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 Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie]

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Andrew Goldsmith
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Andrew Goldsmith


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MessageSujet: Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie]   Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie] Icon_minitimeSam 28 Avr - 23:54

J’étais immobile à fixer le plafond vert de sa chambre, dans son lit… et c’était la troisième fois que ça arrivait. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi je continuais de revenir le voir, ce n’était pas dans l’ordre normal des choses! C’est un professeur et je suis un élève, alors pourquoi étais-je revenu et avais-je recommencé? Je ne savais pas, je ne me comprenais plus… La deuxième fois, je m’étais dit que je ne recommencerais pas, et j’avais tenté de rester le plus calme possible, mais lorsqu’il s’était approché un peu trop de moi, je n’avais pas réussi à résister… Il faut dire qu’il est vraiment bon, mais c’était à peine si je ne lui avais pas sauté dessus… Encore une fois, je m’étais traité d’imbécile, mais maintenant… je ne pouvais pas être stupide au point de recommencer trois fois de suite tout de même… Je me tournai sur le côté et fermai les yeux, j’avais vraiment de la difficulté à voir clair dans tout ce qui se passait… En fait, la première fois avait été parce que j’avais voulu oublier, penser à autre chose qu’à ces histoires de transformation, mais les deux autres fois, ce n’était pas ça… En fait, j’avais réellement été attiré par lui, je trouvais qu’il avait du charme, il était beau, et même s’il n’a aucun sens moral, qu’il était gentil… J’aimais tout de même sa personnalité et quelque chose me ramenait toujours à lui, même lorsque je ne voulais pas y penser… Et puis, s’il avait lui aussi recommencé, cela voulait-il dire que nous étions dans une quelconque relation? Je ne savais pas. Je me pris la tête à deux main en soupirant, je ne savais pas quoi penser bordel! C’était tellement compliqué pour rien, mais j’allais finir par virer fou si je n’avais pas réponse à propos de tout ça. En fait, je ne pouvais nier que j’appréciais la compagnie de mon professeur, il essayait de m’aider, et même si il y avait eu un certain malaise, je me sentais bien en sa compagnie maintenant, j’avais l’impression d’être moins seul… Est-ce que j’étais amoureux? Peut-être bien… mais c’était tellement bizarre, je n’arrivais pas à me faire à l’idée que je pouvais être réellement amoureux de cet homme! Nous n’avions rien en commun, rien du tout, alors, qu’est-ce qui faisait que je l’appréciais autant?

Finalement, je me tannai de tourner en rond dans mon propre esprit et décidai qu’il était temps de mettre le tout au clair. J’enfilai donc rapidement mes boxers et pris simplement le drap pour me couvrir, j’avais besoin de savoir et de comprendre, maintenant. Je sortis donc de la chambre, pour trouver mon mentor assis à la table en train de lire le journal. J’arrêtai donc à quelques pas de celle-ci avant de lancer sans préambule;

- Ok, il faut vraiment que je sache, est-ce qu’on sort ensemble, ou je sais trop..?


Je le regardais d’un air totalement sérieux, car je ne blaguais pas du tout, mais je me rendis compte que mon accoutrement ne devait pas me rendre très crédible… peu importe, je voulais une réponse et j’allais l’obtenir. Qu’elle soit positive ou négative, au moins ça me permettrait de me situer et de savoir comment agir à l’avenir, car s’il y a bien quelque chose que je déteste, c’est de ne pas comprendre la situation dans laquelle je suis… Mais je ne pouvais me mentir, j’espérais que la réponse serait bonne…
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Abhain Leslie

Abhain Leslie


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MessageSujet: Re: Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie]   Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie] Icon_minitimeDim 29 Avr - 21:10

Je me réveillai quelques heures avant l’aube, comme à l’usuel. Ce qui changeait de mon habitude, c’était la chaleur diffuse de son corps, le poids de son bras sur ma poitrine. Avec douceur et lenteur, je me libérai de l’étreinte de mon élève, m’asseyant dans mon lit, mais je ne pus m’empêcher de le contempler alors qu’il dormait. Son souffle calme soulevait ses côtes, et il serrait les bras sur lui-même, protestant tranquillement de mon absence depuis les abysses de son sommeil. Ses cheveux tombaient sur son visage à moitié enfoui dans mon oreiller, ne me laissant à apercevoir dans la pénombre que le trait franc de sa mâchoire et la courbure légère de son cou. Il me fallut malgré tout un temps pour détacher mon regard, et lorsque je le fis, l’angoisse vint nouer mes entrailles. Ça n’était point bon. Je me levai, m’habillant en silence comme je l’avais fait deux autres fois au cours du dernier mois. J’effectuai ma routine et fit le tour de mes plantes distraitement, l’esprit concentré à ne point être ailleurs, avant de me mettre à la correction de minitests sans grand enthousiasme.

