Un plaisir toxique [Pv; Maxinne Delarose]

La cloche sonne, enfin!!! J'ai envie d'une cigarette depuis environ... Une heure. Bon, je sais que ce temps sans fumer peut sembler complètement insignifiant pour un non-fumeur, mais je ne peux vraiment plus me retenir. Je cours presque jusqu'à ma chambre, prend ma tuque et mon paquet de cigarette qui traine sur ma table de chevet et vais pour quitter. Sauf que, avant de partir vers la porte, je remarque que Chandu dort encore. Franchement, incorrigible cet africain. Il a pas encore comprit que lorsque la première cloche sonne, on devrait être en cours. Il n'est pas bête pour autant, moi-même je serais rester dormir ce matin, malheureusement j'avais un cours assez important avec un examen.

Une fois l'examen fait, on réalise qu'être en dernière année, ça fait chier. On doit toujours avoir plus de devoirs, plus de travaux, plus de tout. Bref, pas la joie. Mais en même temps, ça ne me change presque rien puisque je ne les fais pas. J'ai pas envie de me casser la tête à faire des trucs inutiles. Après tout, je suis ici pour une seule chose: réussir à emmener Ava ici. Que ça prenne toute ma vie, j'ai l'intention de la sauver de ce cirque débile.

Quoiqu'il en soit, aujourd'hui n'est pas la journée pur ramasser de l'argent. Après tout, je ne travaille pas aujourd'hui, ma job m'a donner un congé forcé sous prétexte que je travaille trop. M'enfin, je ne m'en plain pas, mais, du coup, je m'ennuie. Donc une fois dehors, je me sors une cigarette et l'allume. Aaaah. Ça faisait longtemps. On aura beau dire ce que l'on voudra, les patchs et les gommes à la nicotine, ça ne fonctionne pas. Ça fait trois mois que je suis ici et je n'ai toujours pas arrêter de fumer. Même avec une patch par jour et quarante gomme par semaine, je ne peux m'empêcher de sortir dehors pour en fumer une bonne.

Après un moment, je baisais le capuchon de mon uniforme, prenant soin que personne ne remarque que je suis Neko avant que je ne mette ma tuque. Je tire une bouffée de ma cigarette et remarque que quelqu'un c'était approcher de moi. Je tournais la tête et vis une fille. Plus jeune que moi, c'est évident, mais plutôt jolie. Elle me sourit gentiment. Je lui rend son sourire par politesse. Je n'ai pas l'habitude que les gens viennent me voir, mais il faut croire que, dans cette école, tout est possible.

Elle a, elle aussi, rabaisser le capuchon de son uniforme et aborde fièrement une tuque en laine blanche. Une Neko alors. Et bien, il va falloir aussi que je m'habitue au fait que je ne suis pas le seul freak de la place. Elle regardait ma cigarette et un déclic se fit dans ma tête.

- Oh excuse moi, est-ce que ça te gêne que je fume? Demandais-je, soucieux, en anglais, parce que personne ici ne comprend le norvégien.

Ava détestait que je fume, alors j'avais pris l'habitude de ne jamais fumer lorsqu'elle était en ma présence. Mais bon, encore là, mes vêtements avaient souvent l'odeur de cigarette, alors je me devais d'enlever ma veste de cuir pour ne pas l'énerver. Sauf que cette fois-ci, j'ai beau être dans un endroit où il m'est possible de fumer sans recevoir d'amende, soit près de l'entrée de l'académie (j'ai appris, avec le temps, où se situait chacun de ces endroits), je désire être poli et ne pas l'importuner avec ma fumer.

J'étais assise à mon pupitre, dans un cours de français. Cours extrêmement facile, vu ma langue maternelle. Je faisais comme si j'écoutais le professeur depuis près d'une heure. Je n'avais vraiment pas besoin de lui pour savoir qu'un déterminant doit absolument s'accorder avec le nom qu'il accompagne. Je savait cela depuis belle lurette, alors merci d'essayer de m'instruire, mais je m'en fout. La cloche sonna enfin et je puis sortir de cette prison. Je comptait aller me changer en tenue de sport pour ensuite aller m'entraîner dans le gymnase, mais, lorsque j’arrivai à ma chambre, je me rendis compte que mes vêtements n'y étaient pas. J'avais dû les laisser dans un casier... Ça m'embêtait quand même car je n'avais vraiment aucune envie de prendre trois plombes à chercher dans tous les casiers du vestiaire. Je laissa tomber et me dirigea vers ma porte en me maudissant intérieurement. J'allai passer dans l'embrasure de l'entrée au moment où je remarqua que ma tuque blanche traînait par terre. Je rabattis la capuche de mon uniforme pour la tuque mettre sur ma tête puis remonta la capuche d'un geste brusque.

Je sortis ensuite et me retrouvai dehors, à errer, sans but précis. Je me retrouvais finalement près de l'entrée de l'académie. Je m'assis sur la pelouse et m’accotai sur le mur de l'établissement en regardant autour de moi. Quelques secondes plus tard, un garçon sortit et s'alluma une cigarette. Il enleva alors rapidement le capuchon de son uniforme et mit une tuque pour cacher ses oreilles de félins. Un néko... super! Surtout qu'il me tentait avec sa cigarette...

Je m'approcha de lui avec un sourire délicat sur le visage. Je le vis prendre une bonne inspiration de la cigarette. Puis, il me vit à son tour et me retourna mon sourire.

-Oh excuse moi, est-ce que ça te gêne que je fume? dit-il, avec un accent dont je ne sus déterminer l'origine.

