de Bee en ce moment. Elle a retrouver d'anciennes cicatrice qui s'obstinent à rester marquée sans jamais s'affacer.

- Je suis tellement désolée…

Elle répétait et je me répétais "mais pourquoi" moi aussi. J'enlevais mon capuchon, laissant mes oreilles à l'air libre. Je n'ai pas trop peur que quelqu'un nous prend puisque nous sommes relativement caché par les allées et qu'il n'y a jamais personne ici les midis, les gens préférant se promener dans la cour. J'avançais de deux pas vers elle. Encore un pas et son visage se retrouvait sur mon torse. Sans la moindre hésitation, je la serrais dans mes bras, avec extreme délicatesse. Puis, soudainement, elle se mît à pleurer. J'avais déjà vu Bee pleurer avant, mais cette fois-ci elle semblait vraiment laisser tout son malheur s'échapper avec des larmes. Je continuais de la serrer contre moi. Enfouissant mon visage dans ses cheveux. Je crois que les mots sont inutiles dans ce genre moments... En fait, j'en sais rien. Normalement, dans ce genre de situation, je fuis. Je n'aime pas me retrouver avec des gens qui souffrent, alors je m'éclipse comme un lâche. Mais là c'est Bee, c'est différent, tellement différent. Je ferais tout pour elle, même la supporter quand ça ne va vraiment pas.

Elle pleurait contre mon torse, laissant carrément toutes les larmes de sont corps couler le long de ses joues. Je flattais ses cheveux, lui susurrant "Sshh..." même si je sais que ça n'aide pas vraiment, mais ça console, du moins je l'espère. À un moment, elle se laisser peu à peu tomber vers le sol. Je la retenais, toujours en la serrant contre moi. Une fois par terre, je m'adossais au mur, elle toujours contre mon torse, qui pleurait encore plus qu'il y a à peine quelque minutes.

Sentant que la tension se faisait de plus en plus forte dans son coeur, je commençais à fredonner la chanson "chasing cars" de snow patrol. Pourquoi? Simplement parce que c'est la première chanson au piano que j'ai jouer devant Bee, et qu'elle semblait l'avoir apprécier puisqu'elle m'avait demander de poursuivre la mélodie. Je ne chante que très rarement, mais j'ai quand même une bonne voix pour, alors je me suis permis, pour cette seule et unique fois, de le faire. Et puis, c'est Bee, je pourrai faire n'importe quoi pour elle.

Les minutes passèrent durant lesquelles je me contentais de serrer Bee contre moi, flattant ses cheveux doucement, pendant qu'elle pleurait, sans aucune retenue. Après un bon moment, les larmes cessèrent de couler sur ses joues. Elle sanglotait quand même, mais elle semblait s'être calmer un peu. Je n'osais pas dire quoique ce soit, mais je ne désirais pas laisser cette situation silencieuse.

- Bee... Est-ce que... Est-ce que tu veux me raconter ce qui se passe...? Demandais-je, à voix basse, pour ne pas sembler comme le type qui mets la pression.

Je ne souhaite pas qu'elle m'en parle si elle ne veut pas, mais j'aimerais beaucoup savoir ce qui se passe dans son esprit. Ses mains sont poser sur mon torse, froissant dans ses doigts la chemise de mon uniforme en fermant les poings. Je réalise que j'ai les oreilles à découvert, et aussi qu'elle est la seule personne de l'académie, qui n'est pas Neko, qui est au courant que j'en suis un. J'espère qu'elle va vouloir se confier à moi, sinon, qu'à cela ne tienne, je ferais tout ce qui est en mon possible pour lui prouver que je serais toujours là pour elle.
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Beatrice Auditore
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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeVen 27 Jan - 18:01

Je me souviens d’une période, alors que j’avais 7 ans, où le nom de père n’avait cessé de revenir aux nouvelles. J’étais jeune et je ne comprenais pas du tout pourquoi les gens accusaient mon père, pourquoi les présentateurs aux nouvelles montraient sa photo et pourquoi les enfants à l’école avaient peur de moi. L’«Affaire Abruzzi» avait été l’une des seules fois où mon père s’était fait pincer. Quand j’y repense, plusieurs personnes avaient été arrêtées, mais pas mon père. La cour avait dû le laisser en liberté, faute de preuves. Cet incident avait eu un impact considérable sur son comportement, par la suite. Il se croyait invincible. Il croyait que quoiqu’il fasse, jamais on ne pourrait l’atteindre. Cependant, il a négligé un détail. Un détail qu’il négligeait depuis déjà 8 ans presque.

Moi.

Alors lorsque Sky referma ses bras sur moi, je sentis pour l’une rare fois de ma vie que mon existence avec une certaine importance aux yeux d’une personne. J’appuyai ma tête sur son torse et mes larmes coulèrent sans aucune retenue. Comme si mon chagrin se transformait en perle argenté et coulait le long de mes joues. Pourtant, ça n’avait rien de poétique. Je ne pouvais pas simplement appeler Sky, pleurer sur son épaule et disparaître à tout jamais… Je ne supporterais pas de le perdre. Je le connaissais à peine depuis quelques mois et me séparer de lui me semblait déjà tout à fait impensable. Je fermai les yeux encore plus forts et commençai à sangloter. Je ne voulais pas perdre Sky, pour rien au monde. Pendant une seconde, je me demandai d’où venait cet attachement soudain mais, d’un mouvement de tête, je chassai cette question. Je n’avais pas choisi de naître dans ma famille. Je n’avais pas choisi d’être la fille d’un mafioso… Je n’avais pas rien choisi et, pourtant, j’en payais chèrement le prix. Je relevai légèrement la tête, de manière à entrapercevoir la lumière par mes yeux brouillés. Pourquoi… Pourquoi Dieu s’acharnait-il sur moi? J’avais envie de hurler et de pleurer en même temps, mais ma bouche refusait d’émettre le moindre son. Je sentis la main qui Sky qui flattait mes cheveux et fermai les yeux sans pouvoir arrêter mes larmes. Si seulement j’avais fugué avant d’avoir tous ces morts sur la conscience. Si seulement j’avais réussi à rattraper Abigail. Si seulement je n’étais jamais née… J’entrevis le visage de Laura un court instant et mes jambes cédèrent. Je ne pensais plus à rien. Ma tristesse avait envahi mon esprit et m’empêchait de raisonner. J’avais l’impression que mon cœur allait se déchirer et je ne souhaitais qu’une chose : n’avoir jamais existée. Je mis plusieurs minutes avant de comprendre que Sky me tenait toujours contre lui, accoudé à une étagère. Il ne portait même plus sa tuque.

Je pleurais sans pouvoir m’arrêter, sans avoir la chance de me reposer. Je ne me calmai vraiment que lorsque la voix de Sky se fit entendre dans le silence jusqu’à présent seulement dérangé par mes sanglots. Je finis par me taire, peu à peu, et écoutai d’une oreille distraite. Mes yeux, hagards, ne regardaient rien en particulier et mes larmes coulaient toujours. L’air me disait vaguement quelque chose, mais j’étais plus concentrée sur la voix que Sky qu’autre chose. Je réalisai alors, quelque secondes plus tard, que c’était la chanson que Sky avait joué au piano lors de notre première rencontre. À ce souvenir, un faible sourire apparut sur mes lèvres et une larme se déposa sur le coin de ma bouche. Son goût salé me permit de me concentrer sur autre chose. Mes larmes s’atténuèrent peu à peu, mais je restai néanmoins contre Sky. Je sanglotais toujours, un hoquet secouant parfois mon corps à intervalles irréguliers. Puis, un silence s’installa dans la pièce, encore plus pesant que mes pleurs.

- Bee... Est-ce que... Est-ce que tu veux me raconter ce qui se passe...? me demanda alors Sky à voix basse.

E n entendant ces mots que je redoutais, je ne pu que lever mes yeux mouillés vers le jeune homme. Une larme unique roula contre ma joue et je baissai la tête en fermant les yeux. Il y avait tant de choses que j’aurais voulu dire à ce moment même. Comme «Pourquoi, pourquoi est-ce que tu m’as demandé ça? Tu aurais dû te taire, te taire à jamais…». Tant de choses que j’aurais voulu faire. Comme partir et ne plus jamais revenir. Mais je n’avais ni le courage ni la force de faire l’une de ces deux choses. Il ne me restait qu’une seule option, celle que je redoutais depuis le jour où j’avais croisé le regard de Sky dans le noir. «Comment raconter à un garçon qui crois que vous êtes un ange que votre père est un des chefs de la mafia italienne et que vous causé la mort de sept personnes?» Je retins un sanglot. Si Dieu savait en ce moment à quel point je me fichais de mon père… La seule personne importante à mes yeux était Laura. Oh, Laura… Ce que je m’apprêtais à dire à Sky n’était pas facile. Mais je devais le faire. Après une longue inspiration, je pris enfin la parole.

