L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt! [Pv; Beatrice Auditore]

Le cadran sonne, comme toujours. Exactement à la même heure, tout les matins et ce depuis mon arrivée ici. J'avais arrangé mon horloge sur mon téléphoner pour qu'elle résonne tout le temps à 5h pile. Ce matin par contre, je ne sais pas pourquoi, je me suis réveillé avant que la musique ne démarre. Je m'étais contenter de garder mon iPhone dans mes mains et de regarder les chiffres pixélisés changé à mesure que le temps passait. Quant enfin la suite de nombre tomba sur 5h00, je m'empressais de le fermé en vitesse. Le son m'avait sortit de la lune et j'avais bien fait de l'arrêter de suite puisque Jayden dort, ce qui est rare. Hier il a encore eu une crise de panique, moins grosse que normalement, mais tout de même. Je me suis contenter de lui mettre une autre couverture, il devait être 1h du matin alors.

Je me levais de mon lit tranquillement et silencieusement et me dirigeait vers la salle de bain. Je refermais la porte derrière moi et m'étirais de tout mon long. Je me regardais le miroir alors que j'attendais que la douche devienne chaude. Je passais une main dans mes cheveux, ébouriffant mees oreilles au passage. Celles-ci sont aussi affaissées qu'à l'habitude. Elles ont déjà été droites, mais il y a bien longtemps de cela. J'en a même perdu le souvenir. Je ne me souviens pas de quand elles étaient redressées. Maudit soit le fait que je porte trop souvent une tuque. Maintenant j'ai toujours l'air triste quand on voit mes oreilles ainsi. Mais bon, personne n'a la chance de les voir mis-à-part Jayden, qui dort en ce moment.

Je remarquais de nouveau ma cicatrice, qui est toujours aussi grosse que d'habitude. Je secouais la tête et en revenais à mon trin-trin quotidien. Une fois ma toilette terminée, je ressortis dans la chambre, Jayden dormant toujours. Rare, même très rare. Il doit être claqué après la nuit de calvaire qu'il a passé hier. Je ne fis donc pas de bruit en me changeant. C'est la fin de semaine, alors je mets mon linge traditionnel, pas d'uniforme aujourd'hui!

Après avoir ramassé mes clés, mon cellulaire, mon porte-feuille, je quittais sans un son et barrais derrière moi. Je quittais la bâtisse le sourire au lèvres. Une fois dehors, personne aux alentours. Bien entendu, c'est la fin de semaine et il est 5h25 du matin. Le soleil lui-même n'est pas encore levé. Et maintenant quoi!? Je fais quoi moi en attendant que la vie prennent place dans cette académie encore endormie! Ne me dite pas que je suis le seule lève-tôt de la place!

Je marchais un bon moment, respirant le bon air du matin. Le soleil de tarderait pas à se lever. Ça va faire du bien, un peu de chaleur. Parce que là là, il fait pas vraiment chaud. J'ai une veste sur le dos et j'ai presque la chair de poule. Le ciel est d'un bleu marin qui va presque tourné au turquoise.

Un flash me vient en tête. Une idée, bonne comme mauvaise. Quoiqu'il en soit, je devais la faire et maintenant, où il serait trop tard. Je courais presque pour me rendre jusqu'au dortoir des filles du programme régulier. Non, n'aillez pas de mauvaise illusions à mon égard! Je vais voir Bee!

Une fois proche, je regardais au environ. C'est évidant qu'à cette heure là il va y avoir des gardes à l'entrée. Je peux pas entrer par là, la deuxième option étant donc les murs. Malheureusement, bien que je sois douer en escalade, il n'y a pas de vigne qui monte jusqu'à sa fenêtre comme la mienne. Pas possible de grimper jusque là sans se casser la gueule. Ma dernière et seule option, le toit. Je repensais à quand Bee a du rentrer à sa chambre après être venu me visiter. Je souris à ce souvenir en me dirigeant vers l'échelle qui mène au toit. Je ne suis pas un agent secret, hélas, donc je n'ai certainement pas la clé qui ouvre la porte de secours. J'use donc de mon intelligence, aussi minime soit-elle, et texte Bee. J'aurais aussi bien pu l'appeler, mais j'ai penser que ça pourrait réveiller sa colocataire.

J'ouvris mon téléphone. Bon, espérons seulement qu'il est allumé, à ses côtés et qu'il n'est pas en mode vibration, sinon je suis dans la merde.

« Hey cocotte, viens sur le toit! ;-) (Vite!!) »

J'espère que le message sera clair et qu'elle le recevra. Ce serait dommage qu'elle manque ce magnifique lever de soleil. Je vais m'assoir sur un bloc de béton et attend patiemment, regardant le ciel avec attention, zieutant les dernières étoiles qui persiste encore à la lumière du jour qui arrive.