Je restai surprise quelques secondes, puis me ressaisis. Il était évident que presque n'importe quelle autre fille ne se serait approchée de lui que pour lui demandé d'éteindre sa cigarette, ou pour son physique. Je doit avouer qu'il était vraiment beau avec ses cheveux noirs et plats... Je rabaissis mon capuchon pour qu'il voit ma tuque.

-Oh, bien sûr que non! lui répondis-je, en riant un peu. Je voulais savoir si je pouvais en avoir une?

Je souriais de plus belle en me disant qu'il devait me trouver un peu étrange. Bah, qu'importe, je voulais une cigarette.

Son sourire s'agrandit et elle me répondit, à ma grande surprise, une réplique à laquelle je ne m'attendais pas.

-Oh, bien sûr que non! Je voulais savoir si je pouvais en avoir une?

Je lui souriais en coin. Ok... Alors là j'étais un peu heureux. Je n'avais pas croiser beaucoup de personne ici qui etait des fumeurs. Du moins, pas des classes T. Ce sont tous des fouteurs de troubles, alors c'est assez logiques que la majorité d'entre eux fument. Ça démontre probablement qu'ils sont bad et qu'ils sont au dessus de tout le monde. Quant à moi, je fume depuis que j'ai 15 ans, simplement parce que, un jour, Badgone m'en avait proposer une, "pour me récompenser" de mon travail à monter le chapiteau. Enfin bon, loin de moi l'idée de lui dire non (ça n'aurait valu une méga raclé), alors j'ai accepter. J'avais tellement tousser après que je n'en pouvais plus. Mais néanmoins, les jours passèrent et à chaque fois que je voyais Jerry, il me filait une cigarette. Alors, avec le temps, j'ai finis par les fumer, puis j'en suis devenu accro, littéralement. Je ne peux pas passer une journée sans en fumer une.

Je sortis mon paquet et lui donna un cigarette. Elle la prit, le sourire aux lèvres. Je remarquais que, contrairement à moi, elle avait des dents parfaitement normales. Aucunes canine anormalement ressortie ou quelconque truc du genre. Son sourire est très joli d'ailleurs. Je suppose qu'elle doit en attirer plus d'un.

Je pris mon lighter et alluma sa cigarette. Elle en prit rapidement une bouffée, et elle en semblait ravie. Quelque chose me dit qu'elle ne fume pas habituellement, ou, du moins, pas quotidiennement. Je lui souriais, je voyais bien qu'elle devait être le genre de fille qui profite de ces petits plaisir dangereux pour la santé. Pour moi, ça fait environ deux ans que je ne ressens plus de satisfaction à fumer. C'est devenu tellement banal que j'essaie même d'arrêter.

- Tu n'es pas trop jeune pour fumer dit donc? Demandais-je, avec un sourire mesquin.

Je m'adossais sur le mur derrière moi et la regardait. Elle semblait quelque peu choqué de savoir que quelqu'un se soucie du fait qu'elle semble jeune. Je lui donne 15, limite 16. Quoiqu'il en soit, j'espère juste qu'il n'y aura pas de police qui passe par ici, après tout j'ai donner une cigarette à une mineure. Le but ce n'est pas d'aller en prison mais bien de sortir une fille d'une prison (car, oui, on peut dire que le cirque c'est comme la prison). Mais bon, pas de char de police en vu, alors y'a pas de quoi s'inquiter. Et puis, je ne connais pas beaucoup de monde ici, autant essayer de faire compagnie.

Il me donna un cigarette et me l'alluma. Il y avait longtemps que je n'avais pas fumer je fus donc sur le point de m'étouffer, mais la mauvaise sensation disparut rapidement. Je pris quelques bouffées rapidement, pour sentir le petit effet que la cigarette me faisait.

-Tu n'es pas trop jeune pour fumer dit donc?

Il me dit cela sur un ton qui me donna envie de le gifler. Je ne le fis pas, mais mon visage devait affiché ma stupéfaction car il souri de façon mesquine. Je n'allais quand même pas lui donner raison.

-La première fois que j'ai fumé, dis-je, une fois rétablie de ma surprise, j'avais onze ans, alors pour l'âge, je crois que ça pourrait être pire, non?

Je n'en revenais toujours pas. Jamais un garçon ne m'avait dit quelque chose du genre. Peut-être ne faisait-il que rire de moi, mais j'en restait complètement abasourdi. D'habitude, les hommes, jeunes comme vieux, se contentaient de me regarder de façon très explicite, mais me dire que j'étais trop jeune pour quelque chose... non, c'était une première. Je ne comprends pas tout. Voulait-il dire que j'avais l'air trop jeune pour ça, ou qu'il ne comprenait pas que je fume à mon âge? Le monde de Riverside était si étrange... il y avait tant de complexités à la vie en société que je m'y perdait parfois. Comme ce garçon, n'était-ce pas impoli de dire ce commentaire? Ou, justement, était-ce normal? Je ne m'y retrouvais vraiment plus. Devrais-je le séduire, ou essayer de m'en faire un ami? Je penchai pour la deuxième option en pensant que ça pouvait être bénéfique.

-Et sinon, continuais-je, sur un ton un peu hautain, en quoi cela te concerne-t-il?

Je finis ma phrase avec un clin d’œil et un sourire malicieux. Je le regarda plus en détails et nota qu'il était plus grand que moi, il devait bien faire six pied, avec une assez belle carrure qui laissait deviner qu'il avait de beaux muscles cacher sous son uniforme de classe N. Ses cheveux étaient longs et assez fournis, si je puis dire. Oui, il était bien avantagé physiquement. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il était aussi aimable qu'il était beau... Quel passé avait-il eu pour fumer? Car on ne se cachera pas qu'il faut un passé un minimum douloureux pour fumer comme ça, tout de suite après un cours. Surtout qu'il avait eu l'air pressé d'allumer sa cigarette.