- M-Mon père...

Ce mot m’écorcha la bouche et je dû immédiatement m’arrêter, tentant de retenir mes larmes du mieux que je le pouvais. Ma voix inhabituellement rauque était parsemée de sanglots et je venais de prendre assurément 50 ans de plus.

- Il…ne m’a jamais aimée. Je… Je n’étais même pas née, qu’il me détestait déjà… Pour lui… Je suis une erreur.

Je fis une courte pause, rassemblant mes pensées. Au fur et à mesure que je parlais, ma voix se dégourdissait et je semblais plus à l’aise. Mais ce n’était qu’une impression. Je redoutais le moment où je cesserais de parler. Je redoutais le moment où je devrais reprendre la parole. Je ne pouvais cependant que continuer, me sachant condamnée.

- Il… (Je détournai le regard, laissant une larme couler le long de mon visage) Il est un des chefs influents de la mafia italienne.

Je me tournai vers Sky et plantai mon regard dans le sien.

- C’est un des chefs influents de la mafia italienne, Sky! répétai-je plus fort, d’un ton presque désespéré.

Ma bouche tremblota, puis je baissai la tête et sanglotai un moment. J’avais honte. Honte d’être la fille d’un homme qui ne m’avait jamais aimée. Honte d’être la fille d’un homme qui tuait pour son propre bien, sans jamais une pensée pour sa fille qui le détestait un peu plus chaque jour.

- Elle s’appelait Laura, sanglotai-je, reprenant soudainement mon monologue. Laura Boccanelera. Elle était comme moi… Elle était tout pour moi. Et… Je l’ai menée à la mort. Elle morte par ma faute! Elle et toute sa famille… Morts…

Mon corps se glaça et j’eus l’impression de mourir peu à peu. Cela faisait des mois et des mois que je me taisais, que je me murais dans mon propre désespoir. Des mois passés à pleurer dans le silence et dans la noirceur, en mettant ma main dans ma bouche pour m’empêcher de crier. Des mois passés à sourire et à vivre, tout en sachant que chaque nouvelle inspiration que je prenais était un crime. Je vivais au prix de la mort de sept personnes. Et cela depuis des mois.

- Il mondo è così crudele. Il prezzo della vita non vale la pena. Se solo ... Se solo avessi saputo ..., murmurai-je à moi-même, en sentant les larmes recommencer de couler.

Le monde est si cruel. Le prix de la vie n'en vaut pas la peine. Si seulement... Si seulement j'avais su... Je répétais sans arrêt cette phrase dans le noir, ignorant Ivy qui me demandait ce qu’elle signifiait. À la longue, elle avait fini par sa taire et à m’écouter d’une oreille distraite, impuissante. La vie n’était qu’éphémère. Je me blottis contre Sky, pensant que c’était peut-être la dernière fois que j’avais une chance d’être aussi près de lui.

- Je l’aimais tant… Elle était une sœur pour moi. Elle a toujours été là. Mais… Mais je… J’ai été incapable de la protéger…, sanglotai-je. Elle m’a fait promettre, avant de mourir, que ça ne m’empêchera pas de vivre ma vie comme il se doit, mais…

Je m’écartai de Sky et m’assis devant lui.

- Comment? Comme est-ce que je peux vivre en sachant qu’elle… Elle est morte… Pour moi… Pour sa petite sœur…

Je plantai mes yeux embrouillés dans ceux de Sky et le regardait comme s ‘il avait une réponse à ma question. J’étais idiote. J’étais si idiote. Il était la dernière personne au monde à qui je voulais donner des problèmes. Il était la dernière personne que je voulais blesser. Et je venais de tout lui avouer. J’en tirais même un certain soulagement qui me dégoûta immédiatement. Comment pouvais-je être soulagée d’avoir partagé une expérience aussi horrible? Qu’allait-il penser de tout ça?... Je fermai les yeux et une larme coula le long de ma joue. À cet instant, tout me parut futile.

- Pars, dis-je en ouvrant les yeux. Tu peux encore te libérer, faire comme si tu n’avais rien entendu

Les larmes mouillèrent mon visage tandis que la peur s’emparait de moi. J’aimais trop Sky pour lui infliger ma douleur. Je baissai la tête et fermai les yeux. Mes sentiments contradictoires s’affrontaient au plus profond de moi; d’un côté, je souhaitais que Sky reste et me dise ce que je voulais entendre, d’un autre, j’espérais qu’il soit assez intelligent pour ne pas se mêler de mes problèmes. Il avait déjà les siens… Je ne lui avais délibérément rien dit sur Abigail, pour deux raisons bien simple. De un, penser à elle m’animait d’une rage qui ressemblait désespérément à mon père et de deux, déclarer que je comptais tuer une personne plus tard rendait automatiquement la personne à qui je le disais complice. Et je doutais que mon père apprécie que je touche Abigail. S’il y avait une chose au monde que Sky ne souhaitait pas, c’était d’avoir la mafia italienne à sa poursuite. Je n’osai pas lever les yeux vers lui et me contentai de pleurer.

- Je t’en supplie…, pleurais-je. Pars…

Il était encore temps pour lui de se repentir. De se faire pardonner, de vivre avec une conscience intacte. La mienne avait été éclaboussée de sang depuis trop longtemps. Même si, en ce moment, j’avais plus besoin d’aide que jamais, je me savais seule. Oh, Laura, pensai-je, aide-moi à m’en sortir… Je t’en prie, fait en sorte que Sky ne foute sa vie en l’air pour moi…
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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeVen 27 Jan - 20:37

Elle leva vivement les yeux vers moi, un larme descendant encore le long de sa joue. Oh... Peut-être n'était-ce pas la meilleure question à poser. Mais je n'avais pas juste faire comme si de rien n'était. Si Bee pleure, c'est certainement pour une raison, sans aucun doute. Alors je la regardais dans ses grands yeux dorés quasi entièrement brouillés par les larmes qui les avaient envahis quelques secondes plus tôt.

- M-Mon père...

Les sanglots dans sa voix démontrais que son père n'était pas une bonne chose. Mais bon, je ne nierais pas moi-même que le miens est aussi déplaisant. Nos parents ne sont jamais comme on le veut. Les miens auraient dû être Neko, mais apparemment la vie fait mal les choses. Mon père aurait dû être gentil, mais encore là la vie à foiré. Ma mère aurait dû me porter plus d'attention, sauf que le destin en a voulu autrement. Je sais ce que je Bee peut ressentir envers ses parents. Longtemps j'ai voulu la mort de mon père. Longtemps je me suis imaginer en train de danser sur sa tombe. Mais les morts n'arrangent pas les choses. On oublie pas simplement parce que quelqu'un est mort.

- Il…ne m’a jamais aimée. Je… Je n’étais même pas née, qu’il me détestait déjà… Pour lui… Je suis une erreur. 

La seule et unique fois où j'ai entendu dire mon père que j'étais une erreur, ce fut le coup fatal pour moi. De savoir que ses parents ne te désire pas vraiment, qu'au fond ils jouent le jeu à fond pour essayer de te faire à croire qu'ils ne sont pas incroyablement déçu de t'avoir eu toi et pas un autre. Ça n'aurait pas été si pire si mes parents avaient jouer le jeu, malheureusement ils ne connaissaient pas les règles, alors ils se sont contenter d'être franc avec moi. De me faire réaliser à chaque jour à quel point j'étais une erreur. Un monstre pour aussi dire. Après tout, quand on naît Neko auprès de gens normaux, il est clair que nous passons pour des monstres. Mon père non-plus ne m'a jamais aimé. Et, comme si c'était pas assez que lui ne m'aime pas, il a fait en sorte toute ma vie que personne d'autre ne m'aime non-plus.

Bee ne parlait plus, mais je savais qu'elle devait penser à ses mots. Je redoutais sérieusement ce qu'elle allait me dire.

- Il… 

Ok, si le suspense continue je vais virer fou moi! Tout ce que j'entends ces les battements de mon coeur qui résonne dans mes oreilles.

- Il est un des chefs influents de la mafia italienne.