Hier soir avait été la troisième fois que je couchais avec M. Goldsmith, et aussi la troisième fois qu’il s’endormait dans mes bras. À voir le malaise que la première fois avait soulevé chez lui, j’aurais cru qu’il ne recommencerait point, mais la seconde fois que nous nous étions vus en dehors des classes, je m’étais simplement approché de lui pour lui expliquer quelque chose lorsqu’il m’avait embrassé sans préalable. Nous avion fait l’amour sans plus de questions, et je l’avais dans ma tête comparé à l’une de ces nombreuses filles que je vis pour plus d’une nuit sans pourtant que rien ne se passe d’autre entre nous. Hier, c’était simplement arrivé de nouveau, et j’avais alors fait quelque chose que je n’avais pas fait depuis des années : j’avais repoussé mes pensées, j’avais ignoré mes propres réflexions parce qu’elles me déplaisaient. Maintenant que j’y repensais, j’en avais peur. J’avais peur de ce que je faisais. Je m’absorbai dans ma correction, m’empêchant volontairement de réfléchir. J’eus achevé ma tâche trop vite à mon goût, et m’empressai de m’absorber dans une autre. Mon comportement allait contre ma nature réfléchie, mais même cela, je ne voulais point y penser, de peur de ce que j’allais découvrir si je me mettais à réfléchir. Je savais vain de vouloir retarder l’inévitable, mais je ne voulais pas m’en empêcher, et cela même m’inquiétais.

Je jetai un regard à l’heure, découvrant ce faisant qu’il me restait suffisamment de temps avant le réveil de M. Goldsmith pour me laisser aller à une cuisine un peu plus fantaisiste. Je sortis de sous un comptoir une caisse de pommes, et avec la vitesse qu’apporte l’habitude, je les épluchai et les coupai en cubes. Je sortis ensuite du réfrigérateur la pâte que j’avais faite hier dans l’intention de la cuisiner aujourd’hui, puis me mis à la pétrir et à l’étendre dans les moules. Je remplis ceux-ci de pommes avant de les couvrir d’une autre couche de pâte, dessinant à l’aide d’un couteau des motifs complexes sur celle-ci, autant pour l’esthétisme que pour que la tarte respire lors de la cuisson. (Si certain peuvent penser que de manger une tarte pour déjeuner est étrange, ce ne l’est à mes yeux pas vraiment plus que de consommer de la charcuterie, comme cela se fait à de nombreux endroits en Europe) Satisfait de ma création, je fourrai le tout au four pour une cuisson d’une heure. Un regard conjoint à l’horloge et au soleil dehors me révéla que je serai juste à temps pour le réveil de mon élève s’il se levait dans les mêmes environs que les deux dernières fois. Peut-être cette fois-ci accepterait-il de petit-déjeuner en ma compagnie.

Je m’installai à table pour lire le journal du matin, que l’on avait heureusement déjà déposé devant ma porte. J’avais perdu la notion du temps lorsque j’entendis le son de la porte de ma chambre s’ouvrant, mais je ne daignai pas déposer ma gazette avant qu’il ne me demande de but en blanc :

- Ok, il faut vraiment que je sache, est-ce qu’on sort ensemble, ou je sais trop..?

Il se tenait à quelques pas de la table presque dans son plus simple appareil, vêtu qu’il était seulement d’un drap olive et de sous-vêtements bleus marine ornés d’étoiles et de navettes spatiales aux designs enfantins. Une palpitation inquiétante avait agité mon cœur et étreint ma poitrine lorsque mes yeux s’étaient posés sur lui, et lors de cette seconde où je l’avais observé, ma réponse franchissait déjà mes lèvres.

-Si tu le veux.