Il souri, cependant, je ne sus déceler le sentiment caché derrière ce sourire. J'étais presque sûr qu'il allait se moquer de moi mais soit, je ne pouvais rien y faire.

-La première fois que j'ai fumé, j'avais onze ans, alors pour l'âge, je crois que ça pourrait être pire, non?

Hmm, je ne rappelle pas de chaque moment de ma vie, mais moi à once ans j'avais déjà transporter plus de boite et construit plus de tente que cette fille pourrait jamais en faire de toute sa vie. Mais je n'en plains pas, après tout c'est grâce à sa que je me suis musclée. De plus, je suis endurant, donc je peux toujours relaxer sans penser que je faibli à chaque fois que je prend une pause. Néanmoins, onze ans pour fumer, c'est jeune. Par contre, je vois qu'elle n'a pas l'habitude de fumer tout les jours. Ça doit probablement être un truc chez elle, du genre fumer seulement dans les occasions ou les autres événements comme ça. Enfin bref, je n'en sais rien, donc ça me fais un chose de plus à savoir sur elle. Wow, les premiers pas de Luca pour avoir une connaissance, n'est-ce pas touchant.

-Et sinon, en quoi cela te concerne-t-il?

Je lui souris. C'est qu'en plus elle a du caractère, elle semble bien spécial cette petite. Je dis petite pour ce qui est de sa taille. Ben oui, c'est vrai, elle es petite, autant qu'Ava je dirais. Mais je dirais aussi petite pour l'âge, sauf que je ne suis pas encore sur de l'âge qu'elle a. J'opte encore pour le 15 ans. De plus qu'elle ne m'a pas obstiner pour me dire qu'elle était plus vieille, alors je presque sur qu'elle est encore plus jeune que moi.

- C'était juste une remarque. Dis-je, en riant un peu. Ne sors pas tout de suite les griffes.

Aah, les blagues que seuls les Neko peuvent comprendre. Ouais, il y en a un paquet. Du genre "la puce à l'oreille", "bat les pattes" et, le classique, "comme chien et chat". Tout ça, j'ai fini par m'y faire. Les artistes du cirque incitait beaucoup à me rappeler que je n'étais pas normal. Mais au fond, on etait tous un peu anormal, ce qui nous rendait normal aux yeux des autres. Sauf que moi, j'étais le seul qui etait VRAIMENT anormal. Du genre, des oreilles et une queue de chat, c'était presque dû aux radiations pour eux. La seule qui ne semblait pas trouver cela étrange était Gretta, cette vieille femme qui avait prit soin de moi jusqu'à sa mort.

- C'est juste parce que je trouvais que t'avais pas l'air d'une fille qui était habituée de fumer. Ajoutais-je, gentiment.

Je sais que je peux sembler arrogant, mais bien au contraire, je suis juste sincère. Je ne cherche jamais les ennuis, alors je ne vois pas pourquoi je commencerais. Surtout qu'elle me semble gentille. Bon d'accord, un peu hautaine sur les bords, mais gentille.

Elle s'adossa aussi au mur, juste à mes côtés. Ça faisait un baille que quelqu'un avait été aussi proche de moi. Je ne m'en plains pas, loin de là. Qui sait, peut-etre qu'on a quelque chose en commun.

- Je suis Luca, en passant.

Elle me regarda de ses grands yeux verts. Wow, assez contraste avec les miens, quoiqu'aujourd'hui ils font moins peur qu'à leur habitude.

- Et toi tu as un nom, ou je devrais juste jamais t'appeler? Demandais-je, un sourire en coin aux lèvres.

Il me souria et me répondit.

- C'était juste une remarque. Ne sors pas tout de suite les griffes.

Il dit cela en riant. Je compris évidemment l’allusion aux attributs de félins dont nous étions les pauvres victimes… haha victimes! Comme si c’était nul d’avoir ces oreilles et ces sens surdéveloppés! Ça sert très bien, surtout lorsqu’on essaie d’échapper aux surveillantes quand on sèche les cours. Je repensai à Stanley. Arrête! Ce n’est pas le moment! Je revins à l’instant présent et riais discrètement de la remarque du jeune homme devant moi.

- C'est juste parce que je trouvais que t'avais pas l'air d'une fille qui était habituée de fumer, reprit-il, d’un ton moins plaisantin.

Je souriais à cette remarque. C’était bien vrai, il y avait près de 6 mois que je n’avais pas fumé, alors, des habitudes, j’en avais d’autres disons. Je le trouvais bien aimable malgré le fait qu’il riait de moi depuis 10 minutes. Il avait une touche de charisme impossible à ignorer, surtout avec ce corps… mais pas question d’en faire des tonnes. Je ne le voulais que comme ami, pas comme amant. Il ne devait pas devenir un trophée sur mon tableau de chasse .

- Je suis Luca, en passant.

Luca hein? Je ne pourrais pas couché avec un gars qui a ce nom, alors mon problème est réglé! Non, mais ça se crie mal, Luca! Personne ne peut dire le contraire! Je le regardai dans les yeux et me dis que, si un jour je couchais avec lui, ça serait parce que j’en serais tombée amoureuse. J’espérais évidemment que cette relation reste platonique, mais on verra bien ce qui en découlera.

- Et toi tu as un nom, ou je devrais juste jamais t'appeler? me demanda-t-il avec un sourire en coin.

-Non, tu ne m’appelleras jamais, dis-je en lui faisant un clin d’œil. Sérieusement, je m’appelle Maxinne. Enchantée, Luca.

Je continuai à lui sourire. Y a-t-il seulement une chose pour laquelle je ne souris pas? Oui, mais je n’en parlerai pas. Du moins, pas tout de suite. Revenons à Luca. J’aimerais bien connaître son histoire… aucun néko ne pouvait avoir une histoire simple et facile, tous devaient avoir été maltraités ou discriminés.