Un jour, quand j’avais quatorze ans, j’avais décidé d’écrire mes rêves après chaque nuit pour ne pas les oublier. J’avais tenu pendant trois jours. Le quatrième, je n’avais pas rêvé. Le cinquième, j’étais trop fatiguée pour écrire. Le sixième, c’était un cauchemar horrible que je voulais oublier à tout prix. Le septième, eh bien… Il valait mieux pour tout le monde que je ne m’en rappelle pas. J’avais parfois l’impression de faire des rêves tellement bizarres comparés aux autres. Mon «Carnet de Rêve» contenait donc approximativement trois pages. En plus, il se trouvait toujours en Italie, dans ma chambre au fond de ma garde-robe. Bref, rien qui puisse m’aider. Mais de toute façon, je n’aurais pas bougé l’orteil pour tout l’or au monde. C’était un de ces matins où on se réveillait par le faible petit éclat de soleil qui perçait à travers du rideau… Mon lit était plaqué contre le mur de la salle de bain, que j’avais sois dit en passant embelli de deux posters. Un était de Johnny Depp, l’autre était d’une marque populaire de chocolat suisse. (Oui, bon, je sais que c’était plutôt étrange, mais j’aimais bien le chocolat…). J’avais insisté pour laisser le lit près de la fenêtre à Ivy; depuis que j’avais vu un film d’horreur où une fille au regard fou s’excusait à la pluie (alors qu’il avait un orage) sous la fenêtre, j’étais incapable de m’endormir dans un lit près d’une fenêtre. Une fois, je m’étais même levé tandis que le tonnerre grondait pour m’assurer qu’elle n’était pas là. Ivy n’avait bien sûr pas gobé mon histoire, mais elle m’avait laissé le lit sans trop de résistance. Tout ça pour dire que celle-ci dormait profondément roulé en boule. Je la regardai un instant, perdue dans mes pensées confortables du samedi matin. En fait, je n’avais rien à penser. J’ignorais mes plans de la journée, mais peut-être est-ce que je pourrais voir Sky… Je me redressai soudainement, effrayée à l’idée que Sky était la première chose qui me venait en tête. Ivy remua sans se réveiller. Ça va, ça va, pensai-je. Sky est mon ami, c’est tout à fait normal de penser à lui. Je prends une grande inspiration et me calmai. J’allais me glisser à nouveau sous les couvertures lorsque ma sonnerie de téléphone de portable retentit. Je sursautai et étirai précipitamment le bras vers ma table de chevet. Je jetai au passage mon livre, des papiers et un Bescherelle par terre, mais finit par saisir mon cellulaire. J’arrêtai la sonnerie et restai figée tandis qu’Ivy ouvrai lentement les yeux. Elle me dévisagea longuement avant de sembler me reconnaître, puis devant mon petit signe désolé, elle referma les yeux et me tourna le dos. Je laissai échapper un petit soupir et m’assit le dos contre le mur. Qui pouvait bien m’appeler à cinq heures du matin? J’hésitai un moment puis, ma curiosité remportant, je regardai mes messages.

«Hey cocotte, viens sur le toit! ;-) (Vite!!)»

Je m’indignai aussitôt devant le «cocotte». Puis, une question me traversa l’esprit. Où diable Sky avait-il eu mon numéro? Je me rappelai alors que je le lui avais indirectement donné en appelant sur mon propre portable pour appeler Ivy. J’haussai les sourcils et sourit. Mon regard se porta sur la mince ouverture du rideau et la lumière orangée qui semblait vouloir le traverser. Sans attendre une minute, je laissai mes couvertures chaudes pour des habits plus décents. Mes pyjamas n’étaient que rarement appareillés. Il se composait la plupart du temps d’un pantalon coloré à motifs banals (Pois, carreaux, rayures…) et d’un chandail aléatoire. Comme en ce moment, je portais un chandail «I <3 New York» alors que je n’y étais jamais allée. J’enfilai une blouse noire et un jean foncé, puis choisit un chandail en laine noire aux motifs de losanges gris au niveau des épaules. Je contemplai le visage paisible d’Ivy et, sans le moindre bruit, je fermai le rideau afin que le soleil ne la réveille pas. Puis je sortis de ma chambre, à présent tout à fait réveillée. Je n’eus aucun mal à atteindre l’escalier qui menait au toit – Ivy l’avait bien trouvé, elle – et je le montai. Lorsque j’ouvris la porte menant au toit, je fus légèrement aveuglée par le soleil levant et mis ma main devant au-dessus de mes yeux. J’avais eu la brillante idée d’apporter un bout de bois pour glisser entre la porte et le cadre. Comme ça, je n’aurais pas à réveiller Ivy lorsque je rentrerais! C’était bien la première fois que je commettais un acte aussi réfléchi. Le seul problème était les courants d’air. Les filles qui passeraient dans le couloir risquaient d’entendre une sorte de cillement, semblable à un fantôme. Je ricanai à l’idée du «Fantôme du dortoir principal», puis revint à mes pensées. J’aperçus Sky assis sur un bloc de béton plus loin et avançai sans bruit. J’aurais pu lui faire peur, mais disons que le moment n’était pas approprié. Il semblait tellement calme et paisible que je n’osai pas le déranger. Je m’assis alors à côté de lui et il tourna la tête vers moi.