Je relevai mon journal sans pourtant poser les yeux dessus, quoique la tentation fût forte. J’avais désespérément besoin d’une seconde pour mettre les choses au point, et je craignais que cette mise au point ne soit que trop facile à faire. Mais pourquoi, au nom de dieu, avais-je répondu oui alors que je craignais depuis le premier jour tomber amoureux de ce garçon? Je secouai mentalement la tête, tentant de chasser la panique d’animal acculé qui grandissait en moi. Il n’y avait qu’une question à poser, mais j’en appréhendais la réponse.

Est-ce que tu l’aimes?

Oui.

…Merde.


J’allais devoir m’enfuir, partir au loin, tout recommencer à nouveau, l’oublier, l’abandonner à lui-même et me déchirer à nouveau, me rebâtir en entier pour ne pas souffrir comme avant. Je devais faire comme j’avais déjà fait tant de fois. Trop de fois. Il le fallait, pour ma survie.

Mais j’étais tellement fatigué de m’enfuir.

Pourtant… Il le faudrait, et cette idée semblait me couper le souffle autant que celle de rester et de me laisser m’attacher me terrorisait. Peut-être, un jour, mon réflexe de survie allait-il finir par me tuer au final.

Je continuai à regarder mon amant, en apparence aussi calme qu’un lac sans souffle de vent, comme si la tempête qui rugissait en moi n’existait pas. J’avais oublié de sourire, mais il était trop tard pour y remédier sans que cela ne paraisse forcé, alors je n’en fis rien. Tout ce que mon visage affichait, c’était un légère interrogation, une touche d’intérêt. Un masque parfait.
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Andrew Goldsmith
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Andrew Goldsmith


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MessageSujet: Re: Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie]   Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie] Icon_minitimeMer 23 Mai - 0:17

Je vis alors mon mentor descendre son journal un moment pour m’observer. J’eu un espèce de pincement au cœur en voyant son visage neutre, sans émotion, j’avais un peu peur de ce qu’il me répondrait… Allait-il me dire que je me faisais des idées, qu’il n’y avait absolument rien entre nous deux? Je ne savais pas, mais je n’avais pas envie d’avoir une telle réponse de sa part. De me faire dire que je n’étais qu’un jouet ne m’intéressait pas du tout, surtout que je me rendais compte face à cette peur que j’étais beaucoup plus attaché à cet homme que je ne l’avais cru… Cependant, je réussis à garder un visage sérieux pour une fois alors que j’attendais la réponse de mon professeur qui arriva beaucoup plus rapidement que je ne l’aurait crue;

-Si tu le veux

Il releva alors légèrement son journal, comme si il venait de dire la chose la plus banale du monde alors que moi, je ne bougeais pas, l’air légèrement incrédule, perdu. Je ne comprenais pas exactement sa réaction, mais j’étais trop occupé à m’interroger pour pouvoir m’en rendre réellement compte. Est-ce que je souhaitais que nous sortions ensemble? Est-ce que je voulais faire partie de sa vie alors que lui ferait partie de la mienne? Est-ce que j’étais prêt à m’engager dans quelque chose de sérieux? Est-ce que je VOULAIS me retrouver dans quelque chose d’aussi sérieux? En fait, la toute première question que j’aurais dû me poser était : Est-ce que t’es amoureux de lui, oui ou non? Je ne savais pas… je n’étais pas certain… mais se pourrait-il que je sois incertain, car je n’avais jamais réellement été amoureux auparavant? Peut-être… Bordel Andrew! Pourquoi c’est si compliqué, hein? Est-ce que tu veux de lui ou non? C’est pas si dur il me semble! Je détournai un peu le regard, et la réponse me vint naturellement; Oui. Je déposai alors de nouveau mon regard sur mon professeur pour lui répondre, l’air un peu gêné, mais avec raison je suppose;

- Euh…d’accord… oui…je veux bien.

Je souris légèrement, les joues me brûlant un peu, trouvant la situation plutôt étrange. Il fallait dire que je me sentais tout d’un coup très peu à l’aise de me tenir devant lui, simplement habillé de mes boxers, venant tout juste de rendre notre relation officielle… Ouais, il faudrait bien que je m’habille si je voulais gagner un minimum de crédibilité dans tout ça, car pour l’instant…ouais. Je me contentai alors de dire, l’air toujours aussi gêné;

- Euhm… je vais aller m’habiller, je reviens.