-Comment t’es-tu rendu à Riverside? lui demandai-je. Je veux dire, tu ne dois pas avoir été financé par ta famille, on s’entend…

Je me rendis compte que ma question devait paraître très indiscrète, mais il n’y avait plus de moyens de rectifier le tir, puisqu’il commençait à parler.

-Non, tu ne m’appelleras jamais.

Elle me fit un clin d'oeil. Oh alors comme ça elle a un humour noir en plus. Décidément, elle semble plus intéressante que je ne le pensais. Je lui souris en coin.

- Sérieusement, je m’appelle Maxinne. Enchantée, Luca.

Maxinne. Joli nom. Ça fait très français, as de doute là-dessus. Quoique je ne pourrais pas vraiment dire. Après tout, Luca ça fait aussi Américain que Roumain ou Norvégien. Alors pour les noms, on repassera. Tout ça pour dire que, pour une française (si c'est bien ce qu'elle est), elle parle vraiment bien anglais. Je me demande où elle a dû l'apprendre. Quant à moi, c'est Jerry, à force de l'entendre dire n'importe quoi, j'ai assimiler. Et puis Ava y est pour quelque chose aussi. Quoique elle, elle venait de Suède, alors elle avait un accent assez prononcé.

-Comment t’es-tu rendu à Riverside? Je veux dire, tu ne dois pas avoir été financé par ta famille, on s’entend…

Je fus assez surpris de la manière dont elle affirme ses dires. Qui sait, peut-être que je viens d'une famille de riche qui ont assez d'argent pour ne plus savoir quoi en faire. Par contre, nous savons tous que ce n'est pas le cas. Le seul Neko que je connais, et c'est peu dire, qui est riche, c'est Sky, et encore là c'est l'argent de ses parents. Du coup, je me sens dans la norme. Dans ceux qui n'ont pas un sous pour eux, mais qui profite à fond de la vie.

- En effet. Pour qu'une famille te finance pour venir ici, il faut premièrement une famille, chose que je n'ai pas. Répondis-je en prenant une bouffée de ma cigarette.

Je me décollais un peu du mur et lui pointais la rue vide devant nous.

- Si tu marches par-là pendant environ... Quoi... Des milliers de kilomètres, tu vas arriver en Norvège. Une fois rendu là, tu cherches le Creep Circus. C'est là chez moi. Ajoutais-je, un fin sourire aux lèvres.

Ouais bon, si t'oublie qu'il faut nager pendant super longtemps, monter des montagnes et traverser des étendus de neige, oui tu peux y arriver. Ma vie entière est là-bas.

- Tu as donc devant toi The Crow, l'homme "loup", monstre du Creep Circus. Conclus en me réadossant au mur.

Je jetais ma cigarette dans le cendrier et la regardais.

- À chacun sa vie. Dis-je avec un sourire. Il faut juste croire qu'ils avaient pas compris la mienne, puisque je ne suis techniquement pas un loup, mais bien un Neko.

Je riais quelque peu, repensant au nombre de fois où les gens m'ont prit pour un loup-garou et non un Neko. Ouais bon, j'avoue que quand tu me vois, tu crois que je suis un loup, avec mes oreilles pouture et mes canines ressorties.

- Et toi? Tu viens de loin aussi? Demandais-je.

C'était une autre façon de demander si elle venait d'Angleterre ou pas, mais aussi d'en savoir un peu sur sa vie. Est-ce que comme moi, et la majorité des gens ici, elle était orpheline? Avait-elle vécue une vie de démence comme nous tous ou, au contraire, elle se la coulait douce tous les jours?

-En effet. Pour qu'une famille te finance pour venir ici, il faut premièrement une famille, chose que je n'ai pas.

Il me surprit par le ton désinvolte avec lequel il dit cela. C'est rare de rencontrer quelqu'un qui vit aussi bien avec le fait qu'il soit orphelin... je crois. Quoiqu'avec mon étroite connaissance des gens en général, il se peut que je me plante complètement. Après sa déclaration non-officielle, Luca prit une bouffée de cigarette et se remit à parler.

-Si tu marches par-là pendant environ... Quoi... Des milliers de kilomètres, tu vas arriver en Norvège. Une fois rendu là, tu cherches le Creep Circus. C'est là chez moi.

Wow, un Norvégien! J'ai toujours trouvé que la Norvège avait de magnifiques paysages. Tout semble vert et paisible là-bas. S'il y a un endroit où je pourrais m'exiler aussi longtemps que je le veux, ce serait bien dans ce beau pays. Il me semble paradisiaque. Sûrement que Luca ne dirait pas la même chose... ce que je savais, c'était que la France, ce n'était pas aussi original, ni aussi nordique que cela. En tous les cas, il me fit un petit sourire et reprit la parole.

-Tu as donc devant toi The Crow, l'homme "loup", monstre du Creep Circus.

Il se ré-appuya le dos sur le mur derrière lui et jeta sa cigarette dans un cendrier. Je le regardais, stupéfaite, mais le regard respectueux. Lui aussi me regarda et ne baissa pas une fois le regard.

-À chacun sa vie, me dit-il, avec un sourire. Il faut juste croire qu'ils avaient pas compris la mienne, puisque je ne suis techniquement pas un loup, mais bien un Neko.

Il me sembla que sa phrase était assez profonde... malgré qu'il ria un peu à la fin. Je me demandai encore une fois quel âge il avait. Il ne pouvait pas avoir 16 ans ou moins, pas après avoir dit cela.

-Et toi? Tu viens de loin aussi?

-Certainement pas d'aussi loin que toi, ça c'est sûr! lui dis-je, avec un sourire.