- Bou, fis-je en souriant.

Il sourit à son tour et je reportai mon regard sur le lever de soleil.

- Manque plus que des chaises longues et une piña colada! souris-je.

Une idée folle traversa alors mon esprit et j’intimai à Sky d’attendre une minute. Aussi vite que j’avais eu mon idée, je redescendis à l’intérieur (Grâce à mon intelligence supérieure, héhéhé) et allai me planter devant la machine distributrice. Je regardai un moment le choix de boissons et insérai quelques pièces qui traînaient dans mes poches. Deux cannettes tombèrent et je m’en emparai aussitôt. Puis je remontai en vitesse et sortit à nouveau sur le toit. Je lançai une cannette à Sky, qui failli la recevoir en plein dans le ventre (pour ma défense, le soleil levant m’aveuglait) et la regarda avec un air surpris.

- Tu aimes le Pepsi? lui demandai-je en souriant. Ce n’est pas très raffiné, mais ça fera l’affaire. Pour les chaises longues, c’est une autre histoire.

J’éclatai de rire et me réinstallai sur le bloc de béton. Le spectacle était magnifique. Le soleil orangé se levait et donnait un air surnaturel aux bâtiments de l’académie et à la rivière. J’avais l’impression d’être la seule personne au monde – avec Sky, bien sûr. Je comprenais à présent pourquoi il m’avait réveillée à cinq heures du matin. C’était magique.

Le ciel est magnifique, tout simplement splendide. J'ai vu à la météo qu'il allait annoncé une température assez ombrage aujourd'hui, avec un peu de brouillard et une faible plus en fin d'après-midi. Tout ça pour dire que, lors de ce genre de journée, le ciel est toujours anormalement clair et beau le matin, le soleil avant la pluie. C'est une bonne chose que je sois venu ici, bien que j'aurais pu regarder le lever de soleil sur le toit de mon dortoir, j'avais eu le pressentiment que Bee aimerait le spectacle. Je veux lui faire plaisir, du moins, j'espère qu'elle aime regarder le ciel autant que moi. Je ne sais pas d'où sort cette passion envers le ciel, mais je ne me tanne jamais de le regarder.

Après un moment, j'entendis la porte s'ouvrir derrière moi, puis des petits pas en ma direction. Je fis comme si de rien n'était, comme si je n'avais rien entendu. Bee n'est pas discrète pour deux, mais je trouvais cet aspect mignon chez elle, c'est la seule chose qui l'empêchait d'être totalement parfaite. Je ne faisais rien, la laissant s'approcher de moi. Je continuais de regarder le ciel, le regard étonnement pensif, ce qui n'est nullement comme moi. De nature, je suis joyeux, mais ce matin je me sens, comment dire, relaxe. Elle aurait pu me ''faire peur'', mais elle en a décidée autrement. Elle s'assoit à mes côtés, sans un mot. Je tournais la tête vers elle, lui souriant, simplement parce que j'adore lui sourire.

- Bou.

Elle me sourit à son tour. La lumière reflète dans ses yeux bruns qui ont pris un aspect doré avec les premiers rayons de soleil. Je ne me tannais jamais de me perdre dans ses yeux. Elle reposa ses yeux sur le lever de soleil, j'en fis de même, zieutant de temps en temps la jeune femme qui se trouvait à mes côtés. Elle était particulièrement charmante ce matin. Bien sur, elle l'est toujours, mais ce matin c'est bizarre, j'ai l'impression qu'elle a prit plus de temps pour s'arranger. Et puis se pull lui va à ravir. Je souriais de façon béate devant le spectacle qui se trouve face à nous.

- Manque plus que des chaises longues et une piña colada!