Je lui lançai un autre petit sourire avant de me retourner pour me diriger vers la chambre. Une fois dans celle-ci, je déposai le drap sur le lit pour pouvoir enfiler mes vêtements sans attendre. Plus je réfléchissais à ce qui venait de se passer, et plus je me demandais si c’était la bonne décision. D’un point de vue émotif, ce l’était, d’un point de vue réfléchi… un peu moins. De un, c’était mon professeur, de deux, c’était mon mentor, de trois, il avait 582 ans, de quatre, nous n’avions rien en commun et de cinq… je n’étais vraiment pas certain que c’était tout simplement légal… Considérant qu’il se faisait passer pour 26 ans et que j’en avais 17… je n’étais pas encore majeur, alors, je ne savais pas trop dans quelle position cela nous mettait… Je secouai un peu la tête. Ce n’était pas le moment de penser à ça, pour l’instant, je me contenterais de garder le tout sous silence pour être certain de ne pas me foutre dans le trouble comme j’ai toujours l’habitude de le faire accidentellement.

Je sortis donc de la chambre, me sentant maintenant beaucoup plus à l’aise puisque j’étais vêtu, mais je me sentais toujours un peu bizarre, surtout lorsque je vis M.Leslie… Non, pas M.Leslie, ça ne fonctionnait pas, nous sortions ensemble, je ne pouvais pas continuer à le nommer comme ça, ce serait vraiment trop bizarre…Mais c’était définitivement tout aussi bizarre de penser à lui avec le nom « Abhain »! Bon, voilà, une autre complication, il faudrait que je fasse VRAIMENT attention dorénavant. L’appeler Abhain lorsque nous étions à deux, et M.Leslie comme si j’étais un élève normal en présence d’autres personnes… Et merde, maladroit comme je suis, il était presque certain que j’allais finir par m’échapper… Enfin bon, ce n’était pas le moment de penser à tout ça, déjà que composer avec le tout était relativement difficile… Pas parce que je doutais de mes sentiments…enfin un peu, mais surtout pour le fait que le changement c’était fait de façon assez rapide et froide… Je m’asseyais donc devant lui sans rien dire, ne sachant pas trop quoi faire à partir de cet instant.

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Abhain Leslie

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MessageSujet: Re: Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie]   Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie] Icon_minitimeDim 27 Mai - 23:21

Les yeux de M. Goldsmith s’étaient légèrement écarquillés, et il me fixait l’air incrédule, semblant réfléchir follement. Mon cœur me semblait battre avec l’irrégularité du pouls d’un animal mourant, fiévreux. Je remarquai un léger rougissement des joues de mon élève avant qu’il ne me regarde de nouveau et n’accepte ma froide proposition, un peu mal à l’aise. Soudainement inconfortable, il jeta un regard sur son accoutrement si attendrissant et m’annonça de but en blanc aller se changer. Je ne réagis que peu ou prou : modifier mon masque neutre était plus que ce que mon cerveau affolé pouvais gérer sans révéler ma panique. Il me jeta un dernier petit sourire avant de s’enfuir, et je cachai mon visage dans mes mains dès que la porte de ma chambre fut close. Pourquoi fallait-il que cela tourne ainsi? Pourquoi fallait-il que l’amour me condamne à m’enfuir dès que je trouvais une vie confortable? Mais surtout, pourquoi, au nom de dieu, avais-je autant attendu? Qu’est-ce qui m’avait pris à ne pas m’enfuir dès le départ, à lui offrir mon aide, à laisser cette simple penchant vers l’affection qu’il suscitait en moi dégénérer jusqu’à l’amour, à me laisser m’attacher autant quand je savais pertinemment que si cela arrivait, je devrais m’enfuir? Même maintenant, je ne pouvais laisser ma promesse vacante; il me faudrait trouver quelqu’un d’autre pour la remplir, et je ne pus point me résoudre à l’abandonner sans l’y préparer d’abords. Mais pourquoi fallait-il que les choses soient aussi cruelles? Ne pouvais-je donc pas rester, ne serrai-ce que cette fois? Après tout, il était lui aussi vampire, alors il pourrait me survivre, à la différence des autres. Qu’est-ce qui m’empêchait d’essayer, juste cette fois?

La voix qui avait prononcé ces pensées était si pleine d’espoirs, de désirs, que ma peur flamba rageusement pour les éteindre. Oubliais-je déjà tous les tourments que mes amours péris m’avaient fait traverser? Oubliais-je déjà l’ombre que je fus après les morts de Kingsley et Marianne? Je gémis faiblement, étourdi par le maelström de mes pensées et la nausée qui tourbillonnait en moi. Pourquoi avais-je laissé ceci arriver?