Je finis ma cigarette et la jetais moi aussi dans le cendrier. Je me croisai les bras en m'approchant de lui pour aller me placer à ses côtés sur le mur.

-Je viens de la France, plus précisément de Marseille, reprenais-je, même s'il ne devait pas savoir où cela se situait.

Je repensai à ce qu'il avait dit plus tôt, et je le regardai vraiment une autre fois. C'est vrai que son physique pouvait porter à confusion. Je m'imaginai ses oreilles et me rendis compte qu'il pourrait réellement ressembler à un loup.

-J'ai été abandonnée par mes parents à ma naissance, racontais-je. À même le pavé de la place publique. Un homme m'a recueilli et j'ai dû lui payer une sorte de dette, je pense comprendre ce que tu as vécu. Je ne le sais pas, je le comprend...

Je lui fis un sourire qui voulait dire que je n'en parlerais pas plus avant.

-Certainement pas d'aussi loin que toi, ça c'est sûr!

Elle jeta sa cigarette. Juste de la sentir me donna envi d'une autre, mais je repensais à ma résolution. J'essaie d'arrêter bordel! Elle vint se placer s'adosser aussi au mur à mes côtés.

-Je viens de la France, plus précisément de Marseille.

J'essayais tant bien que mal de ma refaire la carte du monde dans ma tête. Impossible. Je suis en mesure d'aide pour une raison. Je connais la Norvège, étrangement les l'emplacement des états-unis, mais je ne sais as parfaitement où se trouve la France. C'est pas plus loin que la Norvège d'après ce qu'elle dit. Ça a prit 5 heures d'avion pour venir ici. Alors si je vais rapidement le calcul, la France doit se trouver à moins de temps que ça. Donc soit très poche d'ici ou à environ 4 heures de vol. Wow, penser autant ça donne mal à la tête. Et puis, c'est où Marseille bon sang?!

C'est pathétique de réaliser à quel point ma culture général se va pas plus loin que de savoir comment monter un chapiteau.

-J'ai été abandonnée par mes parents à ma naissance.

Ooh... Dure la vie. Au moins j'ai eu la chance de ne pas connaitre mes parents. Peut-être étaient-ils sur le point d'analyser où ils allaient me jeter avant qu'ils ne prennent cet accident. Ou peut-être étaient-ils des jeunes bourgeois super gentils. Si c'était le cas, la vie fait bien mal les choses... Mais bon, je préfère me dire qu'ils étaient un peu monsieur et madame tous-le-monde, comme ça c'est plus simple que de m'imaginer ses scénario sur leur peut-être vie de dealer de drogue ou de riches aristocrates.

- À même le pavé de la place publique. 

Je n'aurais jamais penser dire ça un jour, mais je suis chanceux. Ouais bon, chanceux est un bien grand mot, mais je préfère dire ça que de me plaindre sur mon sort. À l'entendre, elle a dû en voir de toute les formes et de toutes les couleurs [HRP: Oh wow, quand tu réalise tout les côtés de cette phrase]. Déjà qu'elle a été abandonnée, ça fait quelque chose à entendre. Elle doit être seule, mais, au fond, ne le sommes nous pas tous un peu?

- Un homme m'a recueilli et j'ai dû lui payer une sorte de dette, je pense comprendre ce que tu as vécu. Je ne le sais pas, je le comprend...

Je lui souriais en coin. C'est bien la première personne au monde qui me dit qu'elle me comprend. Tous (ben la majorité du moins) les artistes du cirque etait des gens normaux, avec certaines habiletés qui les rendaient spécial. Quant à moi, c'était 100% vrai, 100% monstrueux.

- Ouain... Les dettes, je comprends ça. J'ai travailler pendant 8 ans dans ce cirque à la con et j'ai jamais eu une foutue paye. Je riais à l'ironie de tout cela.

Je n'ai jamais demander quoique ce soit de la part de Patron. En fait, personne n'a jamais oser. Je suppose que s'il m'avait vraiment payer depuis le début, je serais un homme riche aujourd'hui. Après tout, j'ai travailler pendant huit ans sans jamais dépenser quoique ce soit (difficile de dépenser quand t'as pas un sous). Si je compte que j'aurais probablement dû être payer cinq ou six dollars de l'heure. Ça fait un paquet d'argent à la fin de l'année. Je travaillais huit à dix heures par jours, sans compter les repas.

- Mais bon, aujourd'hui je me rattrape en travaillant honnêtement. J'essaie de ramasser de l'argent. Surtout pour pouvoir m'acheter plus de patch, ça coûte cher c'est foutus trucs! Di-je en roulant la manche de mon uniforme, dévoilant un carré de tissu blanc appliqué sur ma peau.

Ça fonctionne pas. J'ai encore envie de fumer. Je sors donc mon paquet De cigarette, c'est vraiment un addiction. Je supporte même pas de vivre sans pendant une heure!

- On aura beau dire que ce que l'on veut, les gommes et les patchs ça sert à rien! Dis-je, un sourire ironique aux lèvres.

Elle me regardait du coin de l'oeil. Je lui souris.

- T'en veux une autre? Demandais-je, en lui montrant le paquet.

-Ouain... Les dettes, je comprends ça. J'ai travailler pendant 8 ans dans ce cirque à la con et j'ai jamais eu une foutue paye.

Ah, comme je comprenais ce qu'il voulait dire! Je n'avais moi-même jamais eu d'argent pour moi. La seule que j'ai touchée revenait automatiquement à ce vieillard qui m'a accueillit cette journée là. Luca ricana de façon ironique, ce qui me fit redescendre sur terre.