Je ne suis pas un fan de plage et tout, bien que je n'y sois jamais vraiment aller, mais je dirais pas non à une piña colada. La seule fois au monde où j'ai été à la plage était avec Lena. L'océan devant nos yeux, le bruit des vagues, la douce odeur de la mer. Ouais, c'est mon idéal du bonheur. Quoique pour l'instant, ça s'en rapproche beaucoup. Moi, Bee, le lever de soleil, le bruit du vent au travers des arbres. On peut presque dire que c'est le paradis. Je regardais Bee un instant et elle me fit signe d'attendre. Comme si j'allais partir. Je restais donc assis, comme un bon chaton, et continuais de regarder l'horizon, alors que Bee retournait à l'intérieur faire... Faire quelque chose. C'est qu'elle est intelligente en plus d'être belle, elle a penser à mettre quelque chose pour bloquer la porte. J'y aurais même pas penser.

Parlant de penser à quelque chose, je me rappelle du bracelet que je lui ai donner il n'y a pas longtemps. Genre hier, ou avant hier je ne me souviens plus vraiment, je suis aller magasiner avec une fille, parce qu'elle y tenait vraiment, et je suis tomber sur un magnifique bracelet qui était parfaitement exposé dans la vitrine d'un bijoutier. 536$ plus tard et il était à moi. Ça ne m'énerve en aucun point de dépenser de l'argent si c'est pour mes amis, si c'est pour leur faire plaisir.

Lorsque Bee revint, je me retournais à temps pour ne pas recevoir une canette en plein ventre. Elle est parti acheter des boissons. Elle n'avait pas à faire ça. Mais bon, je connais Bee depuis assez longtemps pour dire qu'elle est comme ça, trop généreuse. Je lui souris néanmoins, heureux qu'elle soit là, simplement content qu'elle soit vraiment monté sur le toit pour me rejoindre.

- Tu aimes le Pepsi? Ce n’est pas très raffiné, mais ça fera l’affaire. Pour les chaises longues, c’est une autre histoire.

Elle se mit à rire. OK, je récapitule, le bruit des vagues n'équivaut en rien au son de sa voix. Son rire est magique. Si je ne me connaissais pas mieux, je dirais que je suis en train de tomber amoureux petit à petit de cette fille, de cette seule et unique fille qui fait passer les autres comme... non-importante. En fait, elle fait paraître tout comme futile à mes yeux. Pour l'instant, je ne suis même plus concentrer sur rien d'autre que sur le mouvement de ses cheveux au vent, que je ne regarde que du coin de l'oeil.

Elle ouvrit sa boisson, mais je gardais la mienne fermée dans mes mains. Mes manches longues couvraient mes paumes posées sur le métal froid de la canette. Elle est presque gelée. Et la manière dont elle me l'a lancer ne m'incite pas à l'ouvrir tout de suite, de risque à ce qu'elle m'explose en pleine face. Je m'assis en indien sur la roche, jouant doucement avec la canette dans mes mains.

- Tu sais quoi? Un jour j'ai demander à mon père pourquoi je m'appelais Sky. Commençais-je en remettant mes yeux vers l'horizon. 

Je souris à moi-même. Je ne sais pas pourquoi je raconte ça. Peut-être que c'est ça la raison qui explique ma passion pour le ciel. Je me penchais vers l'arrière et m'appuie sur mes mains.

- Il m'a répondu, pour une fois, que lorsqu'il était jeune, il avait lui même demander à son père, mon grand-père, pourquoi les arbres étaient verts. Le vieux a alors répondu: «Parce que s'ils étaient bleus, ont les mélangeraient avec le ciel lorsqu'on regarderait en haut.» Mon père m'a baptisé Sky juste pour se prouver à lui-même que j'étais dans la norme. Que je n'étais pas un "arbre" qui sort de l'ordinaire. Alors qu'au fond, et tu le sais autant que moi, je ne suis pas "ordinaire". Racontais-je, le sourire au lèvres.

Cette histoire peut sembler moroses, voir même assez déprimante, mais j'ai appris à passer au dessus avec les années. J'ai compris que mon père et moi vivions sur des bases différentes. Il a voulu me faire passer pour quelque chose de normal alors que je suis tout le contraire.

- Ouais bon, je sais que ce n'est pas la meilleure histoire, mais ça m'a fait penser à ça!

Je me retournais et souriais à la vue de son sourire. Je tournais la canne dans mes mains, tranquillement. On dirait que ça m'aidait à passer mon stress. Stresser pour quoi, je ne sais pas. Peut-être à cause de l'énorme devoir que je dois remettre bientôt ou simplement à cause du fait que je suis avec Bee et que le moment est tout simplement parfait. Je remarquais qu'elle avait encore le bracelet que je lui avais donné. Il est vieux et usé, mais elle le porte quand même?!

- Oh Hey! Avant que j'oublie! Dis-je en me retournant vers elle.