Le bruit de la porte de ma chambre s’ouvrant me fit sursauter, et je m’empressai de me composer un masque plus avenant que l’était l’image de ma détresse. Je me sentais faible. M. Goldsmith vint s’asseoir devant moi, l’air toujours un peu mal à l’aise, et mon cœur se débattit aussi vainement que sont vains les derniers sursauts de celui que l’on noie. Je laissai mon regard le survoler, voyant soudainement en lui l’incarnation de tous mes espoirs défunts. Pourtant, je m’efforçai tout de même de lui sourire gracieusement, luttant pour jouer le jeu. Ce n’était pas si dur, me répétais-je, tentant par ces mots de tuer la tempête qui se débattait à l’intérieur. Ce n’était qu’un autre masque, une autre comédie comme j’en avais tant jouées au quotidien. Je n’avais qu’à sourire avec une tendresse légère, à pencher légèrement la tête de côté, à parler doucement. À ajouter un air entiché à mes expressions habituelles. À cacher la peur qui rendait mes jambes flageolantes alors que j’étais encore assis. La minuterie de mon four sonna et je sautai gracieusement sur mes pieds sans réfléchir. Je dus m’agripper au dossier de ma chaise pour dissimuler l’étourdissement qui me prit lorsque je me levai, camouflant ma maladresse d’un geste que je voulais volontaire, d’une caresse légère. J’offris un sourire un peu plus large à mon amant et élève, espérant que la nausée qui me prenait ne s’y lirait pas. Imitant un ton affable où perçait une teinte d’espoir, je lui demandai poliment :

-Suis-je en droit d’espérer que ce matin avec moi vous déjeuniez,
M. Goldsmith? Ou peut-être Andrew devrais-je plutôt vous appeler?


Des formalités, que des formalités. Je me sentais malade. Garde ton masque, Abhain. Garde ton masque.
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Andrew Goldsmith
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Andrew Goldsmith


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MessageSujet: Re: Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie]   Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie] Icon_minitimeLun 11 Juin - 23:25

Il me lança un sourire auquel je répondis légèrement. Je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas quoi faire, comment agir, en gros, j’étais à peu près figé là à attendre que quelque chose ne se passe et ne me sauve de cette situation plus qu’inconfortable, car c’était complètement inconnu pour moi. En fait, il n’y avait pas grand-chose qui pourrait me sauver de ce malaise persistant, je devrais faire avec et peut-être qu’après un moment il allait finir pas s’estomper, non? Ok, peut-être pas maintenant, tout de suite… je veux dire, dans ma tête, à ce moment, c’était toujours mon professeur devant moi, pas encore mon amant. Mon cerveau n’arrivait absolument pas à faire la transition en si peu de temps, trop d’information, trop de changement, trop de choses en même temps à prendre et comprendre. Mais c’était tellement bizarre, j’étais définitivement troublé, mais en même temps, j’étais content, j’étais heureux, quelque chose en moi souriait avec un air complètement attardé, et heureusement, cette partie n’avait pas pris le contrôle de mon visage.

Je sursautai presque lorsque la sonnerie du four retentie, me ramenant sur terre, me donnant une petite pause mentale avant que le tout ne se mette à surchauffer pour éventuellement exploser en plusieurs milliers de petits morceaux de cervelle grillée qui colleraient partout et qui seraient certainement désagréable à nettoyer. En gros, je pris le temps de souffler un peu et j’en étais bien content. Au même moment M.Leslie/Abhain, sauta sur ses pieds, d’une façon qui me sembla un tantinet maladroite, mais à laquelle je ne portai sincèrement pas attention. Il me lança alors un grand sourire avant de me demander poliment si je déjeunerais avec lui mais aussi sous quel nom il devrait m’appeler. Je ne répondis pas instantanément, trouvant cela un peu ironique puisque je m’étais posé la question sur les noms une peu plus tôt. Je finis donc par dire l’air plus ou moins certain :

- Euhm et bien Andrew pour nous deux et Goldsmith pour l’école… je voudrais pas que ça se sache et tout… et puis c’était tellement évident que j’ai vraiment juste l’air imbécile en ce moment à… spécifier quelque chose qui saute au visage comme ça…