-Mais bon, reprit-il, avant que je ne dise quoi que se soit, aujourd'hui je me rattrape en travaillant honnêtement. J'essaie de ramasser de l'argent. Surtout pour pouvoir m'acheter plus de patch, ça coûte cher c'est foutus trucs!

Il releva ensuite une manche de son uniforme pour me montrer un carré blanc, apparemment en tissu. J'avais déjà entendu parler de ces trucs! Ils étaient sensés vous enlever l'envi de fumer, dans ce cas-ci. Des patchs! Voilà comment ça s'appelait. Je n'avais personnellement jamais essayé, car je n'étais jamais devenue accro à quelques choses. Le jeune homme devant sorti encore une fois son paquets de cigarettes.

-On aura beau dire que ce que l'on veut, les gommes et les patchs ça sert à rien!

Il eu un sourire aussi ironique qu'une minute auparavant et je vis qu'il ne pouvait se passer de ces petits tubes de nicotine. Je regarda le paquet du coin de l’œil. Lorsque je leva mes yeux vers les siens, je remarqua qu'il me souriait toujours, mais sans ironie cette fois.

-T'en veux une autre? me demanda-t-il.

Je pesa le pour et le contre rapidement dans ma tête. Après tout, pourquoi pas? Je fis un sourire en coin pour répondre simplement, puis il tendit les cigarettes vers moi.

-Merci, lui dis-je, en même temps que j'en prenais une.

Je continuai à le regarder pendant qu'il allumait la sienne.

-Tu sais, si tu n'arrives pas à arrêter de fumer, tu devrais te trouver une passion ou un passe-temps qui te fasse oublier de sortir ton paquet.

Je souriais en coin face à ce que je venais de dire. Je tourna la tête pour croiser son regard. Je voulais vraiment voir comment il allait réagir. Malheureusement, je ne pus définir ce qui se passait dans sa tête pendant que nous nous regardions. Soit j'étais vraiment nulle pour deviner les réactions, soit trop d'émotions différentes se bousculaient dans sa tête. Je gloussa un peu en le voyant comme ça.

-Si tu n'es pas d'accord, c'est pas grave hein!

Je leva mes mains, comme pour dire que je n'avais rien fais de mal. Je continua à rire discrètement pour ne pas le vexer, mais je me trouvais tellement incapable lorsque je me disais que je n'avais pas été en mesure de deviner ce qu'il pensait, que je ne pouvais faire que cela, rire.

Je leva la main pour prendre une nouvelle fois une cigarette. J'espère sincèrement qu'il n'y a aucune police autour. On a beau être dans un endroit où il nous est permit de fumer, je n'ai pas l'âge pour (au Japon du moins) et elle non-plus (c'est plus que certain).

-Merci.

Je fais du trafic de cigarette avec les jeunes maintenant, c'est nouveau ça. Si Ava me voyait, je crois que je me mériterais une bonne claque en arrière de la tête, simplement parce que je fume encore, sans vraiment vouloir m'arrêter. C'est elle qui m'a demander d'arrêter, j'avais légèrement réussi avant de venir ici, mais l'envie à été plus forte que moi, j'en étais incapable. Sitôt sorti de l'aéroport, je m'en suis fumer une, sans aucune regret. À mon avis c'est ma façon de me relaxer, mais à son avis, c'est juste une façon plus rapide et facile de me tuer. Mais bon, j'aime trop fumer pour arrêter, sauf que je continue de penser que, pour mon bien, je devrais arrêter. Alors donc, je m'y mets dès demain (procrastination, quand tu me tiens!).

J'allumais ma cigarette, presque machinalement, trop automatiquement. Puis senti le regard de la petite blonde sur moi. Quoi encore?

-Tu sais, si tu n'arrives pas à arrêter de fumer, tu devrais te trouver une passion ou un passe-temps qui te fasse oublier de sortir ton paquet.

Une passion? Un passe-temps...? J'ai jamais eu le temps de soufflé quand j'étais au cirque, alors je vois pas pourquoi j'aurais eu le temps de me trouver un passe-temps. Pour ce qui est de la passion, je n'aime rien en particulier. Bon, il faut avouer que j'ai toujours eu une certaine attirance pour les appareils photos, mais ces trucs était pour moi aussi inaccessible que la caverne d'Ali Baba. C'est que ça coûte vachement cher une camera! J'ai définitivement pas l'argent pour m'en payer un. Err... Penser à ça ne me fait qu'encore plus penser au fait que je suis paumer et délibérément sans option.

-Si tu n'es pas d'accord, c'est pas grave hein!

Je la regardais, qui disait cela comme pour se défendre. Cela dit, elle a pas tord. Après tout, je devrais franchement me trouver un hobbies, ça me tiendrait loin de la cigarette. Si possible, je devrais pratiquer ce hobbies le plus loin possible d'une zone fumeur, car bien que je le goût de la cigarette m'attire, il en est tout autant pour l'odeur.

Je souriais en coin. Et elle, la petite demoiselle, qu'est-ce qu'elle peut bien aimer faire au juste? Elle semble tellement fragile, tellement sereine, je la verrais bien faire du ballet ou un truc de fille comme ça. Mais les apparences sont parfois trompeuses, peut-être qu'au fond elle fait des choses extreme et s'adonne à des sports plus "d'adultes" (bien que j'en ai souvent fait et que je ne considère pas comme un adulte).

- Touché. J'ai pas vraiment de passion... Mais toi, tu aimes faire quoi dans la vie? Demandais-je, l'air relâcher.

Je lui allumais mon lighter sous le nez pour qu'elle allume sa cigarette, encore éteinte, en attendant sa réponse. Ça m'intrigue. La curiosité n'est pas mon truc, mais étant donné qu'on est dans ce sujet là, autant essayer de l'explorer un peu plus, question aussi d'en savoir un peu sur elle.