Je sortis le bracelet que j'avais acheter hier, le passant entre mes doigts. Je prend doucement la main de Bee et le lui passa au poignet.

- Bon, je sais que ça vaut pas une canette de Pepsi, mais je le trouvais beau alors... L'autre était vieux.

Le-dit bracelet était essentiellement pareil au vieux, mais il est bien plus délicat. Une chaîne en or avec un petit pendentif de montre, mais qui fonctionne vraiment cette fois.

- Ne pose même pas de question, vois le comme un cadeau! Ajoutais-je, avec un grand sourire.

Je me fou complètement du prix, juste de voir son sourire me faisait le plus grand cadeau au monde. Je regardais le lever de soleil. Ouais ben il va falloir que j'y aille bientôt moi, j'ai plein de travail à rattraper et pour la première fois, Jayden a accepter de m'aider, plus par pitié qu'autre chose, mais quand même, c'est l'intention qui compte.

Alors qu'elle observait le bracelet, j'ébouriffais ses cheveux, comme j'aime tant le faire.

Heureusement, Sky ne m’en voulu pas pour mes médiocres talents de lancer. Ce n’était pas que j’étais nulle en sport, je ne détestais pas ça, mais je n’étais pas fan du ballon-chasseur et du lancer du poids. Il se contenta de me sourire et ne protesta pas quant au fait que je lui ai imposé du Pepsi; j’en déduis donc qu’il n’haïssait pas ça. D’un autre côté, je connaissais assez Sky pour me douter que s’il n’aimait pas ça, il ne me l’aurait pas dit quand même. Je chassai cette pensée et préférai me concentrer sur le paysage. Ce que j’aurais aimé avoir ma tablette de dessin, en ce moment! Les couleurs, le soleil se pointant timidement, les nuages orangés… Tout était vraiment irréel. D’un air distrait, j’ouvris ma cannette, faisant mine de ne pas apercevoir Sky qui me regardait du coin de l’œil.

- Tu sais quoi? Un jour j'ai demandé à mon père pourquoi je m'appelais Sky, fit celui-ci en fixant l’horizon.

Je me tournai vers Sky, prenant une petite gorgée de Pepsi. Le liquide pétilla sur ma langue et sa température froide me donna des frissons. Argh, pourquoi fallait-il que les cannettes soit toujours exagérément froide? Je tentai néanmoins d’ignorer la sensation de pétillant dans ma bouche.

- Il m'a répondu, pour une fois, que lorsqu'il était jeune, il avait lui même demandé à son père, mon grand-père, pourquoi les arbres étaient verts. Le vieux a alors répondu: «Parce que s'ils étaient bleus, ont les mélangeraient avec le ciel lorsqu'on regarderait en haut.» Mon père m'a baptisé Sky juste pour se prouver à lui-même que j'étais dans la norme. Que je n'étais pas un "arbre" qui sort de l'ordinaire. Alors qu'au fond, et tu le sais autant que moi, je ne suis pas "ordinaire".

Je souris en entendant Sky faire référence à ses oreilles de chat et me sentis privilégiée, encore une fois, qu’il se confie à moi. Enfin, pouvait-on qualifier de confidence l’origine de son prénom? Le mien n’avait rien d’extraordinaire. Il y avait des Beatrice partout dans le monde, pas seulement en Italie. La seule différence était dans la prononciation. En italien, on disait «Béatri-tché».

- Ouais bon, je sais que ce n'est pas la meilleure histoire, mais ça m'a fait penser à ça! s’exclama Sky en se tournant vers moi.

Il sourit en me voyant sourire et je souris encore plus. Sky ne cessait de tourner et de retourner la cannette dans ses mains. Je le comprenais parfaitement. J’étais moi-même incapable de rester en place; je bougeais toujours les orteils, les doigts, je jouais avec mes manches ou la plupart du temps avec mes cheveux. Je vis le regard de Sky s’arrêter un instant sur mon poignet et il se redressa.

- Oh Hey! Avant que j'oublie! fit-il.

Il sortit un bracelet de sa poche et j’étirai la tête, curieuse. Il passa le petit bijou entre ses doigts puis prit doucement mon poignet et le glissa.

- Bon, je sais que ça vaut pas une canette de Pepsi, mais je le trouvais beau alors... L'autre était vieux.