Mon ton de voix avait diminué au fur et à mesure que j’avais parlé, me rendant compte que n’importe qui y aurait pensé, et que c’était tout simplement une remarque, une formalité ou je ne sais quoi. Alors que le rouge se mit à me monter un peu aux joues, je finis par me rendre compte que je n’avais toujours pas répondu à la première question, alors j’ajoutais en relevant doucement la tête, l’air toujours un peu gêné, mais souriant;

- Et je vais rester cette fois-ci…


Je ne savais absolument pas comment ça allait se passer, et c’était certainement étrange, de plus que me connaissant, je serais sans aucun doute embarrassé pendant tout le nouveau processus, mais bon, il fallait bien que je l’affronte un jour ou l’autre et que je m’y fasse maintenant que… je sortais avec lui. L’information avait toujours de la difficulté à passer dans mon esprit, mais lentement, l’idée me semblait moins étrange et improbable, quoique toujours aussi insensée et surement immorale ou scandaleuse, mais ça c’était d’un point de vue objectif, ce que j’étais très loin d’être.

M.Leslie/Abhain (ça par contre je ne m’y faisais vraiment pas), sortis donc des tartes du four, chose qui me surpris puisque c’était le déjeuner et que dans ma tête, tarte est synonyme de dessert, mais sur laquelle je ne fis aucun commentaire. Alors que je l’observais, j’eu l’impression que quelque chose était bizarre, que ses mouvements n’étaient pas aussi précis et fluides qu’à l’habitude… Je me dis que c’était simplement mon imagination, mais l’impression restait. Peu de temps s’écoula avant qu’il ne revienne avec deux assiettes, en déposant une devant moi alors que je répondis instinctivement un simple « merci ». Ça avait l’air bon et l’odeur qui émanait du plat eu tôt fait de me convaincre que ce le serait certainement. Je pris donc ma fourchette et goûtai pour constater, sans surprise, que c’était effectivement délicieux. Je relevai la tête pour regarder M.Leslie/Abhain et le complimenter sur sa cuisine quand je remarquai que son visage était réellement plus pâle qu’a l’habitude. Ok, finalement, ce n’était peut-être pas mon imagination un peu plus tôt, et j’eu tôt fait de lui demander l’air concerné et un peu inquiet;

- Est-ce que ça va?


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Abhain Leslie

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MessageSujet: Re: Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie]   Et si on mettait ça au clair? [Pv. Abhain Leslie] Icon_minitimeMer 13 Juin - 0:32

« Euhm et bien Andrew pour nous deux et Goldsmith pour l’école… » Mon cœur manque presque un battement au son de sa voix. Je surchauffe, je me surmène dans ma panique et tente de ne pas le voir tout en le regardant, de ne pas l’observer. « Je voudrais pas que ça se sache et tout… et puis c’était tellement évident que j’ai vraiment juste l’air imbécile en ce moment à… spécifier quelque chose qui saute au visage comme ça… » Mais le voilà qui rougis doucement, et le sang me monte à la tête, pulsant sous mes tempes et m’étourdissant alors que je me sens blêmir, que ses mots m’attendrissent et que je me sens presque littéralement tomber un peu plus bas, sombrer plus profondément dans cet entichement qui me tiens déjà prisonnier. Je garde mon masque en place, mais je me vois y ajouter des couches de plâtre à l’allure avenante qui se craquent et se fendent avant même d’avoir eu le temps de sécher et les recouvrir au fur et à mesure, gardant avec peine un rythme essoufflant qui me laisse pantelant. Je me détourne en souriant tendrement, je ne veux pas le voir lever la tête pour me répondre d’un air gêné, je ne veux pas entendre sa voix résonner dans mes oreilles comme un roulement de tonnerre se rythmant au battement affolé de mon cœur, mais voilà déjà qu’il parle et que l’image trop nette de son visage se peint devant mes yeux qui regardent pourtant ailleurs.