Le temps semblait s'être arrêter, autant pour elle que pour moi. La ma... La mafia?! Est-ce que je risque de me faire tuer juste parce que je lui parle?! Je redoute maintenant sérieusement qu'il y ait de type armés dans l'école qui attendent juste que je m'éloigne de Bee pour me tirer. Je restais quelque peu figer. La question qui frôlait le plus mon esprit était «est-ce que elle, elle a l'intention de suivre les traces de son père?» Un frisson me parcouru. Si oui, qu'est-ce que je fou moi?! Je suis complice! Si non, tant mieux, mais c'est clair que ça va être disons, différent entre nous.

Elle planta son regard doré dans le miens avant d'ajouter, avec un certain ton de colère:

- C’est un des chefs influents de la mafia italienne, Sky! 

Alors ça oui, j'avais compris. Je relâchais mes épaules. Et maintenant quoi? Est-ce que ça fait de moi un ami d'une branche importante du réseau de gangster le plus connu du monde? Je m'inquiète sérieusement de ce qui risque de m'arriver si ça s'ébruite. Surtout, que va-t-il arriver à Bee. Est-ce qu'elle est en danger?! Elle baissa la tête, l'air honteuse. Honteuse de quoi?! Elle n'a pas tuer personne à ce que je sache!

- Elle s’appelait Laura...

Qui? Qui s'appelait Laura?!

- Laura Boccanelera. Elle était comme moi… Elle était tout pour moi. Et… Je l’ai menée à la mort. Elle morte par ma faute! Elle et toute sa famille… Morts…

Mon coeur battait de moins en moins fort à chacun de ses mots. J'ignorais complètement qu'elle avait vécu une telle expérience. Pourtant, elle semblait tellement heureuse, tellement pleine de vie. Le genre de fille qui ne cache rien, le genre de fille qui ne redoute rien. Faut croire qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Je restais donc silencieux devant cet aveux de sa part. Franchement, je ne sais vraiment pas quoi dire. Ce genre de situation ne m'était jamais arriver. Je n'avais jamais eu la chance de m'accrocher à quiconque, alors c'est dur de perdre quelqu'un quand on ne connait personne. Le seul mal intense que j'ai eu dans ma vie, c'était quand Lena m'avait laissé. Ses paroles, ses gestes et surtout ses yeux, tout semblait vouloir me détruire. Ce jour là, j'ai cru que mon coeur s'était brisé, carrément.

Puis j'ai revu Bee, et au fur et à mesure, j'ai repris sur moi. Ses sourires, ses rires, ça m'a remis d'aplomb. Sauf que cette fois-ci, je ne suis pas capable de faire quoi que ce soit pour elle. Je me sens tellement faible, tellement inutile. Je voudrait l'aider, mais tout ce que je trouve à faire c'est l'écouter... Les mots, je ne les ai pas. Mais j'aimerais tellement savoir quoi dire...

Bee se blottit contre moi, je pouvais presque entendre son coeur battre. Ce rapprochement ne faisait que me rappeler à quel point je suis impuissant pour elle. J'aimerais être ce type comme dans les films. Ce type qui sait toujours quoi dire. Le héros dont elle a besoin

- Je l’aimais tant… Elle était une sœur pour moi. 

Le seul "frère" que j'ai perdu ne s'en souciait même pas. Il semblait même vraiment heureux de ne plus avoir à me supporter. Il semblait heureux de quitter ma maison avec cette énorme liasse d'argent offerte par mes parents, pour qui j'ai toujours été ce monstre, cet être incapable d'être aimé par quiconque.

- Elle a toujours été là. Mais… Mais je… J’ai été incapable de la protéger… Elle m’a fait promettre, avant de mourir, que ça ne m’empêchera pas de vivre ma vie comme il se doit, mais…

Les mots me manquaient toujours. Les gens que j'ai connu sont toujours vivant et ceux que je n'ai pas eu la chance de connaitre, je n'ai même pas été informé de leur mort. Une fois, j'avais entendu ma mère sangloter. Sa mère venait de mourir. Ma grand-mère maternelle venait de perdre la vie et je l'ignorais. L'avais-je seulement vu une seule fois? Non. Mes parents me l'avis cacher, pour éviter que je ne m'attache à celle-ci. Pire, il m'avait même dit qu'elle était déjà morte. Alors apprendre sa mort réelle quelque années plus tard vous fait vraiment réaliser à quel point les parents sont prêt à raconter n'importe quoi pour me tenir éloigner de la vérité.

Elle s'éloigna et s'asseya devant moi, les yeux encore remplis d'eau. Un frisson me parcouru encore. C'est la première fois que je la vois aussi triste, et je ne peux rien faire.

- Comment? Comme est-ce que je peux vivre en sachant qu’elle… Elle est morte… Pour moi… Pour sa petite sœur…

Je n'en sais rien. Je ne sais pas comment elle peut faire ça. Je sais juste que je serais mort il y a bien longtemps si une situation pareil m'était arriver. Je suis un être faible, je n'aurais certainement pas supporter la mort de quelqu'un. Quelque chose me dit que mes parents le savaient et que c'est exactement pour ça qu'ils m'ont caché la vérité. Sauf que, ce que nous ne savons pas ne nous fais pas de mal, mais lorsqu'on l'apprend, on ressent plus de mal que si on l'avait su au départ.

Bee ferma les yeux fort, et je regardais du coin de l'oeil mon poignet, couvert par ce même bracelet depuis des années déjà. Le nombre de coupure qui se cachent derrière cette bande de cuivre. Je ne supporte même plus de les voir tellement j'en ai honte. C'est dire que si, avec ma vie, vraiment moins pire que celle de Bee, je me mutilais, je ne sais pas ce que j'aurais fais dans la situation de Bee.

- Pars. Tu peux encore te libérer, faire comme si tu n’avais rien entendu…

Faire comme si je n'avais rien entendu?! Comment est-ce que je peux faire ça?! Et puis je n'ai nullement l'intention de m'en aller. Je vais rester ici, aussi longtemps que ça lui prendra pour s'en remettre. Des jours, des semaines, des années, je m'en moque, je ne la quitterais pas et je ne la laisserais certainement pas seule, jamais.

- Je t’en supplie… Pars…

Elle se remit à pleurer et je la regardais, toujours impuissant. Comme si partir allait changer les choses. Comme si le fait que je m'en aille et que je la laisse seule ici va changer quelque chose. Non, pas question. Je restais donc assis, silencieux à la regarder pleurer. Je cherchais mentalement les mots à dire, mais tout ce qui se trouvait dans mon esprit de potable à faire était de la serrer contre moi. Si je ne peux pas être son héros, je vais au moins être la personne sur laquelle elle peut pleurer sans retenue.

Elle leva les yeux et constata que j'étais encore là. Les larmes perlaient encore des ses yeux. Elle se leva en vitesse et alla jusqu'au bureau où il y a une pile de lettre. Elle les prit sans vraiment faire attention et allait pour quitter la bibliothèque, d'un pas presser. Je me levais en vitesse et courrais la rejoindre. Je l'attrapais par la main et elle s'arrêta net, ses yeux remplis de larme figer sur moi. Qu'elle parte ce n'est pas mieux que si je partais.

Je la regardais et m'approcha d'elle doucement. Je pris son visage et me penchais pour la regarder dans les yeux.

- Bee... Je sais que, quelques fois, la vie va mal. On croit que tu s'écroule sous nos pieds qu'on a plus rien à quoi s'accrocher, mais il faut tenir bon d'accord... Dis-je, doucement.

Elle détourna les yeux mais je repris rapidement son attention en poursuivant.

- Je suis nul pour dire ce genre de truc... Mais tu dois comprendre que les gens viennent et les gens partent, c'est comme ça la vie... On peut pas changer le passé, il faut juste apprendre à trouver une bouée à laquelle s'accrocher. Ajoutais-je, l'air soucieux.

Je l'approchais de moi et la serra dans mes bras encore. Je posais un baiser sur sa tête avant de poser la mienne sur cette-dernière. Elle tenait fermement les feuilles qu'elle avait ramasser sur la table contre elle, comme si elles étaient pour partir au vent à n'importe quel moment.

- Bee... Je peux rien faire. Mais tu sais pas comment je souhaiterais te ramener dans le passé. Comme ça tu pourrais changer les choses et tu ne pleurerais pas aujourd'hui. En fait, tu ne serais peut-être même pas ici, tout court.