J’ouvris grand les yeux en examinant le bracelet. Je n’étais pas une experte en bijou, mais je compris immédiatement en voyant la petite chaînette en or et le pendentif en montre qu’il avait dû être hors de prix. J’ouvris la bouche pour protester, mais après une courte réflexion, je me tu. Allons, Beatrice, tu ne vas quand même pas refuser un cadeau qui vient d’un aussi beau gars… Je rougis avant même de finir ma phrase mentalement. Pourquoi est-ce que je pensais à ça? Oui, bon, Sky n’était pas mal du tout, mais c’était mon ami! Et puis, c’était clair entre nous, il n’y avait rien de ce genre! En plus, il venait tout juste de rompre avec Lena, alors… Une foule de pensées se bousculaient dans ma tête. Je me calmai aussitôt avant de paraître affolée.

-Ne pose même pas de question, vois le comme un cadeau! me dit Sky avec un grand sourire.

Qu’est-ce que je disais? Je fis immédiatement taire ma petite voix et souris à Sky. Un vrai de vrai sourire, de celui qui veut dire «J’apprécie beaucoup, mais même si tu m’aurais donné un collier en macaroni, j’aurais été heureuse quand même». Je caressai le bracelet du bout des doigts et le contemplai longuement. C’était presqu’une copie de l’autre, plus vieux, que Sky avait trouvé lors de notre dernière rencontre. De plus, le petit pendentif en montre marchait vraiment. J’appréciais vraiment toutes ces petites attentions que Sky me portait, mais j’ignorais comment le remercier à mon tour. Je ne savais pas grand-chose de ses goûts - excepté le fait qu’il jouait de la basse et du piano. Il était hors de question que je demande à une de ces filles qui tripaient sur Sky - ce serait comme signer mon arrêt de mort. Au final, je me trouvais à devoir lui demander en personne. Je m’apprêtais à m’arracher de ma contemplation lorsque Sky m’ébouriffa les cheveux. Je protestai faiblement, comme à chaque fois, mais, au fond, ça ne déplaisait pas à ce point. Je me tournai alors vers Sky, qui me regardait en souriant. Je souris à mon tour et, prenant mon courage à deux mains, lui demandai :

-Sky, t’aimes quoi comme genre de films? De musique?

Ma question pouvait paraître vraiment bizarre dans un moment pareil. En reportant mon regard sur le soleil, je m’aperçus qu’il avait pointé presque plus que la moitié de son corps. Le temps passait si vite…

Après avoir longuement observer le bijou, elle releva la tête vers moi et puis elle me fit un énorme sourire qui m'alla droit au coeur.

-Sky, t’aimes quoi comme genre de films? De musique? 

Je réfléchie un moment. Je crois bien que c'est la première fois de ma vie que quelqu'un me demande ce que j'aime. J'avais l'habitude de payer des trucs à Lena, des trucs qu'elle aimait, parce que je savais ses préférences. Du coup, je lui trouvais toujours un truc mignon à chacun de nos anniversaire, soit cinq fois. Après ça, ben il faut croire que la table a tournée. Elle a décidée qu'elle ne voulait plus de moi, qu'elle devait partir et que j'allais être dans ses jambes. Ouais bon, je réalise qu'elle partait et que je ne pouvais pas rester avec elle pour toujours, mais quand même, il a fallu qu'elle en rajoute. Qu'elle m'explique ce pourquoi elle me laissait vraiment. C'était trop d'informations rendu là. J'étais déçu qu'elle m'annonce ça, mais je me suis contenter de l'écouter, calmement. Enfin, après son discour, elle a tourner les talons et ce fut la dernière fois où je l'ai vu d'aussi près. Elle est partie quelques jours plus tard, durant lesquelles je déprimais totalement.

Bref, tout ça pour dire que Bee me prend vraimen au dépourvu. J'en sais trop rien. Je ne sais pas quoi répondre. Il y a tellement de genre que j'aime et tellement de films que j'ai vu dans ma courte vie, je ne serais même plus les compter.

- Je dirais que pour la musique c'est pas mal plus du rock alternatif ou du hard rock, puisque j'en joue et pour les films... Hmm... Je suis fan des films d'horreurs, mais j'apprécie quand même un bon vieux classique de temps en temps.

J'espérais vraiment avoir répondu à sa question. Pourtant, c'est bizarre. Ça fait quand même longtemps qu'elle et moi nous nous connaissons, mais je ne sais même pas ce qu'elle, elle aime. Je dirais qu'elle doit aimer la musique italienne et les films plus de filles. Mais bon, qui suis-je pour dire ça? Je ne peux pas affirmer ça, puisque je n'ai absolument aucune idée de si c'es vrai ou non.

- Et toi? Tu aimes quoi exactement? On dirait que tout te passionne. Du coup, c'est difficile de trouver des trucs aussi facilement comme ce bracelet.

Je pris sa main dans la mienne. Elle est presque glacée alors je le serrais un peu, question de la réchauffer. Je regardais le-dit bracelet qui brillait légèrement, éclairé par les premiers rayons de soleil de la journée.