Je riais dans ma barbe lorsque je vis Luca faire un petit sourire en coin. Vraiment chou, ce garçon. Ce jeune homme, devrais-je dire. Plus je le regardais, plus je le trouvais attirant. Il avait l'air très décontracté et calme, presqu'amusé par ce que j'avais dit, ou par ma réaction, l'un ou l'autre.

-Touché, dit-il. J'ai pas vraiment de passion... Mais toi, tu aimes faire quoi dans la vie?

Il approcha son briquet et fit reprendre vie à la flamme, visiblement dans le but que j'allume ma cigarette. Chose que je fis. J'en pris une bonne bouffée, puis je partis d'un rire sincère, mais discret. Ce que j'aimais faire? Haha, il devait penser que j'allais répondre quelques choses comme le cheerleading, ou d'autres occupations futiles de collégiennes. Quoique ce n'était pas si loin de la vérité... On pourrait dire que mes passions était assez féminines. Surtout le chant et le piano.

-En vérité, je me passionne pour le volley-ball, répondis-je, toujours très souriante. Je suis très agressive sur le terrain, ça m'aide à canaliser toute ma colère de façon saine. J'aime aussi beaucoup le piano et le chant.

Je repensais à la dernière fois que j'avais joué pour le plaisir. C'était en arrivant à Riverside, lorsque j'ai rencontré Jade. Juste à cette pensée, j'eus des frissons dans le dos et une chaleur bien connue me prit au bas-ventre. Du calme Maxinne, ce n'est qu'un souvenir, ce n'est pas en train de se passer. Tu es avec Luca, alors poursuis ton but et deviens son amie.

-Alors, repris-je, tu n'as vraiment aucune passion? Le football, le basket, la guitare... n'importe quoi?

J'avais de la difficulté à croire que l'on pouvait vivre sans passion... à moins d'être très religieux. L'était-il? Ça m'étonnerait, surtout venant d'un néko, mais sait-on jamais?

-La religion, peut-être? m'essayais-je, sceptique.

Je n'y croirais pas, même s'il me disait qu'il prie tous les soirs et que son chapelet ne le quittes jamais. Pas avec ce qu'il m'avait conté un peu plus tôt sur son passé. On ne peut pas croire en Dieu lorsqu'on vit un enfer pendant la plus grande partie de notre vie. Encore moins quand on naît avec une « malédiction », comme disent certains nékos. De mon côté, je n'y crois pas parce que, si le Dieu Unique existait, Il ne laisserait pas de pauvres gens souffrir chaque jour de leur vie et ne permettrait certainement pas à des ordures de vivre pour faire du mal aux autres qui essaient seulement de faire leurs petites vies tranquilles. En gros, Il ne nous auraient simplement pas créés avec un côté sombre.

J'attendis la réponse de Luca en continuant à fumer ma cigarette.

-En vérité, je me passionne pour le volley-ball.

Elle me souriait toujours. C'est bien puisque, après tout, la majorité des gens ici sont assez asocial. Enfin bon, je palée généralement. Je n'ai parler qu'à très peu de monde, mais ça m'a un peu fait un choc de voir à quel point certaines personnes sont extrêmement pessimiste. Oui, d'accord, je le concède, la vie n'est pas toujours rose et facile, mais on se doit de lui laisser une chance. Les choses finissent toujours par s'arranger en bout de compte. Je prend en exemple Greg Deril, c'était un acrobate au cirque. À une représentation, un recruteur de talent se trouvait dans l'audience. Je n'étais pas très ami avec Greg, mais j'ai tout de même été heureux d'apprendre que, après le spectacle, il s'était fait engager par l'agent de talent. Il le méritait car, comparer au autre qui ne faisait que des illusions de talent, il avait vraiment beaucoup d'expérience dans ce qu'il faisait. Alors le recruteur a donné une bonne somme d'argent à Patron, qui lui a docilement vendu Greg. Car, oui, étant lié au cirque, Patron s'est réservé l'entière décision sur nos avenir. Tu entrais dans la troupe, tu n'en ressortais pas avant un long moment à moins que Patron n'en décide autrement ou à moins de fuir, comme moi j'ai fais.

- Je suis très agressive sur le terrain, ça m'aide à canaliser toute ma colère de façon saine. 

Elle est tellement petite et semble tellement fragile. Comment peut-elle être "agressive?" M'enfin bref, pour moi, elle ne représente nullement une menace, en fait elle me fait bien rire. Peut-être à cause de ses aires de grandes dames du haut de ses cinq pieds rien ou à cause du fait qu'elle est tellement à l'aise avec moi, même si on ne s'ait franchement franchement parler.

- J'aime aussi beaucoup le piano et le chant.

Tiens ça je ne m'y attendais pas. Le piano et la chant? D'accord, certes, les gens sont assez introverties ici, mais une grande partie des étudiants sont incroyablement talentueux, ce qui ne fait que me faire réaliser encore plus à quel point je suis nul de n'avoir aucune passion ou talent.

-Alors, repris-je, tu n'as vraiment aucune passion? 

J'en ai bien peur... À moins qu'on peut considérer "dormir dans les bras de sa petite amie" une passion car c'est la seule chose que je puisse faire bien en réalité. Bon ça et... Vous avez compris. Bref, je fais bien ce que la majorité des couples d'adolescents font normallement.

-Le football...

Je ne me suis jamais vu sportif. En fait, je sauterais aisément les cours d'éducation physique pour aller simplement dormir, le tout sans aucun regret.

- Le basket...

Je suis grand, oui, mais je ne me vois pas non-plus pratiquer ce sport. J'en jouais souvent, lorsqu'on avait rien à faire ou temps de pause au cirque, mais ça s'arrêtais là. Il n'y avait pas grand chose qui me "passionnait" dans ce sport.