Je pensais quelques secondes à ce que serais ma vie si Bee n'y était pas. J'avais vécu des années sans la connaitre, mais elle semble avoir manquer à ma vie tout ce temps.

- Je m'ennuierais de toi si tu n'étais pas ici... Soufflais-je, plus à moi-même qu'autre chose.

Je flattais encore ses cheveux, profitant, je l'avoue, du fait qu'elle se trouve dans mes bras.

- Bee, je peux être tu peux t'accrocher si tu veux... Je ne te laisserais jamais seule... Je ne te laisserais jamais souffir...

Je me reculais et replantais mes yeux dans les siens, qui avaient légèrement cesser de pleurer.

- Je vais faire tout ce qui est en mon possible pour que tu passes par dessus tes malheurs... Je te le promet. Promis-je, un petit sourire en coin aux lèvres.

J'essuyais les quelques larmes qui étaient sur ses joues avec mes pouces.

- Maintenant, s'il te plait... Fais moi un sourire. Demandais-je.

Je meurs d'envie de revoir son sourire, son sourire franc et rempli de joie.

- Tu es tellement plus belle quand tu es heureuse... Conclus-je en prenant ses mains doucement.
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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeVen 10 Fév - 16:41

Combien de fois dans ma vie avais-je fermé les yeux pour échapper à la réalité? Pour tenter de me faire croire que tout n’était qu’un horrible cauchemar? Je n’aurais su le dire. Mais cette fois-ci, lorsque j’ouvris mes yeux, je pris conscience de deux choses. De un, Sky était un imbécile. Un imbécile que j’aimais trop pour qu’il envoie valser toute sa vie. Et de deux, ce n’était pas un cauchemar. J’avais réellement dit toutes ces choses à Sky. Et il était toujours sous mes yeux, devant moi. Pendant un moment, j’envisageai de toucher son visage pour voir s’il était réel, mais abandonnai cette idée, me livrant plutôt à une peur sans nom. Un éclair d’effroi passa dans mes yeux et, sans réfléchir, je me levai prestement. D’un geste pressé, j’attrapai la lettre et la photo sur la table, les froissant par la même occasion, et me dirigeai d’un pas rapide vers la sortie. Je ne réalisai que trop tard que j’entendais des pas derrière moi. Sky me rattrapa et je m’arrêtai net, mes yeux humides figés sur lui. Tant de questions traversaient mon esprit. Pourquoi? Pourquoi est-ce que je me suis enfuie? Pourquoi est-ce que tu m’as rattrapé? Les larmes me vinrent à nouveau aux yeux et je détournai le regard, incapable de soutenir celui de Sky. Il me prit le visage dans ses mains et se pencha pour me regarder dans les yeux.

-Bee... Je sais que, quelques fois, la vie va mal. On croit que tout s'écroule sous nos pieds qu'on a plus rien à quoi s'accrocher, mais il faut tenir bon d'accord...

Je détournai les yeux. C’était si dur… Je n’avais jamais pensé à comment je réagirais après avoir tout raconté à Sky. Je m’étais limité à imaginer qu’il partirait innocemment… C’était une erreur, une erreur stupide dont je ne me rendais compte que maintenant.

- Je suis nul pour dire ce genre de truc... Mais tu dois comprendre que les gens viennent et les gens partent, c'est comme ça la vie... On peut pas changer le passé, il faut juste apprendre à trouver une bouée à laquelle s'accrocher, ajouta Sky.

Je mordillai ma lèvre inférieure et regardai Sky de mes yeux embués. Je me doutais de ce qui allait suivre et je le craignais tout autant que je l’espérais égoïstement. Sky se rapprocha alors de moi et me serra dans ses bras. Je restai figée, puis Sky posa un baiser sur ma tête et je fermai les yeux, me retenant pour ne pas sangloter bruyamment. Je serrais fermement la lettre dans l’une de mes mains, si fort que je sentis mes jointures blanchir.

- Bee... Je peux rien faire. Mais tu sais pas comment je souhaiterais te ramener dans le passé. Comme ça tu pourrais changer les choses et tu ne pleurerais pas aujourd'hui. En fait, tu ne serais peut-être même pas ici, tout court.

Je relevai légèrement la tête et les larmes coulèrent de plus. Le dévouement de Sky me déstabilisait au plus point. Je ne savais quoi en penser. D’un côté, j’étais interdite devant tant de confiance et je me sentais privilégiée; d’un autre, j’étais convaincue que je ne méritais pas d’attention. Trouver le juste milieu dans tout ça me rendait folle et je préférais donc me laisser aller pour la première fois depuis la mort de Laura. Je mis toutes mes angoisses d’un côté et m’abandonnai à l’étreinte de Sky. Pardonne-moi, Laura, pensai-je. Pardonne-moi de te laisser tomber…

- Je m'ennuierais de toi si tu n'étais pas ici...

Dans un autre contexte, j’aurais peut-être réagi, mais en ce moment, pas grand-chose ne m’aurait fait réagir. J’étais dans un état presque triste à voir, dans les bras de la seule personne qui connaissait mon terrible secret. Sky me flatta les cheveux avec une tendresse que je ne lui connaissais pas.

- Bee, je peux être tu peux t'accrocher si tu veux... Je ne te laisserais jamais seule... Je ne te laisserais jamais souffrir...

Sky se détacha de moi et planta ses yeux dans les miens. Je retins mon souffle.

-Je vais faire tout ce qui est en mon possible pour que tu passes par dessus tes malheurs... Je te le promets, me dit-il avec un petit sourire triste.

J’hochai faiblement la tête, puis détournai le regard. Je regardai le soleil de l’après-midi, la pile de bouquins tombés par ma faute et baissai les yeux vers les papiers que je tenais toujours. Je tirai en tremblant la photo de Laura et tentai de la défroisser. Je sentis un petit pincement au cœur en voyant son sourire innocent. Les pouces de Sky essuyèrent quelques larmes sur mes joues et je relevai légèrement la tête.

- Maintenant, s'il te plait... Fais-moi un sourire, me demanda Sky.

«Promets-moi que cela ne t’empêchera pas de vivre ta vie comme tu le dois…»

Une promesse était une promesse. J’avais l’impression d’être une voyageuse sur un quai, le regard figé vers l’endroit où le train venait de partir. Les yeux vides, refusant de voir les trains qui passaient devant elle. Accrochée au passé. Prisonnière de sa propre culpabilité. Un frisson parcourra ma colonne vertébrale. Puis, peu à peu, je me sentis hésitante; la voyageuse jeta un dernier regard par-dessus son épaule puis embarqua à bord d’un autre train. Sky prit alors ses mains dans les miennes et me ramena à la réalité.

- Tu es tellement plus belle quand tu es heureuse...

Mon regard s’arrêta sur lui et je pris conscience de la manière dont il me regardait. Je baissai la tête et mes yeux croisèrent ceux de la petite Laura. Un petit sourire s’étira sur mes lèvres. J’ouvris la bouche, comme pour dire quelque chose, puis la refermai en fronçant les sourcils. Laura avait sauvé sa petite sœur et me l’avait confiée. Elle était la seule chose que je ne pouvais pas me reprocher. Pendant tout ce temps, je m’étais apitoyée sur mon sort et m’était sentie coupable de la mort de la famille Boccanelera. L’avenir de la petite Laura n’était pas tout blanc, mais elle en avait un. Et moi aussi, pensai-je. Je levai la tête et regardai Sky. Les larmes avaient séchées sur mes joues et mes yeux me brûlaient un peu.

- Je… Si tu savais, fis-je en fermant les yeux, puis les ouvrant quelques secondes plus tard. Merci.

Je souris et, en cet instant, je ressentis une sensation de bien-être monter en moi. J’étais loin de mon père et d’Abigail, dans une académie à des milliers de kilomètres de l’Italie. Et j’avais un ami extraordinaire. Je souris un peu plus, puis tournai la tête et m’essuyai les yeux maladroitement. Je ne réalisais qu’aujourd’hui que j’avais eu la chance d’être entourée des meilleures personnes au monde; Laura, et maintenant Sky. Je fis un pas en avant et, sans crier gare, j’enlaçai Sky et me blottis contre lui. Il sembla surpris et j’eus un petit rire. Je savais cependant que jamais il ne me rejetterait. Je fermai les yeux, me sentant en sécurité comme je ne l’avais jamais été. Au bout d’un moment, je tournai la tête et pris une grande inspiration. Je ramenai mes bras contre moi et regardai la photo de la petite Laura d’une toute autre manière. Je cessai de la voir comme une victime et eut plutôt une pensée pour ce qu’elle allait devenir. Peut-être aurais-je la chance de la rencontrer un jour. De la serrer dans mes bras et de devenir pour elle l’extraordinaire guide qu’avec été Laura pour moi... J’eus alors l’impression qu’on regardait par-dessus mon épaule et levai la tête. Je croisai le regard de Sky et un petit sourire en coin apparut sur mes lèvres.