- Et je vais rester cette fois-ci…

Le tambour de mon cœur se vide de mon crane comme le ressac de la mer, et je perds pieds sous une houle trop grande, emporté par cette vague de joie et de terreur mêlées qui me déstabilise, me laisse étourdi et désœuvré face au bordel qu’est de nouveau devenue ma vie, au grand bazar qu’un sentiment fit à lui seul de mes pensées. Comme un fantôme ou un robot, je sors la tarte du four, les couverts des tiroirs, les assiettes des armoires, dissimulant le tremblement de mes mains qui ne demande qu’à envahir mon corps entier jusqu’à ce qu’il s’en affale sur le plancher. Automate, je coupe les portions et les sert, évitant discrètement de poser mon regard sur mon amant, non pas de peur de croiser le sien mais plutôt de peur de le voir et de reconnaitre dans ses traits ceux qui font battre mon cœur. Avant de m’asseoir, je prends une grande inspiration, m’accrochant pour la prochaine houle, plaquant de nouveau mon sourire-réflexe sur mon visage qui me semble figé, aussi malléable que le béton des poids sur mes épaules qui me font presque m’écraser sur ma chaise. La solidité de mon siège me semble illusoire et presque aussi étourdissante de le sol l’est à un marin après des mois en mer, si déstabilisante que le merci prononcé doucement par M. Goldsmith semble n’être qu’à peine plus fort que la brise. Je lui souris, prenant ma fourchette avec une élégance forcée.

- Est-ce que ça va?

Je sursaute presque, ma fourchette glissant légèrement hors de ma main, et je ne peux dissimuler complètement l’animal acculé au fond de mon regard alors que le sien m’observe, inquiet, et cette inquiétude est le prédateur de mon masque qui se craquèle. Je suis un fleurettiste en pleine joute, surpris alors que sa garde était basse, et un sourire maladif se glisse dans la fissure de mon masque, un sourire que je ne peux réparer une fois sur mes lèvres sans révéler l’ampleur de ma comédie. Je murmure une excuse banale, sans conviction, si impersonnelle qu’elle semble briller de sa pauvreté.

-Oh, oui, rien qu’un banal malaise, une passagère indisposition,
Probablement une chose que j’aie hier mangée,
Qui aujourd’hui vienne troubler ma digestion,
Mais rien, Andrew, dont il ne faille s’inquiéter.

Je raffermis mon sourire sur la dernière phrase, le peignant de cette touche de conviction, de confiance dont je sens mon univers se dépourvoir un peu plus chaque seconde mais que je peux toujours, au moins, feindre. Je me mords presque les doigts de la médiocrité de l’invention alors qu’une seul mot retentit encore sous mon crane tel un écho infini : Pourquoi? Mais le mal est fait, et doublement, alors je laisse passer car d’un côté je ne peux rien y faire et de l’autre la fin viendra déjà bien trop tôt, où plutôt bien trop tard, voyant ce qui en est déjà. Pourquoi, nom de Dieu!?! J’aurais envie de m’enfuir, de hurler et de disparaitre, d’oublier l’inévitable que j’ai échoué à contourner, mais je prends plutôt une bouchée de ma tarte sans trembler et son goût exquis roule dans ma bouche comme de la terre. La panique va et viens comme le ressac, aussi douce et prévisible que la musique d’un coquillage, ses coups de bélier contre mon masque semblables aux vagues d’une sauvage marée d’automne. Ses yeux me regardent toujours, et je sais que leur couleur de matinée d’hiver fait fondre mon cœur comme neige au soleil, fait fondre mon cœur comme le regard chocolat de Kingsley le faisait, comme le regard ciel de Marianne le faisait, et ce simple savoir fait souffler ma crainte comme la cruelle bise qui accompagne souvent les matinées d’hiver de la couleur de ses yeux. Ce petit morceau d’amour me laisse un gout doux-amer, douceur que je me suis refusée pour des siècles et qui me tente, me tente tellement, mais dont l’aigreur reste coincée dans ma gorge comme l’acidité de la bile.

Ma bouchée, la troisième prise dans un silence gêné, passe mal, et tandis que je ne m’étouffe pas, une sensation désagréable reste prise dans mon gosier, accentuant le gout de bile dans ma gorge, et je me décide à parler. Ma voix sort comme presque normale, à peine étranglée par cette bouchée qui s’attarde et me fait tousser en milieu de phrase.

-Désireriez-vous quelque chose pour vous abreuver?

Et soudainement l’esprit illuminé par une question banale, je fais suivre ma première question une seconde, espérant mettre fin à l’absence de conversation et lui donner une fluidité qui consoliderait mon masque.

-Et tandis que me viens cette pensée, devrais-je ici vous tutoyer? Dis-je en commençant à me lever avec l’intention de me prendre un verre, question de faire passer cette bouchée de tarte qui grattais toujours dans mon gosier.
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