- La guitare... 

Hmmm, c'est une idée. En fait je n'ai jamais touché à quelconque instrument de ma vie. Patron détestait la musique, alors il ne nous etait pas parmi de jouer d'une instrument à l'exterieur ou à proximité du site du cirque. Bref, partout où Patron pouvait l'entendre (et dieu sait qu'il avait une bonne ouïe). Il n'y avait qu'un seul artiste qui jouait, justement, de la guitare. Il allait s'installer dans la forêt pour jouer, enfin, on en jugeait ainsi puisqu'on le voyait partit tôt le matin, s'engouffrer dans le paysage, et revenir le soir, sa guitare toujours en main. C'était un peu chiant à la longue puisqu'il s'absentait toujours lorsqu'on devait faire des grosses tâches. C'était probablement sa manière de se défiler du boulot.

- N'importe quoi?

Je souriais. C'est étrange à quel point ça semble l'intéresser ce que je fais. Pourquoi est-ce qu'elle insiste à ce point, aucune idée, mais c'est assez sympa au fond. Après tout, ça fait la conversation. Fumer seul c'est déprimant, être deux c'est déjà moins pire.

-La religion, peut-être?

Je m'étouffais une seconde avec la fumer de ma cigarette. La religion?! Sérieusement? Je défis à quiconque de trouver un Neko qui est croyant. Faut pas chercher loin puisqu'il n'y en a pas. Pourquoi dieu aurait eu la méchanceté de mettre au monde des gens comme nous. Du moins, c'était pas très génial de sa part de nous doter d'attribut qui allait nous faire vivre la vie dur.

- Pff, ouais, bien sur, la religion. Excuse-moi si tu es croyante, mais je ne crois pas à ces conneries. Et puis, si j'étais croyant, j'aurais déjà briser un bon nombre de règle qu'on retrouve dans cet énorme bouquin qu'est la bible. Répondis-je avec un sourire en coin, prenant une bouffée de ma cigarette.

Elle me regardait, comme comprenant ce que je voulais dire. Vu son âge, je ne sais pas si elle a comprit toute la subtilité de ma réplique. Au fait, elle ne m'a toujours pas dit son âge. Mais je ne me risquais pas à lui demander, risquant de paraitre insistant, alors je changeais un peu de sujet.

- Demande à ma copine, elle te dira très certainement que je ne suis pas un saint. Ajoutais-je, la regardant au coin de l'oeil.

Ava, Ava... Dieux sait qu'elle peut en dire des trucs sur moi. En fait, c'était une fille assez silencieuse avec tout le monde, sauf moi. Avec moi, c'était une vraie pipelette, elle jacassait de tout et de rien, sachant toujours remplir les vide. Sauf que quand on était devant les autres, je me contentais de faire la conversation, sachant qu'elle était, au fond, gêner de parler aux étrangers. Je lui étais tout aussi étranger au début, mais elle a apprit à me connaître et s'est ouverte à moi. C'est d'ailleurs avec elle que j'ai eu ma première fois et elle aussi, et depuis je suis en couple avec elle. Ça me désole un peu de penser que je ne passerais pas notre anniversaire d'un ans de couple dans ses bras...

Spoiler:

Alors que je croyais qu'il allait me répondre sérieusement, il sembla sur le point de s'étouffer avec sa fumée de cigarette. Oups, j'avais dû le surprendre plus que je ne le pensais. C'est bien moi, ça! Passer à deux doigts de faire faire une crise de cœur à un garçon que je venais à peine de rencontrer! Seulement, habituellement, ce n'était pas vraiment pour les mêmes raisons qu'il passait proche de mourir...

-Pff, ouais, bien sur, la religion, me répondit-il. Excuse-moi si tu es croyante, mais je ne crois pas à ces conneries. Et puis, si j'étais croyant, j'aurais déjà briser un bon nombre de règle qu'on retrouve dans cet énorme bouquin qu'est la bible.

J'ai vraiment adoré la façon subtile qu'il utilisa pour me dire qu'il n'était plus puceau, car c'était évidemment de cela qu'il s'agissait. Je le contemplai avec un regard nouveau. Luca, le beau, sauvage et grand néko, n'avait plus de vertu? Pas très étonnant, vu son physique, mais juste le fait qu'il l'ait insinué en s'adressant à moi, une fille qu'il connaissait à peine, m'étonnait un peu. D'accord, j'avais moi-même censuré mes mots pour dire que j'avais été une prostituée, mais il n'avait pas dû comprendre l'insinuation.

-Demande à ma copine, reprit-il, elle te dira très certainement que je ne suis pas un saint.

-Haha, riais-je un peu, tu ne peux pas être si pire! Si on prend ça de ce côté, je suis une suppôt de Satan et je suis damnée depuis près de 8 ans!

Je continuai à rire quelques secondes puis pris une bouffée. Qu'il faisait bon d'être en bonne compagnie pour fumer une bonne cigarette... que je venais de finir. Je la jetai donc et m'adossai encore une fois au mur en arrière de moié Je fermai les yeux, le temps de profiter du moment. Avec le soleil qui me chauffait le visage, j'aurais pu m'imaginer sur le bord de l'eau, près de la mer.

-As-tu déjà admiré les vagues s'échouer sur les falaises? lui demandais-je, toujours en extase devant ce moment de bien-être intérieur.

Je me tournis le tête vers lui et ouvris pour le regarder, un léger sourire sur le visage, un de ceux qui illuminent ce dernier. Je me contentai alors d'attendre patiemment sa réponse, comme si nous avions tout le temps du monde devant nous, comme si le temps s'était arrêté pour nous fournir une excuse pour rester ici le plus longtemps possible.

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