-C’est la petite sœur de Laura, dis-je enfin en reportant mon regard sur la photo. Ses parents adoptifs l’ont appelé Laura…

J’eus un petit sourire triste, puis mon regard glissa vers le petit tas de livres qui gisait par terre. Je pris une mèche de mes cheveux et la lissai distraitement. L’énorme bible était couchée par terre, ouverte, et quelques pages s’était éparpillées sur le sol. Je jetai un regard au ciel, inquiète, puis, amusée, eus une pensée pour la bibliothécaire. Je devais sûrement plus la craindre elle que Dieu. Je poussai un petit soupir et posai la photo et la lettre sur la table. Puis je m’agenouillai et retournai la pauvre bible en la posant sur mes genoux. Je levai les yeux vers Sky, qui s’était avancé vers moi, prêt à m’aider à ramasser.

- Dis, tu crois en Dieu, toi? lui demandai-je d'une voix égarée en contemplant le livre volumineux recouvert de poussières.

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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeDim 19 Fév - 1:10

- Je… Si tu savais. 

C'est vrai, pour l'instant, il n'y a pas plus ignorant de la situation que moi, mais j'espere sincèrement, de tout mon coeur, qu'elle va continuer de se confier ainsi à moi. Après tout, je serais toujours là pour la rassurer et je resterais à ses côté simplement pour la consoler, lui flatter les cheveux en la serrant contre moi.

- Merci.

Ce remerciement m'allait droit au coeur. Je sais que plusieurs personnes me le dise, mais de la part de Bee, en ce moment précis, je le recevais comme une médaille. Je suis heureux de l'avoir aidé, de l'avoir soutenu, même si je sais que je devrais le faire pendant encore très longtemps, à chaque anicroche, à chaque problème. Il faut qu'elle sache que je serais là.

Elle fit un pas vers moi et m'enlaça, se blottissant contre mon torse. Je souris en coin, réalisant que, pour la première fois, c'est elle qui est venu à moi. Elle devrai toujours de sentir à l'aise de le faire d'ailleurs, car elle devrait savoir que jamais, au grand jamais, je ne vais la repousser. Ce serait la chose la plus stupide que je ferais si jamais ça arrivait. Alors je passais mes bras autour de son fin corps, la serrant aussi contre moi. Puis je repensais à mon modo... Bee est une fille que je ne vois pas comme les autres. Elle est unique, bien spéciale et incroyablement fantastique, mais elle ne sera malheureusement jamais à moi. Il est sérieusement temps que je me rentre ça dans la tête. Je la serre en ce moment, car elle en a besoin, mais je devrais éviter ce genre de rapprochement à l'avenir puisque, sans même qu'elle le sache, je regrette à chaque fois de ne pas pouvoir faire plus que la serrer contre moi...

Je la défis quelque peu de mon étreinte justement, et elle baisa les yeux vers la photo qu'elle tenait dans les mains. J'essayais de me faire discret en la regardant aussi. Une mignonne petite fille, je dirais d'environ un ou deux ans, qui sourit joliment. De fins cheveux bruns, des yeux pétillants de vie. Qui est-elle, je n'en ai aucune idée, mais voyant le monde sourire qu'abordait Bee, je dirait qu'elle doit être une petite personne importante à ses yeux. Je souriais aussi, lorsqu'elle reposa son visage vers moi, simplement parce que j'étais heureux qu'elle aille mieux. Elle souriait, c'est tout ce qui compte.

- C’est la petite sœur de Laura.

Elle reposa ses yeux sur la photographie et j'en fis autant. D'accord, ma virilité va en prendre un coup, mais je trouve que les petites filles c'est trop mignon. En fait, quand je serais père, chose que je vais probablement être un jour, je serais le plus heureux du monde d'avoir comme premier enfant une petite fille. Encore mieux si elle a héritée des yeux de la beauté de sa mère (car je compte avoir une femme magnifique) et de mon caractère. Du coup, le meilleur des deux monde. M'enfin bref, c'est qu'un rêve parmi tant d'autre que je partage avec plusieurs autre type, même si on a pas le courage de l'avouer.

- Ses parents adoptifs l’ont appelé Laura...

Laura, comme son amie. C'est assez significatif que de faire ça et je comprend. Et puis bon, Laura est un prénom magnifique, bien que j'ai une préférence pour Béatrice (bien que je ne puisse que penser le nom et non le dire à voix haute pour l'instant).

Bee détourna de nouveau ses beaux yeux pour apercevoir l'étendu des dégâts qu'elle a fait avec l'avalanche de livres. Elle y avait pas été de main morte, mais je ne peux pas lui en vouloir. J'ai moi-même détruis le fond de mon garde-robe par rage, quand j'étais chez moi. Même si je ne le démontre pas vraiment, je comprend sa frustration. La frustration qu'on a quand on n'y comprend rien, mais qu'on désirerait plus que tout au monde comprendre. Je comprend ça.

Apres avoir déposée la lettre et la photo sur la table, elle se déplaça vers les livres er commença à ramasser les livres, s'agenouillant au sol avec la grâce d'une ballerine. J'admire ça chez elle, elle est délicate avec tout, même les vieux bouquins plein de poussières. Je m'approchais d'elle, car je n'avais définitivement pas l'intention de la laisser tout ramasser par elle-même, un peu de galanterie voyons!

Sans lever les yeux vers moi, elle me posa une question qui m'étonna pour la moindre.

- Dis, tu crois en Dieu, toi?

Je restais bouche bée. Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Un être tout puissant, peut-être, un Dieu en tant que tel, non. Je m'agenouillais au sol aussi et quand son regard croisa le miens, je me décidais à répondre.

- Non... J'ai bien cru y croire un jour, mais j'ai abandonné... Répondis-je, à voix basse, fixant ses yeux.

J'ai essayer d'y croire, mais, avec le temps, je me suis bien rendu compte que, s'il y avait un tout puissant, il ne m'aimait pas. Avant que je n'entre ici, j'étais sur que j'étais le seul et unique humains bizarroïde au monde. J'avais ce sentiment de solitude comme ne peut pas imaginer. Je me demandais pourquoi j'étais comme ça, pourquoi moi. Puis un jour ça m'a frapper, je suis tombé sur ce gros bouquin, le même que Bee tient dans ses mains en ce moment à vrai dire, et j'ai trouvé une raison à mon existence. J'ai lu la bible de fond en comble, cherchant une réponse à ce qui semblait être mon désespoir. Finalement, en bout de compte, qu'il n'y avait pas de raison, que c'était comme ça, un point c'est tout. J'ai décidé alors d'arrêter de croire. Je n'y croyais plus. Si Dieu existait, pourquoi est-ce qu'il avait décidé que je sois ainsi.

- Tu sais... Quand tu n'es pas normal comme moi, tu finis par te dire Dieu n'existe pas car il n'y a pas de raison à ton malheur... Ajoutais-je, baissant les yeux au sol.

J'avais espérer trouver la foi, mais j'ai tout laissé tomber puis j'en suis venu à être qui je suis. C'est-à-dire un Neko blonds, aux yeux bleus qui va à l'école et qui n'a eu qu'une seule copine. Le reste de ma vie, avant, n'a plus d'importance. Maintenant, je vis au jour le jour, je me fou du lendemain ou de la veille.

- Je m'excuse de croire ça... Je suis désolé si tu y crois, mais je ne pense pas avoir ce qu'il faut pour avoir la foi... Conclus-je, en m'asseyant, passant ma main dans mes cheveux et touchant mes oreilles au passage.

Des oreilles de chat, une queue de chat. Aller dire que je suis normal après. Non, je ne suis pas normal, mais au fond, qui l'est vraiment. Je prenais les livres doucement, faisant une pile avec ceux-ci. Je levais, après un moment, les yeux vers elle, lui souriant en coin.

- Mais je crois par contre qu'il y a quelqu'un qui nous regarde, de tout haut. Peut-être pas Dieu ou quoique ce soit, simplement quelqu'un. Un être chérie ou pas. Et, franchement, je suis presque convaincu que, en ce moment, Laura est en train de te regarder et de réaliser à quel point tu t'en sors bien. Dis-je avec un sourire.