- C'était un coup de chance de tomber sur lui. Dis-je en observant ce-dernier.

Il est vraiment bien fait dit-donc! Lorsque je l'ai acheter, j'étais accompagner par... Comment elle s'appelait déjà? Mélanie! C'est ça! C'était Mélanie. En tout cas, dès qu'elle l'a vu elle m'a demander si j'avais l'intention de le donner à quelqu'un. Je lui ai souris et j'ai répondu franchement. Ouais, j'avis l'intention de le donner à quelqu'un, quelqu'un de spécial pour moi. Elle n'a pas tout de suite comprit, mais elle a sut ce que je voulais dire après un moment. Bee est spéciale pour moi. Elle est pas comme toutes ces autres filles, elle est tellement différente qu'elle en devient une perle rare. 

Je levais la tête vers elle, lui souriant en coin. Elle fit de même, ce qui eu comme effet d'illuminer son visage. Je lâchais sa main. Au fond de moi je le savais, mais j'ai l'impression que cette fois-ci c'est vraiment clair. Bee est une perle rare, et je ne peux malheureusement pas l'avoir. C'est assez ironique venant du gars qui "peut avoir n'importe quelle fille" (selon les dires de certains). Ouais, je pourrais avoir n'importe quelle fille, mais c'est elle que je veux et c'est elle que je ne peux pas avoir. Ses yeux dorés me regardaient encore, fixant le bleu violacé des miens. J'ai vraiment le goût de la prendre dans mes bras et de l'embraser, mais on dirait que je ne peux pas.

Après un moment de silence assez intense, je secouais la tête et puis m'étira.

- Heureux qu'il te plaise. Dis-je en pointant le bracelet du menton.

Je pris la canette de Pepsi qu'elle m'a acheter.

- Bon ben, Bee la magnifique, je dois y aller. Je croyais que j'avais rien à faire, mais je réalise que j'ai une pile de devoir sur mon bureau et Jayden voudra certainement pas m'aider à les faire, alors ça risque de prendre un bout de temps. Dis-je en me dirigeant vers l'échelle.

Une fois à celle-ci, je plaçais la canette dans l'une des poches de ma veste et je commençais à descendre mais je m'arrêtais aussitôt.

- Ça sera pour une prochaine fois! Dis-je en descendant.

Je remontais encore une fois.

- Oh, en passant, je peux voir ta brassière depuis le début. Soufflais-je, un sourire malicieux aux lèvres.

Elle regarda en vitesse pour voir si mes dires étaient vrais. Elle se rendit compte bien que c'était vrai. Elle a eu beau mettre un pull par dessus son chemisier, il avait quand même un décolleté. Et puis, ben oui, je regarde là, que voulez-vous. Je suis un mec, c'est normal.

Elle releva la tête vers moi et fronça les sourcils, même si elle ne semblait pas si fâché que ça. Je lui fis un clin d'oeil et recommença ma descente, un sourire aux lèvres.

- Je dirais que pour la musique c'est pas mal plus du rock alternatif ou du hard rock, puisque j'en joue et pour les films... Hmm... Je suis fan des films d'horreurs, mais j'apprécie quand même un bon vieux classique de temps en temps.

À la mention des films d’horreurs, une foule de souvenirs surgit en moi. Toutes ces soirées où j’avais pleuré, crié et rit en m’en faire mal à la mâchoire avec Laura… Je m’en souvenais comme si c’était hier. Nous étions probablement les dernières personnes visées par les producteurs et pourtant c’était nous qui louions le plus de vidéos d’horreur au dépanneur du coin. Le caissier nous regardait toujours de travers lorsque nous posions l’étui du film sur le comptoir, enterré sous une panoplie de bonbons colorés et de suçons Hello Kitty. Sa tête lorsque nous nous avions fait des couettes sur le côté de la tête en allant louer notre film à 9h00 du soir… Le pire, c’est qu’il avait parfaitement raison; ce n’était pas du tout notre genre de film. Tout avait commencé un jour parce que Laura s’était obstiné avec un garçon de la classe en disant que les films d’horreur, elle en regardait à tous les mois. Depuis, elle se sentait obligée de le faire et elle m’avait évidemment embarquée là-dedans. Mais ces soirées étaient plutôt chouette, si nous enlevions le deux heures que durait le film. La première fois, le père de Laura était même descendu au sous-sol, paniqué comme jamais, en pensant que nous hurlions parce qu’on tentait de nous kidnapper. Vu son travail, c’aurait été plausible mais le fou rire qui s’en était ensuivi était resté gravé dans ma mémoire. Je ris un peu en me rappelant cet épisode.