Je ne sais pas qui me regarde moi, mais il ne fait pas bien son travail. Il doit probablement être en pause café ou il dort, mais il n'es certainement pas alerte à ma vie. Pour ce qui est de la personne qui regarde Bee, je suis sur que c'est Laura. Elle va probablement envoyer, comme toute bonne meilleure amie se doit de faire, des immensités de bonheur en direction de Bee, et sais que celle-ci les mérites.

- Tu es magnifique, gentille, pleine de courage... Tu as la passion et la détermination pour faire de grande choses dans la vie, il ne faut pas que tu te fasses ralentir par les mauvais événements car, au fond, ils ne sont là que pour te faire abandonner. Je t'en pris, ne fais pas comme moi, n'abandonne pas., surtout pas. Conclus-je, sincèrement.

Elle me souriait en coin. J'avoue avoir des élans philosophes parfois, mais ça ne fait pas pour autant de moi un gourou dans l'art de remonter le moral. J'espère seulement qu'elle sera comprendre mon message, mais j'espère surtout qu'elle pourra le comprendre vite, puisque, avec mon excellente ouïe, j'entends des pas dans le corridor extérieur, qui semblent venir en direction de la bibliothèque. La bibliothécaire, je ne serais pas surpris, un autre élève, surement aussi. Reste qu'à voir la suite des événements.

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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeDim 18 Mar - 15:48

Mon regard croisa celui de Sky et pendant un moment, je me reprochai de lui avoir posé cette question. La religion était la principale cause des guerres; des Croisades à l’Holocauste, des milliers de personnes avaient été tuées au nom de la religion. D’autres se cachaient derrière elle ou en faisait leur raison de vivre. Je faisais partie du premier groupe, mais peu à peu, j’avais appris à me «détacher», en quelque sorte. Laura m’avait aidé à voir toujours le bon côté des choses et s’entêtait à dire que Dieu existait vraiment et qu’il veillait sur chacun de nous. Je m’étais parfois longuement obstiné avec elle sur ce sujet, mais son caractère têtu avait finalement eu raison de moi.

-Non... J'ai bien cru y croire un jour, mais j'ai abandonné...

Je levai la tête vers Sky. Je crois que je ne l’avais encore jamais vu aussi pensif.

- Tu sais... Quand tu n'es pas normal comme moi, tu finis par te dire Dieu n'existe pas car il n'y a pas de raison à ton malheur...

Je fronçai les sourcils et faillit répliquer «Mais tu es normal!», mais je m’abstins. Je dû avouer que le jugement des autres n’était pas toujours juste et qu’il avait beaucoup dû en souffrir. Si je n’avais pas connu de Sky avant d’apprendre son secret, aurais-je été son amie? Ou aurais-je pris peur comme tous les autres? Je baissai la tête en serrant les lèvres. La différence faisait peur aux gens. Moi, j’étais de celles qui se fondaient dans la foule et qui avaient tout sans rien demander; une famille d’apparence parfaite, une grande maison, des amis qui m’entouraient et m’aimaient…

- Je m'excuse de croire ça... Je suis désolé si tu y crois, mais je ne pense pas avoir ce qu'il faut pour avoir la foi...

Sky s’assit par terre et passa la main dans ses cheveux, accrochant ses oreilles au passage. Si Laura avait été là, Sky aurait probablement mangé une taloche ou deux. Elle était toujours optimiste, peut importe la situation. Laura refusait d’entendre que certaines personnes n’avaient pas la foi. Elle s’obstinait à dire que nous avions tous une raison d’être, qu’il suffisait de la trouver. En me remémorant ses paroles, je souris doucement. Sky prit quelques livres et en fit une petite pile sur le sol. Je mis au travail moi aussi, puis, après un moment, je levai les yeux vers Sky et m’aperçut qu’il me regardait.

- Mais je crois par contre qu'il y a quelqu'un qui nous regarde, de tout haut. Peut-être pas Dieu ou quoique ce soit, simplement quelqu'un. Un être chéri ou pas. Et, franchement, je suis presque convaincu que, en ce moment, Laura est en train de te regarder et de réaliser à quel point tu t'en sors bien.

Je figeai en entendant ces mots, puis détournai le regard. Je n’avais encore jamais pensé à cette possibilité, mais après un moment, je commençai à y croire. Si une toute autre personne m’avait dit ça, je n’y aurais pas cru. Mais, de la part de Sky… Je levai les yeux vers lui et refoulai les larmes qui me venaient aux yeux. «J’ai assez pleuré pour aujourd’hui», me dis-je. L’idée que Laura puisse veiller sur moi me rendait un peu plus forte.

«Je serai toujours là. Si tu as trop de problèmes, si ça va de travers... Je serai toujours à tes côtés, Béa.»

Une larme roula sur ma joue et je me dépêchai de l’essuyer rapidement. Laura veillait sur moi. Elle veillait sur moi…

- Tu es magnifique, gentille, pleine de courage... Tu as la passion et la détermination pour faire de grandes choses dans la vie, il ne faut pas que tu te fasses ralentir par les mauvais événements car, au fond, ils ne sont là que pour te faire abandonner. Je t'en prie, ne fais pas comme moi, n'abandonne pas, surtout pas.

C’était bien la première fois qu’on me complimentait ainsi. Je sentis le rouge me monter aux joues, mais fit tout de même un petit sourire en coin à Sky. Alors, c’est comme ça qu’il me voyait… Avec lui, à vrai dire, je ne m’étais jamais vraiment souciée de quoi je pouvais avoir l’air. Tout me venait si naturellement, un peu comme avec Laura. «Il faut vraiment que je cesse de le comparer à Laura», pensai-je avec un petit sourire. Pourtant, il y avait quelque chose qui faisait en sorte que ce n’était pas pareil et je n’aurais su dire de quoi il s’agissait. Je finis une pile de livres et me levai pour la ranger sur les tablettes. Celles-ci étaient couvertes de poussière et, sans réfléchir, je soufflai doucement. Un nuage de poussière se forma et je commençai à tousser, me maudissant de ma stupidité. Je plaçai prestement les livres et reculai de deux pas. J’entendis alors des bruits de pas qui se dirigeaient vers la bibliothèque et retins mon souffle, en dépit de toute la poussière qui flottait dans la pièce. Je lançai un regard à Sky, ne sachant trop que faire. Et si c’était la bibliothécaire? Elle allait nous punir à coup sûr pour avoir abîmé des livres, tous les deux, alors que tout était de ma faute. Mais peut-être était-ce un élève? Je l’ignorai royalement et je n’avais aucune intention de rester là pour le savoir. Je me dirigeai vers la table et fourrai mes papiers dans ma poche de jupe, avant de retourner rapidement où j’étais. Je souris, puis j’agrippai la main de Sky et le tirai vers moi, avant de m’enfuir à travers les étagères. C’était probablement l’un des gestes les plus spontanés de ma courte existence et pourtant, ça avait quelque chose d’euphorique. Je sais, c’était complètement idiot, en y repensant. Mais je me sentais incroyablement vivante, serpentant entre les étagères, n’entendant ma respiration et les bruits de pas derrière moi qui brisaient le silence. Après un moment, je m’arrêtai et jetai un regard derrière moi en souriant. Sky me rattrapa et j’éclatai de rire en voyant sa mine semi-essoufflée semi-surprise. Il tentait de retrouver son souffle et, après quelques secondes, je réalisai moi aussi que j’étais à bout de souffle. Je m’adossai à une étagère en pensant que je venais encore de fuir pour ne pas qu’on me voie.

- Désolée, dis-je alors en me retenant pour ne pas rire. Mais ça ne te rappelle pas quelque chose?...

Je fis un petit sourire en coin en me rappelant le jour où j’avais rencontré Sky, dans l’auditorium. Ça si faisait longtemps? Je baissai la tête, avant de la relever pour examiner l’endroit où nous étions. Nous nous trouvions dans un coin complètement de la bibliothèque et, à en juger par la poussière, il avait dû être oublié depuis longtemps. Les étagères formaient un peu un gros carré, avec une table en son centre. J’avançai lentement vers la table en question et je m’arrêtai, la touchant du bout des doigts.

- Tu savais que cet endroit existait, toi? demandai-je à Sky en me retournant en souriant
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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeDim 16 Sep - 22:50

Spoiler:

Ses yeux étaient toujours les mêmes, mais ils ne cessaient jamais de m'épater. Ils sont clairs, toutefois ils ont constamment cette petite étincelle de noirceur qu'il ne me tarde de remarquer chaque fois que je croise son regard. Est-ce que je suis le seul à analyser ses pupilles ainsi ou est-ce que tous les mecs qui le regarde osent faire de même? Quoiqu'il en soit, elle mérite ces yeux pleins de bonté et de paix. Elle ne l'avait pas eu facile, sa vie, jusqu'à maintenant, mais il est temps pour elle de recommencer, de remettre à neuf ses souvenirs ténébreux et penser à l'avenir qui s'annonçait, je n'en doute pas, très illuminé. Ça serait un peu comme faire une mise à jour sur un système informatique. Elle peut jeter certains dossiers qui prennent de la place pour rien et qui pourrissent son disque dur. Ok, la je m'égare.

Elle replaça les livres dans l'étagère, prenant soin, je suppose, de faire le moins de bruit possible. Toutefois, même si elle était aussi silencieuse qu'une petite souris, les pas venant du corridors s'approchaient encore dangereusement de nous. Par instinct, mes oreilles se redressèrent au garde à vous. Je me levais du sol, époussetant mon uniforme puis regardait rapidement aux alentours. Les pas se faisaient de plus en plus grave, signe qu'ils approchaient. Sans crier gare, la brunette courue vers un coin plus isoler de la bibliothèque. Je ne perdis pas une seconde et la suivis. Elle s'arrêta enfin entre deux rangées de livres. De vieilles encyclopédies qui ne devaient pas avoir été ouvertes depuis l'an 40. J'ignore depuis combien de temps cette académie est en service, mais une chose est sur, elle n'a pas une bonne équipe d'entretien ménager. La poussière recouvrant les couvertures de livres est aussi épaisse qu'un tapis. Je levais les yeux pour m'apercevoir des centaines de bouquins non-utilisés qui nous entouraient. Ça fait presque pitié de penser que tous ces livres ne sont la qu'en décoration, ne sont la que pour remplir ce coin perdu de la salle. En même temps de perdre mon temps à tout regarder, j'en profitais pour reprendre mon souffle. C'est qu'elle cours vite la Bee.

- Désolée... mais ça ne te rappelle pas quelque chose?...

Je mis mon regard sur elle en vitesse. Souriant en coin, je me souvenais de cette journée où je l'avais rencontrer dans un endroit vide comme cette bibliothèque et que nous avions fuit quelconque surveillance en nous cachant dans un coin sombres, un peu comme celui-ci. Mes oreilles continuaient de détecter les bruits tout autour, simplement par réflexe. À défaut de ne rien voir, j'en profite pour écouter. Ma vision est tellement mauvaise que je peux à peine voir la silhouette de Béatrice. Le reste est simplement un grand rideau noir à mes yeux. Je vais donc leur laisser un moment pour s'habituer à la noirceur et ne me concentrer que sur les trucs que je peux voir.

- Tu savais que cet endroit existait, toi?

Je suis tellement ne mode écoute qu'un seul bruit me fait tressaillir. Je passais une main dans mes cheveux, soupirant faiblement. Je hais me retrouver dans le noir complet, c'est incroyablement désagréable, surtout quand je ne distingue rien du tout. Franchement, à être un neko j'aurais au moins penser que je pouvais avoir des talents pour voir dans le noir. Mais non, mes habilitées de félins ne me permettent que d'entendre plus que bien, trop bien. 

- Non... Je l'ignorais... Répondis-je finalement, glissant une de mes mains sur les couvertures des livres, question de me situer dans ce petit endroit.

Un peu plus loin, la porte de la bibliothèque s'ouvrit dans un faible grincement, suivit de pas qui se dirigeaient au comptoir. On entendait facilement une dame qui chantonnait à voix basse une certaine chanson qui sonnait italienne. Je souriais en coin à l'ironie. Qui sait, peut-être que Bee connaît aussi cette chansonnette. Je posais mes mains sur la table du milieu aussi, voyant un peu mieux. Je décernais le sourire de Bee dans le noir, souriant à mon tour. On allait quand même pas se retrouver coincés comme la dernière fois. Sommes-nous destinés à nous retrouver dans des endroits comme ceux-ci à chaque fois qu'on se croise par hasard? Bon ok, on repasse pour le hasard, car elle m'avait quand même implicitement demander de venir la rejoindre.

Sous l'ironie de la situation, je riais doucement, tachant de ne pas me faire entendre. On était encore dans un coin sombre, avec une personne qui pourrait nous chopper à tout moment. Il fait encore noir...

- Je savais pas que cet endroit existait... Disons que les coins sombres c'est pas mon truc, j'aime mieux les toits d'édifices, le soleil... Je m'arrêtais  doucement, remarquant le bracelet que je lui avais offert qui ornait son bras.

Encore une fois, mon cerveau eu un déclic. Si elle le gardait, c'est qu'elle l'aimait bien, non? Je levais les yeux vers elle, maintenant capable de la distinguer parmi le décor. Elle était tellement belle. Trop belle que ça en devenait illégal. Je m'adossais contre l'étagère derrière moi, la regardant avec un sourire en coin. Soudainement, une question frappa mon esprit : est-ce que je ne suis que son ami? Quant à moi, elle représente tant à mes yeux, ça en devient débile. Mais à ses yeux, je suppose que je ne suis que son meilleur ami, voir son bon ami. Ça fait pitié de penser que moi, Sky Zatcher, le mec qui peut avoir "n'importe qu'elle fille", se retrouve à être l'ami de celle qu'il désire le plus... Mais au fond, peut-être est-ce mieux ainsi. Ça va lui éviter que je ne lui fasse du mal...

- Aller viens, on sort d'ici. dis-je en mettant ma tuque.

Je j'étais rapidement un coup d'oeil vers le comptoir de l'entrée, éclairé par une faible lumière qui aidait sûrement la bibliothécaire à finir des travaux incomplets. Elle chantonnait toujours, ce qui couvrirait sûrement nos bruits de pas. J'agirais doucement la main de Béatrice et la rira avec moi vers les portes, nous cachant dans l'ombre. Étant dos à nous, la dame ne nous remarquait pas, alors j'en profitais pour courir silencieusement jusqu'aux portes, toujours suivis de Bee. Elle était enclencher, la pousser résulterait à faire un bruit dément dans cette atmosphère calme... Oh puis on s'en fou! Je poussais la porte, ce qui alerta la demoiselle. 

-Hey, qu'est-ce que vus faites la?! Clama-t-elle en se levant promptement.

Avant qu'elle n'ajoute autre chose, je tirais Bee avec moi puis nous repartons une course dans le corridor vers la sortie du bâtiment principal. Une fois à l'extérieur, je riais à pleins poumons, profitant de l'air frais vidée de poussière.

- Aller viens, je te reconduis. Lui dis-je en passant mon bras autour de ses épaules, riant encore doucement.
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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeVen 5 Oct - 23:01

Il faut dire que l’endroit dégageait une certaine sérénité que l’obscurité ne faisait qu’accroître. Les étagères semblaient anormalement hautes, leur sommet se perdant dans le noir, et les reliures des livres se confondaient entre elles. J’avais l’impression que si je faisais le moindre bruit, j’allais déranger quelqu’un ou quelque chose. Ce qui était complètement idiot puisque j’étais seule ici avec Sky et que je le savais très bien. Malgré tout, je ne pouvais m’empêcher de penser que les livres dégageaient une aura chargée d’histoire. C’est vrai, ils devaient être sur ces étagères depuis 10 ans! Intriguée, j’étirai lentement mon bras et tirai sur la reliure d’un ouvrage vert forêt, qui souleva un nuage de poussière alors que je le prenais. Je passai ma main sur la couverture, enlevant au moins 2 millimètres de saletés, et réussis à y lire «Démographie et Culture de l’Angleterre du XVII siècle par Joshua A. Rockingham» malgré la noirceur (à grand renfort de plissements de paupières et non, je n’ai pas peur des rides). J’ouvris lentement le livre et parcourus les pages jaunies par le temps, recouvertes de petits caractères et parfois agrémentées de graphiques et de cartes. J’avais l’impression que les feuilles s’effritaient sous mes doigts, leur texture vieillie les rendant encore plus mince. Puis je replaçai délicatement le livre de M. Rockhingham sur l’étagère, en pensant avec une pointe de tristesse que personne d’autre ne le lirait plus jamais.