- Et toi? Tu aimes quoi exactement? On dirait que tout te passionne. Du coup, c'est difficile de trouver des trucs aussi facilement comme ce bracelet.

Je cessai de rire, parce que rire toute seule n’était pas vraiment bien vu par la société d’aujourd’hui, mais surtout par surprise. Sky me prit alors la main et à son contact, je pris conscience de la froideur de ma main. Il la serra un peu, comme pour la réchauffer et le rouge me monta aux joues. Jamais je n’avais pensé que Sky retournerait ma question contre moi. Enfin, ce n’était pas une question à un million de dollars, alors je pouvais bien répondre.

-Oui, en fait, j’aime plutôt de tout, dis-je en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille avec ma main libre. Mais je dirais que j’ai un faible pour tout ce qui fait un peu vieux, tu sais, dans mon style vestimentaire comme dans, euh, les films. Pour la musique… (J’eux un petit rire) J’écoute vraiment de tout! Des vieilles chansons aux derniers succès mondiaux. J’aime beaucoup lire aussi. Mais je n’ai jamais été très forte sur les livres et les films d’amour. Les seules raisons pour lesquelles j’écoutais des films romantiques, c’étaient lorsque j’étais avec… Laura….

Mon regard s’égara pendant un instant, mais je chassai vite le visage de ma meilleure amie. Ce n’était vraiment pas le moment de pleurer.

- C'était un coup de chance de tomber sur lui, me dit Sky en regardant mon poignet.

Je compris qu’il parlait du bracelet et souris. Pourtant, il aurait pu me donner presque n’importe quoi et j’aurais été contente. Sauf peut-être de la crème après-rasage. C’aurait été, disons, un peu étrange. Et je me serais questionnée sur mon apparence faciale. Enfin, bon, j’avais vraiment le don de m’égarer dans mes pensées. Sky leva la tête et me souris en coin. J’ignorais pourquoi, mais j’étais incapable de ne pas sourire lorsqu’il me souriait et ça me rendait intriguée et heureuse en même temps. Sky lâcha ma main, mais ses yeux bleu tournant vers le mauve restèrent plongé dans les miens. Je les fixai un instant, puis baissai timidement la tête avant de reporter mon regard vers l’horizon. Le soleil était déjà si haut…

-Heureux qu'il te plaise.

Sky pointa du menton mon bracelet, puis prit sa canette de Pepsi encore fermé.

- Bon ben, Bee la magnifique, je dois y aller. Je croyais que j'avais rien à faire, mais je réalise que j'ai une pile de devoir sur mon bureau et Jayden voudra certainement pas m'aider à les faire, alors ça risque de prendre un bout de temps.

Je regardai Sky se diriger vers l’échelle, sans un mot. Pourtant, il y avait tant de choses que j’aurais voulu lui dire. Que je le remerciais tant de s’occuper de moi, de me laisser partager des moments comme celui-là. Que j’appréciais beaucoup ses petites attentions et que je n’aurais jamais les mots pour exprimer ma reconnaissance. Qu’il était un ami extraordinaire et que je ne voulais pas le perdre. Et que peut-être, un jour, j’allais tomber amoureuse de lui sans le vouloir, s’il continuait comme ça… Mes yeux suivirent ses gestes, lorsqu’il mit la cannette dans l’une des poches de sa veste, et qu’il amorça sa descente.

- Ça sera pour une prochaine fois!

Juste au moment où sa tête allait disparaître, il remonta. Je relevai la tête, espérant je-ne-sais-quoi.

- Oh, en passant, je peux voir ta brassière depuis le début, me souffla-t-il avec un sourire malicieux.

Mon corps tout entier se glaça. Pour une blague, c’était vraiment… Et merde. Un bref regard me prouva, à mon plus grand désarroi, qu’il n’avait pas tort. Quelle idiote je faisais. J’avais beau avoir un pull, j’avais omis de me rappeler qu’il avait un col en V, et que j’avais négligé de boutonner ma chemise jusqu’au cou. Je relevai la tête vers Sky, fronçant les sourcils, mais lorsqu’il me fit un clin d’œil, j’abandonnai. Il redescendit et j’attendis plusieurs minutes, au cas où, avant de me lever. Je m’approchai doucement du bord du toit et cru apercevoir la silhouette de Sky en contrebas. Je lui fis un «Allo» de la main, sans savoir s’il le verrait ou pas. Puis je tournai le dos au magnifique paysage devant moi et me dirigeai vers la porte de service. Je tirai sur la poignée et je l’ouvris, non sans un certain soulagement. Si j’avais dû rester prise sur le toit… Je m’engouffrai à l’intérieur avec un petit sourire.