- Non... Je l'ignorais..., me dit Sky, répondant à ma question alors que je me tournais vers lui.

Je ne pu m’empêcher de sourire. Cela m’aurait fortement étonnée que Sky connaisse cet endroit dont moi-même j’ignorais l’existence il y a cinq minutes.

- Dans ce cas, on pourra partager le mérite d’avoir découvert cet endroit! m’exclamai-je. Bon, c’est pas les Amériques, mais quand même!

Des pas attirèrent alors mon attention et j’en déduis que ça devait être la bibliothécaire. Une chanson enfantine résonna à mes oreilles et je pouffai de rire en écoutant la bibliothécaire chantonner «Funiculì, Funiculà». J’ignorai d’où elle avait pris cette chanson pour enfant, mais son accent italien était bien le pire que j’ai vu à ce jour, sans compter qu’elle ignorait probablement qu’elle était en train de chanter une chanson qui parlait d’un funiculaire. Je sentis le regard de Sky sur moi et souris, faute de pouvoir lui expliquer la situation.

- Je savais pas que cet endroit existait... Disons que les coins sombres c'est pas mon truc, j'aime mieux les toits d'édifices, le soleil...

À présent, je pouvais voir Sky, penché sur la table. Mais presqu’aussitôt que mes yeux semblèrent s’être habitué au noir, il s’adossa contre une étagère et je ne réussis qu’à le distinguer à grande peine. Je crus cependant déceler un sourire en coin sur son visage, ce qui me fit sourire moi aussi. C’était la deuxième fois que je me retrouvais seule dans le noir avec Sky et je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était une malédiction. Pourtant, je me sentais étrangement en confiance. D’habitude, je n’aimais pas trop le noir, parce que j’avais peur de ce que je ne voyais pas. C’était toujours le cas, mais on aurait dit que… Je ne sais pas, la présence de Sky me rassurait vraiment plus que ce que j’aurais cru…

- Aller viens, on sort d'ici, me dit-il en mettant quelque chose sur sa tête – ah oui! – sa tuque.

Sky jeta un regard furtif vers le comptoir, près de l’entrée, où je supposais que la bibliothécaire se trouvait. Elle fredonnait toujours, remplaçant les mots qu’elle ignorait par ce qu’elle pensait être de l’italien. Mon verdict : pour elle, italien devait rimer avec espagnol. Mais je ne poussai pas plus loin, parce que Sky me fit un signe de la main et me tira derrière lui vers les portes. Nous nous déplacions dans l’ombre, le plus discrètement possible, et encore une fois je me sentis comme un agent secret en mission dans un film. Excepté qu’il n’y avait pas d’explosions et que l’intrigue était franchement nulle : «Les deux adolescents réussiront-ils à sortir de la bibliothèque sans se faire prendre par la (sûrement très) machiavélique bibliothécaire?» À cette pensée, je souris et sans le vouloir, trébuchai presque dans mes pieds. Je me repris de justesse, ne voulant pas attirer l’attention de la bibliothécaire sur nous, parce qu’il était vrai que l’heure de fermeture devait être largement dépassé… Et celle du couvre-feu aussi, d’ailleurs. Je suivis Sky en courant silencieusement derrière lui. Il ne restait qu’à trouver un moyen pour ouvrir la porte sans un bruit… CLAK! Je sursautai et, après m’être figée quelques secondes, m’empêchai de suivre Sky qui avait ouvert la voie d’une manière plutôt direct.

- Hey, qu'est-ce que vous faites la?! S’écria la dame.

Sky tira ma main et j’eus à peine le temps de lancer un grand sourire à la bibliothécaire qu’il m’emportait dans le couloir. Nous courûmes jusqu’à la sortie du bâtiment principal, ni plus ni moins. Dès que je mis le pied dehors, l’air frais m’assaillit et je pris une grande inspiration après avoir passé presque toute la journée à l’intérieur. Ce qu’on était bien!

- Allez viens, je te reconduis, me dit Sky en riant encore un peu.

Il passa son bras autour de mes épaules et je me blottis contre lui, faute de manteau.

- Je ne dis pas non, répondis-je en levant les yeux vers lui.

Il faisait déjà noir dehors et seuls les quelques lampadaires disposés le long du chemin nous éclairaient. Je fus très heureuse que Sky ait été là. C’était un des aspects que j’aimais bien de sa personnalité : il était incroyablement serviable. Ou alors galant, je ne savais plus trop. Il pensait toujours à me raccompagner et j’appréciais beaucoup cette attention. J’appuyai ma tête contre lui et nous entreprîmes de marcher jusqu’au bâtiment de dortoir principal, sans se presser. Je me perdis un court instant dans mes pensées et je repensai à ma journée avec une pointe d’amertume. Ma main se porta à ma poche de jupe, dans laquelle se trouvait la lettre et la photo de Laura que j’avais précipitamment dû ranger là. Je baissai les yeux, puis relevai la tête et dit spontanément à Sky:

- Merci.

Je me tournai vers lui et sourit.

- Merci d’être venu aujourd’hui, à la bibliothèque… Je… Je suis vraiment contente que tu aies répondu à mon message. Vraiment.

J’espérai seulement que mes paroles sauraient lui montrer à quel point sa présence m’avait rassurée et redonnée confiance en moi. Je savais que je ne guérirais probablement jamais d’avoir vécu ce que j’avais vécu, mais Sky m’avait redonné assez d’espoir pour avoir le courage de continuer. Malgré tout les regrets que j'avais pu avoir - et Dieu sait combien j'en avais eu - je me sentis tout simplement bien d'être là, avec Sky, en train de marcher tranquillement sous les étoiles, à des milliers de kilomètres de chez moi.
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MessageSujet: Re: Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher]   Nato nel paese delle mezza verità [Pv Sky Zatcher] Icon_minitimeLun 22 Oct - 17:40

Spoiler:

Dans mon plan de sortir dehors, je n'avais pas prévu qu'il fasse aussi froid. Bon, moi je m'habitue assez facilement au changements de température, alors il n'y a pas de problème. Toutefois, pour Bee, ça semble être l'inverse, vu la manière dont elle se blottit contre moi. J'avoue qu'étant une créature à sang chaud, je dois être une assez bonne chaufferette. Ça ne me dérangeais en aucun point, la serrant un peu sur moi inconsciemment. C'est peut-être le plus proche que je vais être d'elle à vie, autant en profiter.

- Je ne dis pas non.

Je souriais en coin puis commençais à chercher du regard par où nous diriger. Oui, en plus d'avoir une vision plus que pourrie pour voir dans le noir, j'ai un sens de l'orientation assez misérable. J'arrive cependant à repérer un endroit familier, alors je commence à y marcher en compagnie de la brunette.

- Merci.

Je m'arrêtais de penser sec. Elle avait dit quoi la? C'était tellement rare qu'on me remercie que ça en devenait marquant quand on le faisait. Je lui rendit son sourire, touché qu'elle me dise cela. Merci pour quoi par contre, je n'en sais rien.

- Merci d’être venu aujourd’hui, à la bibliothèque… Je… Je suis vraiment contente que tu aies répondu à mon message. Vraiment.

C'était naturel, je ne vois pas pourquoi elle me remercie pour ça. Je crois que, même si je n'avais pas voulu venir la voir, je me serais retrouver vers elle de façon inexplicable. Béatrice a cette force d'attraction qui m'emmène vers elle, et ça c'est indéniable. Elle était unique, pas deux comme elle, ça c'est certain! Nous continuions notre marche, puis une fois devant son pavillon, je lui souhaitais bonne nuit, accompagné d'un énorme câlin, restant ainsi quelques minutes, juste à la serrer dans mes bras. Malheureusement, à un moment, j'ai du la laisser filer vers sa chambre.

Je me retrouvais, encore une fois, seule devant la grande porte de ce dortoir où les gens dit "normaux" se trouvent. C'est assez bizarre de penser que, au fond, nous sommes pareil, mais à la fois complément différent. Est-ce simplement nos apparences qui sont différentes, ou nos vies aussi? Certes sur certains points nous pouvons nous comprendre. J'ai moi aussi un père qui ne veut rien entendre de rien ni personne, et une mère qui n'y peut rien. J'ai aussi une grande fortune qui est ô combien futile. Toutefois, nos expériences de vies diffèrent complément l'une de l'autre. Je peux par contre dire que, si il y a une chose sur laquelle nous sommes sur la même longueur d'onde, c'est bien notre façon de voir la vie, car elle continue, que nous le voulions ou non.
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